2. Une nécessité de valoriser un label simple comme le Grand Paris
Le désordre institutionnel de la région capitale de la France est tel aujourd'hui qu'à l'extérieur, il donne de la ville métropole une image brouillée qui contribue à la perte d'attractivité de Paris. Ainsi, chacun sait que le seul nom connu à l'étranger pour notre capitale, entendue comme métropole, est Paris mais, au lieu de cela, ce nom et cette image sont parasités par la politique de communication des différentes collectivités locales comme de la région Île-de-France ou les Hauts-de-Seine, mais aussi des établissements publics comme Paris-La Défense, et par l'ensemble des autres acteurs (ARD, Plaine Commune, ACTEP,...).
En revanche, on sait très bien que tout « Francilien » en vacances parlant de son domicile dit qu'il habite Paris, même si son adresse ne figure dans aucun des vingt arrondissements de Paris intra-muros . Plus de six millions de personnes disent vivre à Paris.
Est-il raisonnable que les collectivités locales et leurs groupements se fassent concurrence sur le même territoire avec des noms différents et aillent installer des bureaux à l'étranger sous des noms qui ne sont connus que dans le microcosme institutionnel parisien ? Un Grand Paris chargé de l'image de la métropole ne serait-il pas plus efficace et plus respectueux de l'argent du contribuable et plus conforme à l'aspiration des populations ?
Si la nécessité de créer une structure au niveau de l'agglomération est de moins en moins contestée, un débat existe néanmoins sur la terminologie à employer pour la désigner et ce débat ne se limite pas au choix, au demeurant essentiel, du type de structure (EPCI, nouvelle collectivité...). En fait, le débat distingue avant tout les partisans de l'expression « Grand Paris » aux tenants d'une dénomination moins engageante du type « Paris métropole ». Bien entendu, le choix entre ces deux types de dénomination n'est pas sans lien avec le degré d'intégration souhaité par les uns et les autres.
Pour autant, il serait erroné de considérer que l'enjeu se situe uniquement au niveau local. Comme l'observe le Président de la CCIP, la marque « Paris » constitue un atout inestimable dans la stratégie que doit développer l'agglomération pour renforcer sa présence à l'international. Tout le monde connaît Paris que ce soit en Chine, en Inde comme aux États-Unis. Il est donc essentiel de développer et de faire vivre la marque « Paris ». A cet égard, l'appellation Grand Paris ne souffre aucun problème de compréhension, même à l'international. Votre rapporteur a même pu constater, à l'occasion de ses déplacements à Londres et Berlin, que ses interlocuteurs avaient déjà intégré l'existence d'une réflexion sur la création d'un Grand Paris et que le terme était déjà entré dans leur vocabulaire comme une évidence.
Il est nécessaire pour se faire connaître d'employer une terminologie exportable comme le Grand Paris qui permet de bien identifier l'agglomération à l'image du « Great London » et du « Grand Lyon ». L'expression Grand Paris est valorisante pour tout le monde. L'expression « Paris métropole » apparaît, quant à elle, moins ambitieuse et plus floue dans ses contours comme dans son objet. Elle est moins immédiatement compréhensible pour un étranger qui peut hésiter sur le sens du terme « métropole ».
En somme, le choix du vocable pour désigner cette nouvelle institution sera aussi un indicateur précieux pour apprécier le rôle que l'on souhaitera lui voir jouer. Si l'objectif est de se doter d'un outil performant pour encourager le développement économique de l'agglomération, il aura besoin d'une marque forte pour jouer un rôle au niveau international. Si l'objectif est simplement de favoriser le dialogue entre les parties prenantes au niveau local, le choix d'un vocable peu signifiant pour des étrangers ne présentera sans doute pas les mêmes inconvénients.
Par ailleurs, la DIACT est également sensible aux enjeux qui peuvent atteindre l'image de l'agglomération. Elle observe ainsi que les émeutes dans les banlieues ou les scènes de violence sur le parvis de La Défense portent préjudice à l'image de l'agglomération entière y compris dans sa capacité d'attraction à l'international.
« Je forme le voeu que 2008 soit l'année de l'ouverture du chantier du Grand Paris qui concernera toute l'agglomération parisienne ».
Nicolas Sarkozy
Président de la République
9 janvier 2008