10. Poursuivre la modernisation des bâtiments d'élevage
Déjà entamée et développée avec le PMBE, l'amélioration de ces derniers doit se poursuivre et continuer d'être soutenue par les pouvoirs publics, en raison du coût élevé de la réhabilitation du patrimoine qu'elle implique (mise aux normes des bâtiments, création d'ateliers de fabrication, captages d'eau potable et traitement des effluents d'élevage...). Elle est en effet un moyen de soulager les éleveurs des charges conséquentes auxquelles ils doivent faire face.
Au-delà de ses avantages économiques (plus grande productivité, meilleure qualité de production, image commerciale avantageuse...), cette politique permet en effet d'améliorer l'environnement de travail d'une profession soumise à ces conditions éprouvantes , mais également de mieux préserver des milieux naturels attrayants pour les populations locales comme pour les touristes .
Les investissements, subventionnés concurremment par l'Union européenne, l'Etat, les départements et la région, doivent poursuivre plusieurs objectifs : la facilitation du travail des éleveurs, la mise en place de dispositifs de contention et d'équipement pour les agnelages, le maintien du potentiel de production, l'extensification des espaces d'élevage, le respect des contraintes règlementaires et la préservation de l'environnement.
11. Relancer les circuits courts
Dans le circuit court, l'éleveur assure lui-même l'ensemble de la chaîne économique, de la production à la vente finale du produit. Dans le circuit long, il élève les animaux, puis les confie, une fois parvenus à maturité, à des grossistes (appelés aussi maquignons), qui les revendent eux-mêmes à des bouchers ou à la grande distribution, lesquels les commercialisent auprès du consommateur final.
Permettant aux éleveurs d'éviter les intermédiaires et de récupérer de la marge bénéficiaire , tout en gérant de façon plus autonome leur production , le recours aux circuits courts de commercialisation peut être une solution adaptée dans certains cas.
L'éleveur doit alors lui-même engraisser ses animaux, les donner à abattre à des structures spécialisées, les récupérer, puis les découper, les mettre en barquettes, les conditionner, en faire la promotion lui-même et les proposer à la vente, sur le lieu de production ou à l'extérieur, dans des formats divers (soit en entier ou en demi, coupés en morceaux ou non ; soit directement au détail).
Certes, le surcroît de travail pour l'éleveur n'est pas négligeable pour trouver le temps d'assurer la transformation et la vente de ses produits. De même, les investissements requis sont plus importants, notamment avec le financement d'ateliers de découpe dans l'exploitation. Cependant, les avantages qu'en retire l'éleveur, lorsqu'il y a assez de main d'oeuvre sur l'exploitation, sont le plus souvent supérieurs aux contraintes engendrées.
Il s'agit là d'un marché de niche , qui n'a sans doute pas vocation à se substituer à celui des circuits plus longs de commercialisation. Il peut en revanche se développer à leurs côtés et fidéliser une clientèle attachant de l'importance à une relation de confiance et de proximité avec l'éleveur et ses animaux, à la mise en valeur des espaces naturels dont elle est proche et au maintien de modes de production traditionnels.
Les exemples nombreux rencontrés par vos rapporteurs dans le département des Alpes-Maritimes notamment, y compris chez des producteurs parfois fort éloignés des zones d'habitat, les incitent à croire qu'un tel modèle économique peut être équilibré et se développer bien plus largement. Un certain nombre d'éleveurs s'est ainsi rassemblé sous la forme d'un groupement de producteurs dont les membres tiennent par roulement un magasin commun où est vendue l'intégralité de leur production sous forme de petites barquettes prêtes à la consommation.