c) Une renégociation mal engagée
Étant donné que l'accord de partenariat et de coopération vient à expiration le 30 novembre 2007, les États membres discutent, depuis juillet 2006, d'un mandat de négociation avec la Commission européenne pour ouvrir des négociations en vue de la conclusion d'un nouvel accord avec la Russie.
Le Sommet d'Helsinki du 24 novembre 2006 devait marquer le lancement officiel des négociations sur le nouvel accord. Toutefois, la Pologne a opposé son veto au mandat de négociations proposé par la Commission européenne, en raison de l'embargo russe sur la viande et les végétaux en provenance de son territoire et du refus de la Russie de ratifier le traité sur la Charte de l'énergie.
L'embargo russe sur les importations de viande et
de végétaux
En novembre 2005, la Russie a gelé ses importations d'animaux vivants, de produits carnés et de végétaux en provenance de Pologne. Les autorités russes reprochent, en effet, à la Pologne une absence de contrôles suffisants et des falsifications répétées de certificats vétérinaires. Comme l'a déclaré un responsable russe des services vétérinaires : « Le problème n'est pas seulement que nous recevons de Pologne une production de mauvaise qualité, mais encore que de mauvais produits de pays tiers nous arrivent de ce pays ». Il a notamment mentionné l'exportation de buffle indien et de porc chinois (1) . Des missions d'inspections vétérinaires conjointes ont eu lieu en Pologne mais elles n'ont pas permis de lever cet embargo, que la Commission européenne juge injustifié. S'inscrivant dans un contexte de tensions récurrentes entre Moscou et Varsovie, cette mesure fait l'objet d'interprétations différentes entre les deux parties. La Pologne estime que cet embargo présente en réalité un caractère politique et qu'il est un moyen pour les Russes de mettre à l'épreuve la solidarité européenne, alors que la Russie insiste sur son aspect purement technique. (1) Agence Europe, 22 janvier 2007 |
L'attitude de la Pologne a été très mal perçue en Russie, où elle a été interprétée comme la marque d'un ressentiment de la part d'un ancien pays satellite. Comme n'ont pas manqué de le faire remarquer mes interlocuteurs, « le maintien par l'Ukraine d'un embargo sur la viande polonaise n'a pas empêché la Pologne d'approuver le lancement en février dernier par l'Union européenne de négociations en vue de la conclusion d'un nouvel accord de partenariat et de coopération avec ce pays ». Il semblerait donc que la décision de Varsovie d'user de son veto s'explique en large partie par des raisons de politique intérieure.