2. Comment fonctionnent ces sites?
Pour jouer il suffit, le plus simplement du monde, de se connecter sur le réseau internet, d'aller sur un site de paris en ligne, d'ouvrir un compte (manoeuvre des plus courantes que l'on pratique pour le moindre achat 54 ( * ) et de le créditer par carte bancaire, virement ou dépôts en ligne sécurisé : Neteller, moneybooker etc).
Le niveau des enjeux est en général modéré : un euro; Eurobet pratique des mises à 0,10 euro.
Certains sites limitent le montant des virements.
MrBookmaker plafonne à 1.000 euros par carte de crédit.
Unibet fixe le gain maximum à 20.000 livres. A la FDJ la mise hebdomadaire maximum par parieur est de 500 euros.
Le TRJ, taux de retour au joueur, est en général très élevé, peut atteindre 99 % (?) car ces sites ne sont pratiquement pas imposés ( voir annexes : « Bwin » ).
Il faut compter, en moyenne deux à trois jours pour percevoir les gains par chèque postal ou virement bancaire.
Chez MrBookmaker, aucun gain n'est versé si le parieur n'a pas fait la preuve de son identité.
3. Sont-ils fiables?
Quelques critères permettent d'apprécier si ces sites sont fiables sécurisation du jeu, identification des joueurs, filtrage des mineurs et des interdits de jeu, assurances du paiement des gains, limitations des mises en montant et dans le temps....
Les sites qui ont pignon (virtuel) sur rue en Europe, sont réputés fiables et surtout solvables.
William Hill, Bwin, Sportingbet (2,7 millions de clients), Gamebookers, Unibet, géant suédois installé à Malte et qui vient d'absorber MrBookmaker, Eurobet, Interpari sont les sites les plus crédibles en Europe.
Sans oublier la FDJ avec « Cote et match » et « Loto 7 ».
Ce n'est bien entendu pas le cas d'une multitude de sites « exilés » dans les paradis fiscaux plus ou moins exotiques et avec lesquels les joueurs peuvent connaître des surprises car « à côté des entreprises ayant obtenu des licences dans certains pays d'Europe et faisant l'objet de contrôles, le Net est aussi peuplé de sites aux procédures et à la localisation moins claires, dont certains pourraient être liés à des mafias » 55 ( * ) (voir plus loin le chapitre des risques).
Avec une partie de ceux-là, sont monnaie courante les non-paiements des gains, les chèques refusés pour « banque inconnue » etc.
Ces mauvaises références brouillent l'image des sites et irritent beaucoup les principaux opérateurs et leurs avocats spécialisés qui parlent de « diabolisation » inacceptable pour reprendre les termes de (M. Thibault Verbiest - chargé d'enseignement à l'université de Paris I - Cabinet Ulys).
Pour asseoir leur crédibilité, les quinze plus importants sites européens se sont regroupés en une association, l'European Betting Association , dont le siège est à Bruxelles et qui prône un marché libéralisé et transnational des paris sportifs (voir annexes diverses ). Ils collaborent en outre avec l'European Sport Security Agency (ESSA), sorte de veille sanitaire collective qui, par exemple, relaye vers les Bookmakers les alertes venues d'un site ayant remarqué des paris anormalement élevés.
Ainsi MrBookmaker a pu arrêter, 15 minutes avant le coup d'envoi, les prises de paris sur un match de la Louvière (Belgique) qui « sentait la triche ».
Là effectivement, ce n'est pas la fiabilité directe des sites qui est en cause mais celle des évènements sportifs, objets des paris .
Des matches peuvent être « arrangés ». Il y a de plus en plus de risques de collusion dans la mesure où les paris spéciaux effectués sur des détails des matches (le premier but, les incidents de jeu, les blessures) se multiplient et multiplient les occasions.
« Avec les paris spéciaux, on touche là clairement aux limites du système. Oui, il se peut qu'il y ait des délits d'initiés » . (Christophe Daisne)
Il faut dire que l'année 2006 aura déjà battu bien des records avec une multiplication des affaires de trucage de matches de football (Allemagne, Brésil, Slovaquie, Finlande sans parler du séisme que vit l'Italie au lendemain de la Coupe du monde), mais que dire du sort des paris qui ont pu être pris sur le podium du Tour de France 2006 et de l'avalanche d'affaires de dopage dans l'athlétisme américain ?
* 54 L'achat sur internet se généralise en France. Pour Forrester Research, plus de treize millions de Français ont consommé en ligne au cours du deuxième trimestre 2006, soit 85 % de plus qu'en 2003. Pour 2006, le commerce électronique devrait générer plus de 12 milliards d'euros. Les ventes en ligne devraient progresser de 26 % par an d'ici 2011, pour atteindre un chiffre d'affaires de 39 milliards d'euros.
* 55 Bertrand d'Armagnac - Le Monde du 17 décembre 2005.