(c) L'inégale mobilisation des services déconcentrés et des collectivités territoriales
Lors de ses déplacements sur le terrain, votre rapporteure spéciale a été amenée à s'interroger sur le réel degré de mobilisation des services déconcentrés compétents en matière de santé humaine (DDASS et DRASS) au regard des objectifs fixés par le plan gouvernemental de prévention et de lutte contre la pandémie grippale.
Ces services ont sans doute eu des difficultés à se positionner, entre, d'une part, des services vétérinaires « sur le pied de guerre » en raison de l'activation du dispositif national de lutte contre l'épizootie d'influenza aviaire et du soutien qu'ils ont reçu d'un réseau solide de relais professionnels sur le terrain, et, d'autre part, les services de la protection civile et de la sécurité intérieure, dont le rôle central dans la mise en oeuvre du plan de lutte contre une éventuelle pandémie a été affirmé par les pouvoirs publics.
Votre rapporteure spéciale estime que le succès de la mise en oeuvre du plan national reposera avant tout sur une coordination sans faille entre les différents services déconcentrés et que l'affirmation du rôle central de la protection civile et de la sécurité intérieure ne doit pas occulter la nécessité d'une mobilisation de tous les acteurs de terrain .
Ainsi que le souligne notre collègue député Jean-Marie Le Guen, dans sa lettre précitée adressée au Président de la République, « il faut (...) penser que le rôle et le positionnement de l'Etat sont, sans doute, bien différents de la démarche hiérarchisée et administrative traditionnelle. C'est un Etat stratège, planificateur, pourvoyeur de logistique mais fondamentalement animateur et non pas administrateur dont nous avons besoin pour dynamiser la réponse sociale. La solution repose, en effet, sur la mobilisation des citoyens plus que sur celle des techniciens et des autorités qui n'interviennent qu'en complément ».
Votre rapporteure spéciale considère également que l'accent devra être mis sur la mobilisation de toutes les collectivités territoriales puisqu'en cas de pandémie elles seront très sollicitées par les citoyens qui se tourneront, sans doute, d'abord vers leur mairie. Il convient donc d'associer plus étroitement les collectivités locales à la préparation conduite par le gouvernement et de mobiliser davantage ces relais majeurs, au premier rang desquels les municipalités. Votre rapporteure spéciale a pu constater que des initiatives locales existent mais qu'elles restent encore sporadiques et inégales à l'échelle nationale.