b) Un plan, globalement bien noté par les experts internationaux, qui a pu toutefois faire l'objet de critiques nationales
(1) Un plan globalement bien noté par les experts internationaux
La « London School of Hygiene and Tropical Medicine » a effectué, en avril 2006, une analyse des différents plans nationaux en vigueur au sein de l'Union européenne destinés à préparer les gouvernements et les populations contre une éventuelle pandémie grippale humaine 10 ( * ) .
Les principales analyses concernant la France issue de
l'étude de la
London School of Hygiene and Tropical
Medicine
relative au degré de préparation des pays
européens
Dans cette étude, la France est systématiquement classée dans le peloton de tête des pays les mieux préparés à un risque de pandémie grippale en fonction des critères retenus. Parmi ces critères, on peut citer notamment : - le degré de préparation globale du plan national : la France est classée dans le groupe des pays dont le degré de préparation du plan national est évalué à plus de 80 % ; - la qualité de la préparation du plan : la France est classée dans la catégorie des pays dont la qualité du plan atteint un score compris entre 70 et 86 % ; - la qualité des exercices de simulation : la France fait partie des trois seuls pays, outre le Royaume-Uni et les Pays-Bas, à avoir intégré dans son plan une évaluation de l'impact des antiviraux et des vaccins à travers l'organisation d'exercices de simulation ; - la prise en compte par le plan national de la nécessaire coordination des services : la France se situe dans le groupe des pays ayant le plus pris en compte cette dimension dans la conception de son plan ; - le degré de planification des interventions non-médicales : la France fait partie des pays dont le degré de cette planification se situe à près de 90 % ; - le degré de planification stratégique de l'utilisation et de la distribution des médicaments antiviraux : là encore la France fait partie des pays les mieux préparés à cette réflexion et est même citée comme le seul pays en Europe à avoir songé à constituer des stocks suffisants pour assurer une distribution d'antiviraux à ses citoyens expatriés ; - enfin, la définition d'une politique de triage , c'est-à-dire de classification des patients dans des groupes prioritaires en fonction de leurs besoins : la France est citée parmi les six pays ayant défini une politique de triage spécifique et ayant indiqué clairement quelles institutions seraient en mesure d'opérer ce triage. Source : London School of Hygiene and Tropical Medicine - avril 2006 |
Si votre rapporteure spéciale se félicite de ce jugement favorable, elle se doit de préciser qu'il ne s'agit a fortiori que d'un jugement théorique et que des ajustements se révèleront sans doute nécessaires à terme, à la lumière notamment des retours d'expérience issus de l'organisation d'exercices de simulation sur le territoire national.
Ainsi que le soulignait M. Didier Houssin, directeur général de la santé et délégué interministériel à la lutte contre la grippe aviaire, lors d'un colloque intitulé « Grippe aviaire : état d'alerte international » organisé le 15 juin 2006 à la Maison de la chimie par notre collègue député Jean-Pierre Door, rapporteur de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la grippe aviaire, « on peut affirmer que l'état de la préparation du système de soins français est bien avancé, en valeur absolue et par comparaison à nos voisins. L'effort doit néanmoins se poursuivre , notamment sur des points tels que la sécurisation des professionnels de santé, l'information du public ou encore les questions d'organisation pratique. En tout état de cause, l'esprit de solidarité et le niveau de peur ou de confiance du public pèseront fortement sur l'efficacité de la réponse du système de soins ».
* 10 Intitulée « How prepared is Europe for Pandemic Inlufenza - An analysis of National Plans », cette étude a été menée par Sandra Mounier-Jack et Dr Richard Coker. Une synthèse de cette étude a été publiée par la revue britannique Lancet dans son édition du 20 avril 2006.