3. Un resserrement de la politique monétaire pour lutter contre le choc inflationniste amplifierait ses effets récessifs
Le scénario testé en variante est celui où, face à la résurgence inflationniste mondiale, les Banques centrales relèveraient leurs taux d'intervention de 1 point la première année.
IMPACT D'UNE HAUSSE DE L'INFLATION DE + 0,5 POINT
GÉNÉRALISÉE À L'ENSEMBLE DES PAYS
ET
ACCOMPAGNÉE D'UNE HAUSSE DE 1 POINT DES TAUX D'INTÉRÊT
(en écart au compte central, par année et en point)
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
|
PIB (en volume) |
-0,6 |
-0,8 |
-1,2 |
-1,5 |
-1,6 |
Contributions à la croissance : |
|||||
- Demande intérieure |
-0,4 |
-0,6 |
-1,0 |
-1,2 |
-1,3 |
- Solde extérieur |
-0,2 |
-0,2 |
-0,2 |
-0,3 |
-0,3 |
Capacité de financement des agents : |
|||||
- Entreprises non financières |
0,1 |
0,2 |
0,2 |
0,4 |
0,5 |
- Ménages |
0,1 |
0,1 |
0,2 |
0,2 |
0,2 |
- Administrations publiques |
-0,4 |
-0,7 |
-0,9 |
-1,2 |
-1,4 |
L'intervention des Banques centrales semble efficace pour contenir l'inflation, mais au prix d'un effet récessif plus fort sur l'économie mondiale et par là, sur l'économie française.
Les principaux mécanismes en jeu sont les mêmes que ceux présentés lors des variantes précédentes. S'y ajoute l'impact de la hausse des taux d'intérêt. Dans le modèle, la politique monétaire restrictive joue principalement sur les entreprises. Elle entraîne une contraction de leurs dépenses d'investissement.
Au total, l'effet sur le PIB français est important, proche de celui observé quand le choc inflationniste ne concerne que la France. Autrement dit, le resserrement monétaire ampute, à lui seul, le PIB de 0,6 point au bout de cinq ans .
Il pourrait être plus négatif encore si on prenait en compte les effets sur les ménages du resserrement des conditions de crédit 28 ( * ) . Celui-ci dissuaderait sans doute un nombre important d'emprunteurs et, au contraire, pourrait inciter à une épargne plus abondante. La consommation des ménages se ressentirait de ces enchaînements financiers.
* 28 Voir le III du présent chapitre pour ses développements sur l'impact de la politique monétaire sur la consommation des ménages.