L'ORGANISATION DE METEO-FRANCE

I. LES SERVICES CENTRAUX

A. L'ORGANISATION GÉNÉRALE DES SERVICES

L'organisation générale de Météo-France présente un foisonnement de directions et de services aux compétences imbriquées, qui multiplient les risques de redondances. Les services centraux se répartissent en effet entre une « direction générale » composée de plusieurs directions - l'une d'entre elles étant plus particulièrement chargée d'animer le réseau des directions interrégionales - et des « directions centrales », certaines de ces dernières décomposées en « directions thématiques » ; s'y ajoutent une direction générale pour le site de Toulouse, dirigée par un directeur général adjoint, et une direction de la qualité, directement placée auprès du président-directeur général.

Cette structure fait cohabiter divers partis d'organisation, selon une logique tantôt transversale, tantôt verticale et technique, tantôt géographique, sans qu'un choix explicite ait permis de faire prévaloir un schéma d'organisation susceptible de rationaliser le partage des compétences entre services.

Ainsi les cellules de gestion générale existant d'ores et déjà dans les services centraux, dans les domaines de l'administration, des ressources humaines ou de l'informatique, sont-elles dupliquées au sein de chaque entité technique, sans que cette situation soit motivée par l'éloignement géographique. Ces chevauchements n'épargnent d'ailleurs pas les compétences techniques de l'établissement : de nombreux groupes de travail, composés de représentants de plusieurs directions et des directions interrégionales et parfois dotés d'un pouvoir de décision, interviennent dans les choix techniques fondamentaux concernant notamment l'observation et la prévision.

Une hiérarchisation des différentes directions, en réduisant le nombre des responsables qui font directement rapport au président-directeur général, serait de nature à clarifier l'organisation de l'établissement et, partant, l'exercice des responsabilités au sein de celui-ci.

B. DES SERVICES CENTRAUX RÉPARTIS SUR TROIS SITES

La répartition des services centraux est le fruit d'une délocalisation amorcée au début des années 1980 et dont l'achèvement n'est pas prévu, l'établissement estimant indispensable de maintenir certains services en région parisienne. Les services centraux sont aujourd'hui présents sur trois sites :

Le site de l'Alma regroupe 390 personnes pour un coût de fonctionnement de l'ordre de 3 M€ par an . Il héberge la majeure partie des services de la direction générale.

Le site de Trappes compte 259 agents en 2002. Son coût de fonctionnement annuel est estimé en 2004 à 1 M€. Il accueille essentiellement les agents de la direction des services d'observation, dont une partie est en cours de délocalisation.

Le site de Toulouse, la Météopole, compte environ 1 100 agents, auxquels s'ajoutent les personnels des autres organismes présents sur le site. La Météopole est constituée de 16 bâtiments soit 60 000 m² sur une superficie totale de 45 ha. Elle est dotée depuis 2003 d'une direction générale qui a pour finalité d'en faire un technopôle dépassant le domaine de la météorologie, poursuivant ainsi le choix fait de longue date de rentabiliser le site (3,5 M€ de budget de fonctionnement) en l'ouvrant à des partenaires extérieurs.

La répartition actuelle des services de Météo-France est le fruit d'un compromis entre nécessités fonctionnelles et réticences des agents. L'établissement a mené une délocalisation fondée sur le volontariat : les personnels ne souhaitant pas quitter leur poste en région parisienne ont été assurés de le conserver, tandis que la présence de Météo-France sur l'ensemble du territoire a permis de reclasser les agents disposés à quitter la région parisienne mais non à rejoindre la Météopole.

Le transfert des services centraux de l'établissement vers Toulouse s'est fait par vagues successives, au début des années 1980, puis des années 1990 et en 2004, sous la pression des difficultés fonctionnelles rencontrées par les services du fait de l'éloignement géographique et à la faveur des renouvellements de personnels et des vacances de postes.

L'implantation de l'établissement sur plusieurs sites conduit ainsi à l'éclatement de certains services, parfois par suite du refus des agents de rejoindre le site principal, et à des surcoûts liés aux déplacements et à l'entretien des sites.

Ces délocalisations se sont également accompagnées de nombreux reclassements dans des services, notamment parisiens, de personnels ayant refusé leur mutation, au risque de sureffectifs et d'une inadéquation entre les compétences des personnels affectés dans les services d'accueil et les besoins du service. Une grande partie des personnels de la D2C 12 ( * ) à Paris est ainsi issue de personnels reclassés à l'occasion des délocalisations.

L'actuelle phase de délocalisation répond aux mêmes enjeux que les précédentes, et s'est heurtée aux mêmes contraintes. La délocalisation de la DSO 13 ( * ) à Toulouse s'inscrit dans une logique de rénovation du pilotage de la fonction observation : il s'agissait d'améliorer le fonctionnement de la direction, notamment en la rapprochant de ses principaux « clients », situés à Toulouse et de résoudre les problèmes d'effectifs rencontrés sur le site de Trappes.

Cependant, la délocalisation complète de la direction qui avait été envisagée dans un premier temps n'a pu aboutir. Les négociations internes ont conduit à un transfert partiel : 42 emplois (dont 18 vacances) rejoindront Toulouse. Au total 24 agents seulement quitteront Trappes sur un total de 213.

La délocalisation du reste de la DSO est inscrite dans un horizon dominé par les possibilités de reclassement des agents souhaitant rester en région parisienne. Le budget du déménagement partiel s'élève à 6,5 M€ dont 5,5 M€ pour la construction du bâtiment de la Météopole, 0,5 M€ pour l'équipement, 0,2 M€ pour l'accompagnement du projet. Les frais de personnel ne sont pas inclus dans ce budget 14 ( * ) .

Au-delà de la question de l'achèvement de la délocalisation vers Toulouse, une autre source de coûts tient au fait que l'établissement a longtemps souhaité conserver ses deux sites parisiens. Il semble cependant qu'il envisage de procéder au déménagement des services actuellement présents sur le site de l'Alma à Trappes. Si cette évolution, qui n'est pas inscrite dans le contrat d'objectifs, devait se confirmer, elle serait génératrice d'économies bienvenues.

* 12 Direction commerciale et de la communication.

* 13 Direction des systèmes d'observation.

* 14 Rapporté au nombre d'agents, le coût de l'opération s'élève à 0,36 M€ par agent muté, et 0,15 M€ par poste délocalisé.

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