c) Un point d'orgue : l'année européenne des langues en 2001
Sur
l'initiative du Conseil de l'Europe, vite rejoint par l'Union
européenne, l'année 2001 a été
déclarée « année européenne des
langues »
41
(
*
)
.
Prolongée par la « Journée européenne des
langues » célébrant désormais dans 44 pays
chaque 26 septembre la diversité linguistique de l'Europe, cette
initiative marque une occasion nouvelle de relancer l'objectif de
développement du plurilinguisme, selon les axes suivants :
- attirer l'attention de l'opinion publique sur la nécessité
de protéger et promouvoir le patrimoine linguistique de l'Europe ;
- sensibiliser l'opinion publique à l'impact de la connaissance de
plusieurs langues et encourager à l'apprentissage tout au long de la
vie ;
- recueillir et diffuser des innovations et outils en matière
d'enseignement et d'apprentissage des langues.
La célébration de l'année européenne des
langues a donné lieu à plusieurs initiatives et
manifestations, de nature festive (concours, festivals, animations
diverses...), axées sur des thèmes spécifiques (colloques
sur l'apprentissage tout au long de la vie...), ou destinées au grand
public (programmes radio ou TV), touchant ainsi toutes les catégories de
public. La Commission européenne a consacré près de
6 millions d'euros au cofinancement de 185 projets conçus par les
États membres.
En outre, dans le sillon de l'année européenne des langues, des
initiatives ont été, prises : une Maison des langues a
été inaugurée en plein coeur de Paris.
LA
MAISON DES LANGUES,
VITRINE DU PLURILINGUISME EN FRANCE ?
A la fin
de l'année 2001, le ministère de l'éducation nationale a
confié au Centre international d'études pédagogiques
(CIEP), opérateur de l'année européenne des langues, la
mission de créer, au coeur de Paris, une « vitrine du
plurilinguisme et de l'action déterminée de la France pour la
diversité linguistique et culturelle en Europe et dans le
monde » : la « Maison des langues » a
été
inaugurée le 16 avril 2002
, dernier acte
officiel de son créateur, M. Jack Lang. Il est néanmoins
à regretter que cette structure peine à se déployer et ne
puisse, faute de moyens suffisants, aller jusqu'au bout des missions
ambitieuses qui lui étaient confiées à l'origine :
- l'accueil du grand public et l'information sur les possibilités
et les méthodes d'apprentissage des langues en France, et les
séjours à l'étranger... ;
- l'animation sur les langues et la promotion du plurilinguisme, par
l'organisation de réunions d'information, de séminaires... ;
Or, l'absence de moyens humains (trois personnes...) et financiers suffisants
limite les initiatives susceptibles d'être menées : servir de
centre de ressources pour une autoformation assistée,
fédérer sur un site internet les actions et efforts
déployés par les pouvoirs publics et les intervenants
privés, français et étrangers, ou encore multiplier,
grâce à un soutien accru de l'éducation nationale, des
interventions de promotion des langues, telles que le colloque organisé
en Sorbonne le 2 avril 2003, dans le cadre du 40
ème
anniversaire du Traité de l'Elysée, « L'allemand, un
atout pour l'avenir », présentant des réussites en
matière d'échanges de lycées professionnels.
- la dernière mission confiée initialement à cette
structure, consistant en un rôle actif de veille sur l'évolution
du plurilinguisme, est restée à l'état d'abandon
Il serait fort dommage de négliger le potentiel que recèle la
présence au coeur de Paris d'une Maison des langues, pour
réconcilier l'opinion publique avec l'apprentissage des langues et
susciter les curiosités des enfants et des adultes.
* 41 Recommandation 1 539 (2001) de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe sur l'Année européenne des langues.