L'ENVIRONNEMENT DE L'ANALYSE

Dans cette partie du rapport, nous nous en tiendrons le plus souvent aux informations publiées, alors que dans la seconde partie nous utiliserons un certain nombre de sources nouvelles permettant de descendre dans un plus grand détail en ce qui concerne les actifs financiers considérés. On commencera par analyser l'importance et la composition des flux de placements financiers au cours de la période étudiée ; on procédera ensuite à l'examen des informations livrées par les comptes de patrimoine quant à la dynamique des patrimoines financiers entre 1995 et 2001. Dans l'un et l'autre cas, comme d'ailleurs dans le reste de cette étude, le secteur concerné est le secteur 14 qui recouvre les ménages stricto sensu et les entrepreneurs individuels.

I. IMPORTANCE ET COMPOSITION DES FLUX DE PLACEMENTS FINANCIERS

On étudiera ici d'abord l'équilibre ressources-emplois des ménages dans les comptes de flux

« réels et financiers », puis l'évolution de la composition des seuls flux de placements financiers au cours de la période sous étude.

A. LE TABLEAU DE FINANCEMENT DES MÉNAGES DE 1995 À 2001

En prenant comme « ressources annuelles » des ménages leur revenu disponible et l'augmentation de leur passif (ou, mieux encore, l'ensemble des nouveaux crédits souscrits), on peut mettre en regard les différents « emplois » de ces ressources : consommation finale, formation de capital fixe, flux nouveau de placements financiers (et, dans le cas de nouveaux crédits, le montant des remboursements réalisés sur l'année).

Ce « tableau de financement » des ménages présentant simultanément leurs « ressources » et les « emplois » de ces ressources dans les comptes de flux réels et financier est d'abord établi en montants. Il est cependant souvent commode, comme ci-dessous, de le calculer en % par rapport au revenu disponible.

Du côté des ressources, l'excédent par rapport à un fait apparaître l'importance du recours au crédit sous la forme de la variation de passif. Le « taux de consommation » apparaît ici, par définition, comme le complémentaire à un du taux d'épargne. Quant aux autres emplois, leur taux est déjà celui qui apparaîtra dans les deux tableaux suivants.

Les « ressources » qui se situent à 104%du RDB de 1995 à 1998 culminent ensuite à près de 108% en 1999, en raison d'une variation globale de passif qui est proche de 4% pour retomber ensuite au-dessous de 103%.

Du côté des « emplois », la part de la consommation paraît assez stable entre 84 et 85% - comme le sera celle de l'épargne dans le tableau suivant. La part des investissements bruts est plus remarquablement stable encore, entre 8,4 et 8,8% du revenu disponible. Quant au taux de placements financiers, il fait apparaître des variations de plus grande ampleur (près de 15% en 1999 !), mais son niveau « normal » paraît tout de même se situer entre 10 et 12% du RDB.

Tableau 11 - Tableau de financement brut des ménages 1995-2001, en variations de passif (% par rapport au revenu disponible brut)

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

Ressources

104.0

104.0

104.0

103.6

107.9

102.6

102.9

Revenu disponible brut

100.0

100.0

100.0

100.0

100.0

100.0

100.0

Variation du passif

0.4

1.5

1.9

1.5

3.8

3.1

2.7

Ventes nettes d'actifs et autres éléments du passif

3.6

2.5

2.1

2.1

4.1

-0.5

0.2

Emplois

104.0

104.6

104.0

103.6

107.9

102.6

102.9

Consommation des ménages

84.0

85.0

83.9

84.4

84.7

84.5

83.9

Placements financiers

11.2

10.6

11.7

10.7

14.5

9.4

10.4

Investissements bruts

8.7

8.5

8.4

8.5

8.8

8.8

8.6

Source : comptes nationaux, calculs BIPE

En tenant compte de la définition de l'épargne (RDB moins consommation finale), on peut centrer le tableau de financement des ménages sur l'emploi de ces deux ressources financières que sont l'épargne et le recours au crédit. Dans le premier des deux tableaux ci-dessous, le recours au crédit est encore mesuré par la seule variation du passif total des ménages ; dans le second, de façon beaucoup plus satisfaisante, on a fait apparaître, d'un côté, les nouveaux crédits « habitat », de l'autre, les nouveaux crédits à la consommation, cependant que les remboursements de ces crédits apparaissent en « emplois ».

Tableau 12 - Le tableau de financement brut en variation de passif et avec l'épargne brute (% par rapport au RDB)

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

Ressources

20.1

19.6

20.1

19.2

23.3

18.1

18.9

Epargne brut

16.0

15.0

16.1

15.6

15.3

15.5

16.1

Variation de passif

0.4

1.5

1.9

1.5

3.8

3.1

2.7

Ventes nettes d'actifs et autres éléments du passif

3.7

3.2

2.1

2.1

4.1

-0.5

0.2

Emplois

20.1

19.6

20.1

19.2

23.3

18.1

18.9

Placements financiers

11.2

10.6

11.7

10.7

14.5

9.4

10.4

Investissements bruts

8.7

8.5

8.4

8.5

8.8

8.8

8.6

Source : comptes nationaux, calculs BIPE

Tableau 13 - Tableau de financement brut 1995-2001 en crédits nouveaux et remboursements (% par rapport au RDB)

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

Ressources

29.2

29.4

30.4

30.5

34.3

29.2

30.3

Epargne brute

16.0

15.0

16.1

15.6

15.3

15.5

16.1

Crédits nouveaux à l'habitat

4.6

5.4

5.6

6.1

7.3

7.1

7.1

Crédits nouveaux à la consommation

5.2

6.0

6.2

6.6

7.2

7.0

6.8

Variation de l'encours des crédits aux EI

-0.2

-0.1

0.3

0.0

0.4

0.1

0.1

Ventes nettes d'actifs et autres éléments du passif

3.7

3.2

2.1

2.1

4.1

-0.5

0.2

Emplois

29.2

29.4

30.4

30.5

34.3

29.2

30.3

Remboursements des prêts immobiliers

4.6

5.1

4.8

5.4

5.1

4.9

5.1

Remboursements des prêts consommation

4.7

5.3

5.5

5.9

6.0

6.2

6.3

Placements financiers

11.2

10.6

11.7

10.7

14.5

9.4

10.4

Investissements bruts

8.7

8.5

8.4

8.5

8.8

8.8

8.6

Source : comptes nationaux, calculs BIPE

On constate ainsi que le taux d'épargne brut des ménages n'est jamais passé au-dessous de 15% depuis 1995 et qu'il a été particulièrement élevé (plus de 16%) en 1997 et en 2001. S'agissant des taux de recours au crédit, ils ont augmenté au cours de la période aussi bien pour le crédit à la consommation que pour le crédit habitat : le point culminant a été atteint en 1999 avec un taux global de crédits nouveaux de près de 15%, soit un montant comparable à celui de l'épargne brute. En ce qui concerne le recours au crédit, 2000 et 2001 apparaissent comme en léger reflux par rapport à 1999.

Du côté des « emplois », les remboursements en capital des crédits à la consommation (sur des encours nettement plus faibles que le crédit habitat, mais avec des durées de remboursement évidemment beaucoup plus courtes) dépassent les remboursements du crédit habitat depuis 1996 et ce, l'écart tend plutôt à se creuser : en effet, d'un côté, le crédit à la consommation garde un bon dynamisme, de l'autre, on assiste à un certain allongement de la durée des prêts à l'habitat qui a pour conséquence de limiter l'augmentation du poids des remboursements dans le RDB. S'agissant du taux de placements financiers et du taux d'investissement brut, les évolutions ne sont évidemment pas différentes de celles que mettait en évidence le premier tableau.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page