B. LES NTIC ET L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
La localisation des établissements faisant partie du secteur des NTIC d'une part, leur dynamique de développement d'autre part révèlent de forts contrastes au sein du territoire national : les grands espaces métropolitains et économiques sont fortement privilégiés .
1. Une organisation qui ressemble à celle des transports mais plus flexible cependant
Diverses
analyses font ressortir la
concentration de ces activités
en
zone urbaine
dense voire en centre ville pour la composante tertiaire des
NTIC. Cela signifie que le contexte d'insertion, la proximité d'autres
activités, le cadre de la vie au travail et la qualité
résidentielle des lieux d'habitat, ont une grande importance. De plus,
le développement de l'emploi dans ces nouveaux métiers demande
une grande réactivité de la formation et nécessite une
main d'oeuvre qualifiée.
La répartition géographique des emplois et des
équipements liés aux NTIC présente une structure
comparable à celle des infrastructures de transport.
La
réduction des distances entraîne une concurrence plus frontale et
des économies d'échelle dans les zones de polarisation et de
concentration. Les équipements NTIC sont cependant plus flexibles que
les réseaux de transport et peuvent être implantés plus
facilement.
2. Un développement avant tout des métropoles
Les
NTIC sont plutôt l'apanage des villes principales ou de régions
urbaines à gros volume d'activités et de population
. Ces
activités sont toujours au coeur des pôles urbains tels que les
définit l'INSEE. Ainsi, l'Ile-de-France, concentre 50 % des
établissements français du secteur. Les départements du
Nord, des Bouches-du-Rhône, du Rhône, la Haute-Garonne, la
Loire-Atlantique ainsi que la région Aquitaine où sont
situées les principales agglomérations en regroupent 20 %.
A un autre niveau la commune de Toulouse regroupe par exemple à elle
seule 55 % des emplois des NTIC de la région
Midi-Pyrénées et réalise 60 % de la valeur
ajoutée du secteur. Suivent très loin derrière Blagnac,
Labège et Montauban, première commune n'appartenant pas à
l'agglomération toulousaine. Le département de la Haute-Garonne
concentre à lui seul plus de 80 % des effectifs et de la valeur
ajoutée NTIC régionale.
En Haute-Normandie, plus de 50 % des entreprises de services liées
aux NTIC sont implantées à Caen.
En terme de création d'emploi, les zones les plus dynamiques (hors
Ile-de-France) avec des créations de une fois et demi à deux fois
supérieures à la moyenne nationale sont les agglomérations
de Mulhouse, Strasbourg, Lille, Orléans, Toulouse, Nantes, Bordeaux,
Grenoble, Lyon, Nice-Cannes-Antibes, Marseille - Aix-en-Provence et
Montpellier.
Les départements à dominante rurale ont
généralement des croissances en terme d'emplois et
d'établissements NTIC inférieures à la moyenne
nationale.
3. Paris, capitale française des NTIC
L'Ile-de-France concentre la moitié des
établissements
de NTIC en France. Aussi a-t-elle profité d'une croissance de 26 %
entre 1999 et 2001, contre 16 % en moyenne au niveau national.
Paris intra-muros représente plus de 26 % de l'emploi du Bassin
parisien (26 départements) dans les NTIC. Ce poids monte à
65 % si l'on considère Paris et sa première couronne; et
83 % si on étend l'aire considérée à
l'ensemble de la région Urbaine de Paris.
L'analyse des créations d'emploi met en lumière une région
Ile-de-France qui se détache très largement au niveau national
avec un nombre de créations d'emplois de 1993 à 2000 trois
à quatre fois supérieur à la moyenne nationale. Seules les
zones d'emploi d'Aix-en-Provence et de Cannes-Antibes atteignent un niveau
comparable à celui de la région francilienne.
La figure 8.5 met en évidence la suprématie de la capitale dans
le domaine des NTIC, qui capte plus de la moitié du potentiel national.
Dans un contexte de métropolisation, il semble que cette tendance
s'accentue.
Figure 8.5 - Etablissements des TIC au 1er janvier 2001
4. Des inégalités entre territoires pour l'accès aux réseaux d'infrastructures NTIC
L'un
des moyens pour contribuer à réduire les déficits dans
l'accès à l'innovation et au savoir, et soutenir ainsi
l'implantation d'entreprises dans les régions rurales est
d'améliorer l'accès aux nouvelles technologies de
l'information
, d'en favoriser l'utilisation et de fournir des services
universels dans les régions faiblement peuplées. La couverture du
territoire par les réseaux de téléphonie mobile constitue
désormais un élément d'attractivité
économique et humaine au même titre que les infrastructures
traditionnelles.
Les travaux sur la
diffusion du haut débit
notamment du Conseil
économique et social établissent un même constat :
laissé à la seule dynamique du marché, l'essor du haut
débit conduirait, à l'échéance de 2005, à
une polarisation accrue, avec principalement une part significative de la
population (25 % selon les estimations) qui n'aurait aucun accès au
haut débit à des conditions économiquement viables. En
1997, le gouvernement a ainsi fixé pour objectif l'accès de tous
aux réseaux à haut débit d'ici 2005 et a
décidé de mettre en place un dispositif de soutien aux projets
territoriaux.
La participation des collectivités territoriales aux NTIC a fait
l'objet d'actions dans le cadre des contrats de plan Etat-Région
2000-2006. Leurs démarches révèlent parfois la crainte,
pour celles qui interviennent sur des territoires peu peuplés ou
à l'écart des principaux axes de circulation, d'être
délaissées par les opérateurs privés au nom de la
rentabilité. Depuis juin 2001, les collectivités territoriales
peuvent légalement créer les infrastructures nécessaires
à la mise en place de réseaux de télécommunications
à haut débit en cas de carence de cette initiative privée.