II. EN DÉPIT DES EFFORTS EFFECTUÉS DEPUIS LES ANNÉES 1970, UNE ACTIVITÉ DE RECHERCHE INSUFFISAMMENT DÉVELOPPÉE ET FORTEMENT CONCENTRÉE EN ILE-DE-FRANCE
La
qualité de l'enseignement supérieur est grandement
dépendante des mesures prises en faveur du développement de la
recherche, pour laquelle
deux grands domaines sont à
distinguer : la recherche publique
(universités et
établissements publics)
et la recherche en entreprise
.
A présent, si le succès des filières
pré-professionalisantes et les nombreux partenariats écoles /
entreprises témoignent des enjeux du couple « public -
privé » en termes de formation, il n'existe pas pour autant,
en France, de véritable « culture de la recherche ».
A. DES CRÉDITS DE RECHERCHE INSUFFISANTS
Si les
travaux de recherche conduits en France (ou la DIRD : Dépense
Intérieure de Recherche et Développement) représentent en
effet près de 31 milliards d'euros et 157 000 chercheurs
(données 2000) 29(
*
), les recherches
conduites dans les entreprises privées et publiques (19.3 milliards
d'euros de crédits pour 75 390 chercheurs) dépassent
nettement celles engagées dans la recherche publique (11.6 milliards
d'euros pour 82 446 chercheurs).
La dépense intérieure de la R&D exécutée en
France a présenté de 1981 à 1993 une croissance plus
rapide que celle du PIB. Depuis, et ce jusqu'en 1999, cette part
décroît, tandis que s'amorce plus récemment une phase de
stabilisation. En parallèle, la DIRDA (Dépense intérieure
de recherche et développement des administrations) voit croître sa
contribution au sein du PIB de façon moindre que l'ensemble de la DIRD
(Tableau 7.9 et Figure 7.8).
Tableau 7.9 - Part de la DIRD * au sein du PIB en France
|
1978 |
1993 |
2001 |
DIRDA * |
0.68 |
0.92 |
0.83 |
DIRDE ** |
1.00 |
1.48 |
1.37 |
Total DIRD *** |
1.68 |
2.40 |
2.20 |
*
Dépense intérieure de recherche et développement des
administrations
** Dépense intérieure de recherche et développement des
entreprises
*** Dépense intérieure de recherche et développement
Source : Ministère de l'Education nationale
Figure 7.8 - Recherche et développement : Vision d'ensemble
Source : Ministère de l'Education nationale
En
2001, la contribution financière des administrations à l'effort
national de recherche est estimée à 40.3 %
(Tableau
7.10), ce qui est nettement supérieur à ce que l'on constate en
Allemagne (31.4 %), aux Etats-Unis (27.3 %) et plus encore au Japon
(19.6 %).
Le reste est le fait des entreprises (52.5 %) et de l'étranger
(7.2 %).
Tableau 7.10 - Le financement de la recherche dans les principaux pays (données 2000)
|
% de la DIRD financé par : |
||
Les entreprises |
L'administration |
L'étranger |
|
Etats-Unis |
68.2 |
27.3 |
|
Japon |
72.4 |
19.6 |
0.4 |
Allemagne |
66.1 |
31.4 |
2.1 |
France |
52.5 |
40.3 |
7.2 |
Royaume-Uni |
49.3 |
28.9 |
16.3 |
Italie (1999) |
43.9 |
51.1 |
5.0 |
Sources : OCDE, MEN
L'effort de recherche relevé en France paraît insuffisant, au regard des chiffres des autres pays de l'OCDE. Ainsi par exemple la DIRD en euros par habitant de notre pays représente moins de 60 % de celle enregistrée au Etats-Unis ; En France, la part de la DIRD dans le PIB est 40 % moindre qu'en Suède (Tableau 7.11).
Tableau 7.11 - L'effort de recherche des principaux pays de
l'OCDE en 1999
Source : INSEE, Tableaux de l'économie française 2002 - 2003, p. 177