D. DES MOYENS FINANCIERS TRÈS HÉTÉROGÈNES EN FONCTION DES FILIÈRES DE FORMATION MAIS GLOBALEMENT INFÉRIEURS À CEUX DES AUTRES PAYS DÉVELOPPÉS
1. Un budget qui diffère largement selon les filières de formation
L'Etat a
consacré, en 2001, 16,6 milliards d'euros à l'enseignement
supérieur, soit une augmentation de la dépense en prix constants
de 0,6 % par rapport à 2000 (Tableau 7.5). Depuis 1982, le budget
réservé à l'enseignement supérieur a connu une
forte croissance à raison de 3,6 % en moyenne annuelle (en prix
constants). Aussi, après avoir régulièrement
diminué de 1975 à 1982 (de 13,6 % à 13,0 %), son
poids dans la dépense intérieure d'éducation (DIE) atteint
16,7 % en 1997 pour connaître une légère baisse en
2001 et revenir à 16,4 %.
Si sur l'ensemble de la période, la DIE au profit de l'enseignement
supérieur a augmenté de 133,1 %, la forte augmentation des
effectifs (82 %) entraîne une augmentation de la dépense
moyenne par étudiant plutôt modeste, passant de 6 560 à 8
390 euros.
Tableau 7.5 - L'évolution du budget de l'enseignement supérieur de 1975 à 2001
|
1975 |
1985 |
1992 |
2000 |
2001 |
DIE pour le
supérieur *
|
2,0
|
6,7
|
14,1
|
16,2
|
16,6
|
Part dans la DIE (en %) |
13,6 |
13,7 |
16,5 |
16,5 |
16,4 |
Dépense moyenne par étudiant
|
6 560 |
7 220 |
7 400 |
8 330 |
8 390 |
* La DIE pour le supérieur est égale à la DIE d'Education supérieure (DIEsup) moins la dépense pour la formation continue qui se rapporte à la DIEsup.
Source : Ministère de l'Education Nationale - DPD
Si le financement de l'enseignement supérieur provient essentiellement du Ministère de l'Education, l'enveloppe budgétaire des collectivités territoriales est bien différente selon la situation économique des régions (Tableau 7.6).
Tableau 7.6 - Structure du financement initial de la
dépense d'éducation
pour l'enseignement supérieur en
2001
|
Part de financement (en %) |
Ministère de l'Education Nationale |
69,4 |
Autres ministères |
9,3 |
Collectivités territoriales |
6,1 |
Autres administrations |
2,2 |
Entreprises |
5,0 |
Ménages |
8,0 |
Source : Ministère de l'Education Nationale - DPD
2. Une dépense moyenne par étudiant universitaire beaucoup plus faible par rapport aux IUT et formations d'ingénieurs
En
2001, en France, seules les dépenses moyennes par individus
scolarisés dans les établissements de premier degré sont
moindres que celles des étudiants universitaires
(Tableau 7.7).
Les dépenses moyennes par élève du second degré
(second cycle technologique) dépassent de plus de 50 % celles des
universitaires.
Tableau 7.7 - Dépense moyenne par élève et par étudiant, dépense globale en 2001 : l'Université défavorisée
|
|
Effectifs (milliers) |
Dépense moyenne par élève
|
Dépense globale
|
Premier degré |
Enseignement préélémentaire |
2 447 |
4.04 |
9.9 |
Enseignement élémentaire |
3 773 |
4.31 |
16.3 |
|
Second degré |
premier cycle |
3 180 |
6.91 |
22.0 |
Second cycle général |
1 043 |
8.16 |
8.5 |
|
Second cycle technologique |
450 |
10.28 |
4.6 |
|
Second cycle professionnel |
755 |
9.53 |
7.2 |
|
Enseignement supérieur |
STS-CPGE |
290 |
11.10 |
3.2 |
Universités
|
1 240 |
6.59 |
8.2 |
|
IUT |
118 |
8.80 |
1.0 |
|
Formations d'ingénieurs |
31 |
11.59 |
0.4 |
Source : Ministère de l'Education nationale
Au sein de l'enseignement supérieur, les dotations individuelles moyennes des étudiants des IUT ainsi que des ingénieurs dépassent respectivement de 33 % et de 75 % celles des universitaires.
3. Une dépense moyenne par étudiant inférieure à celle de nombreux pays
Les dépenses moyennes par étudiants, en France, apparaissent bien inférieures à celles des pays étrangers comparables. Ainsi le rapport est de 1 à 2,7 avec les Etats-Unis , et de 1 à 1,3 avec l'Allemagne ou la Grande-Bretagne (Tableau 7.8).
Tableau 7.8 - Dépense moyenne pour un étudiant des secteurs public et privé en 1998
|
Dépense par étudiant (en $) |
Etats-Unis |
19 802 |
Suède |
13 224 |
Pays-Bas |
10 757 |
Japon |
9 871 |
Royaume-Uni |
9 699 |
Danemark |
9 562 |
Allemagne |
9 481 |
Finlande |
7 327 |
France |
7 226 |
Italie |
6 295 |
Espagne |
5 038 |
Grèce |
4 157 |
Source : INSEE, Tableaux de l'économie française 2002-2003