IV. L'AMPLIFICATION DES ÉCARTS AU NIVEAU RÉGIONAL ENTRE LES MÉTROPOLES ET LE RESTE DU TERRITOIRE
La politique des métropoles a connu des résultats mitigés. Si elles ont reçu des équipements nombreux, elles n'ont pas toujours gagné beaucoup d'autonomie par rapport à Paris ; leur développement a été rapide, mais a souvent paru se faire au détriment des pays environnants. Leur poids a augmenté à l'intérieur des régions. Finalement, il apparaît peu souhaitable de reproduire, au niveau régional, une concentration excessive d'hommes et d'activités analogue à celle qu'on déplore au niveau national.
A l'objectif d'un développement quantitatif se substitue peu à peu celui d'un développement qualitatif : le plus important est d'y installer des services de haut niveau, de favoriser les transport urbains et d'améliorer le cadre de vie.
A. LES MÉTROPOLES ORGANISATRICES DÉFICIENTES DE L'ESPACE RÉGIONAL
Le premier critère du rayonnement des villes est celui du poids démographique, le deuxième est celui des services rendus en matière de commerce, administration, information ... Sont particulièrement pris en compte les services rares, auxquels on a moins fréquemment recours ou qui sont limités à une partie seulement de la population. Il s'agit du commerce de gros et de luxe, des activités tertiaires de niveau supérieur (gestion, publicité, arts graphiques, culture et recherche), des activités bancaires, d'assurance, de conseil. Sont également significatives, les possibilités de distraction, l'importance des emplois qualifiés et du pouvoir de décision.
Plus on s'élève dans la hiérarchie urbaine, plus l'espace qui dépend de la ville est vaste.
Le rayonnement est mesuré par une carte des flux et du bassin de fréquentation (flux financiers, d'information, mouvements migratoires, réseau de transport et recours aux services sociaux ...). Celle du bassin d'emplois ou de main-d'oeuvre, c'est-à-dire de l'espace décrit par l'ensemble des migrations quotidiennes de travail autour de la ville, est particulièrement significative.
Des relations d'échange et de dépendance sont nouées entre les villes d'une part et entre les villes et les campagnes d'autre part. Le rayonnement d'une ville s'exerce sur les campagnes environnantes et sur d'autres villes de taille inférieure. C'est un pouvoir spatial. C'est ce qu'on appelle aussi l'aire d'influence d'une ville . L'espace ainsi dominé est dit polarisé. L'étalement des espaces urbains, matérialisé par l'extension des zones périurbaines, et la plus grande portée de leurs fonctions ont considérablement accru l'aire d'influence des villes.