INTRODUCTION
Chaque année, la France compte environ 8.000 tués sur les routes, et plus de 150.000 blessés. En 2001, notre pays a enregistré 116.745 accidents corporels, 7.720 tués à six jours (8.160 à trente jours) et 153.945 blessés (dont 26.192 blessés graves). Le niveau de gravité des accidents est très élevé avec 6,61 tués pour 100 accidents.
Avec ces résultats, la France se situe dans le peloton de queue des pays européens, juste devant le Portugal ou la Grèce, mais loin derrière les résultats de ses grands homologues européens comme l'Allemagne ou la Grande-Bretagne.
Les pouvoirs publics ont pris conscience de la gravité de cette situation et consacrent des moyens croissants à la promotion de la sécurité routière. Toutefois, ces moyens ne sont pas toujours consommés, ce qui montre la difficulté de définir une vraie politique de lutte contre l'insécurité routière et il est permis de s'interroger sur leur efficacité, compte tenu du nombre persistant de victimes de la route dans notre pays. De surcroît, jusqu'à une date récente, le budget de la sécurité routière ne représentait qu'une faible part des moyens consacrés à lutter contre la violence routière si bien que son examen ne permettait absolument pas aux parlementaires de connaître l'ampleur des moyens engagés ni les résultats de la politique menée en ce domaine.
Avec la publication d'un document de synthèse sur l'effort de la Nation en faveur de la sécurité routière, suite à un amendement adopté à l'initiative de votre rapporteur dans la loi de finances pour 2001, les grands axes du problème sont désormais mieux connus des décideurs publics. A l'occasion de cette nouvelle publication, qui intègre, dans l'esprit de la nouvelle loi organique relative aux lois de finances du 1er août 2001, une analyse des résultats de la politique menée en comparaison des moyens qui y sont consacrés, votre rapporteur a souhaité apporter un éclairage particulier sur les moyens consacrés au domaine de la recherche en sécurité routière.
La recherche en sécurité routière est devenue un élément essentiel pour progresser dans la lutte contre l'accidentologie . En effet, si les années soixante-dix et quatre-vingt ont connu de fortes baisses du nombre de tués sur les routes grâce à des politiques nouvelles (limitation de vitesses, lutte contre l'alcoolémie, ceinture de sécurité etc..), la courbe de diminution globale des accidents est désormais presque arrêtée et les progrès sont plus difficiles à atteindre, quand l'on n'enregistre pas des inversions de tendances, comme en 1998 ou 2001.
La recherche en sécurité routière est une discipline multiforme, qui intègre de nombreux acteurs et met en oeuvre des techniques diverses. Elle représente l'avenir de notre politique de sécurité routière, les gisements de sécurité non exploités, et l'espoir grâce aux études techniques ou comportementales de prévenir la survenue d'un accident ou d'en limiter les conséquences. Les progrès de la recherche ont déjà permis de sauver de nombreuses vies ces vingt dernières années. Il semblait dès lors impératif de faire le point sur les projets à venir, porteurs d'autant d'espoirs pour la sécurité de nos concitoyens.