3. Les raisons de l'essoufflement global de la fréquentation
a) L'aléa climatique
L'analyse du SEATM
Les données disponibles permettent de conclure à une tendance
générale à la diminution de l'enneigement au cours des 40
dernières années. Toutefois, d'après les indicateurs du
SEATM, les fluctuations d'une année sur l'autre sont beaucoup plus
marquées que l'évolution à long terme.
L'avenir de l'enneigement et l'impact de l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère est difficile à anticiper : différentes hypothèses ont été formulées à ce propos et plusieurs modèles numériques très complexes sont utilisés pour estimer cet impact. Les projections du changement climatique par les modèles donnent une fourchette de variation des températures globales à la fin du XXIe siècle comprise entre +1° et + 4,5°C 21( * ) . Les augmentations de températures simulées sur l'Europe sont généralement comprises entre +1° et + 3,5°C . Par ailleurs, la tendance générale des modèles est de simuler des précipitations plus importantes en hiver sur le nord de l'Europe et plus faibles en été sur le sud de l'Europe. Les cartes suivantes, à prendre avec précaution donnent une idée de l'impact sur l'enneigement d'un réchauffement de 1,8°C dans les Alpes et les Pyrénées , d'après le modèle CROCUS de Météo-France.
Les conclusions du rapport de l'Office parlementaire
d'évaluation des choix scientifiques et technologiques
Dans son rapport d'information n°224 (2001-2002) consacré à
l'évaluation de l'ampleur des changements climatiques, de leurs causes
et de leur impact prévisible sur la géographie de la France
à l'horizon 2025, 2050 et 2100, M. Marcel Deneux, au nom de l'Office
parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques
commente, sur la base des mêmes modèles
météorologiques, les estimations de l'évolution de la
couverture neigeuse dans les Alpes et les Pyrénées en
indiquant :
«
Les altitudes les plus basses seraient particulièrement
concernées, alors qu'au dessus de 2.000 mètres et, a
fortiori de 2.500 mètres, l'enneigement en hiver serait peu
touché.
De même, la diminution du nombre de jours où la hauteur de neige
est supérieure à 20 cm serait réelle au-dessous de
2.400 mètres, notamment, lors des périodes très
touristiques allant du 20 au 31 décembre et du 15 au
30 avril ; ce phénomène étant davantage
marqué en hiver qu'au printemps.
L'étude citée de la MIES considère que « des
problèmes se poseraient aux stations ne disposant pas de domaine de
haute altitude (quel que soit le massif : Alpes, Pyrénées,
Massif central, Jura, Vosges). Il n'y a pas de régions favorisées
ou défavorisées a priori. Certes, l'enneigement est plus faible
à altitude égale dans les Alpes du Sud et les
Pyrénées que dans les Alpes du Nord, mais les stations de sports
d'hiver sont également situées plus haut
. ».
Sans contester l'importance fondamentale de l'aléa climatique, votre
mission note que, d'après certains observateurs, la variabilité
des goûts de la clientèle a un impact au moins aussi important sur
le chiffre d'affaires touristique que la variabilité du climat.