3. Les incitations au développement de filières de valorisation des produits de montagne et la contractualisation.
De
manière générale, l'une des caractéristiques de la
production dans les massifs réside dans la faible superficie des
exploitations qui génèrent de faibles quantités de
produits à mettre en marché à travers une offre
atomisée. Il en résulte des moyens financiers limités peu
à même de permettre un développement individuel ainsi
qu'une forte diversité des produits.
Dans ces conditions, la compensation des surcoûts et le perfectionnement
de la signalétique sont des conditions nécessaires mais pas
suffisantes de la valorisation de l'agriculture de montagne. On observe, par
exemple, des prix du lait relativement faibles dans des zones qui
détiennent pourtant plusieurs AOC fromagères. Tout dépend,
en réalité, du bon niveau d'intégration et de la gestion
de la filière, du respect des savoir-faire traditionnels et de la
capacité à éviter la surproduction.
Un des facteurs essentiels de la stratégie agricole en zone de montagne
est, par conséquent, d'encourager la structuration collective des
producteurs pour « capturer » la valeur ajoutée des
produits de montagne.
Comme l'a souligné avec force M. Michel Teyssedou, ancien
président de la Chambre d'agriculture du Cantal, lors de son audition
devant la mission commune d'information, il convient de
généraliser les
« expériences réussies
d'élaboration et de transformation de produits par des regroupements
d'agriculteurs de montagne qui permettent un dialogue équilibré
avec les distributeurs », « car c'est l'acte de
distribution, plus que l'acte de production, qui détermine la
rentabilité ».
Dans cet esprit, les aides à l'investissement doivent être
mobilisées pour soutenir les initiatives en matière d'ateliers
collectifs de transformation, de vente directe ou de fermes-auberges.
Proposition n°
22.
: Soutenir prioritairement
les initiatives de structuration de filières de production et de
transformation qui sont la clef d'une meilleure répartition de la
valeur ajoutée des produits de montagne.
Pour mettre en oeuvre cette restructuration agricole, beaucoup d'espoirs ont
été fondés sur la contractualisation avec l'introduction
d'une logique de projet dans le dispositif d'attribution des aides à
l'agriculture.