c) Les handicaps liés à l'isolement
La
faible densité de population et la baisse de l'activité
économique ont conduit à la concentration des services publics,
des sources d'approvisionnement et des marchés dans les pôles
urbains. Leur éloignement implique d'importants surcoûts de
transport, des pertes de temps et des prix locaux majorés.
Outre les surcoûts dans l'achat de biens de consommation courants, ces
contraintes se traduisent par des surcoûts dans l'achat des intrants pour
l'activité agricole. A titre d'exemple les producteurs laitiers de
montagne achètent leurs aliments concentrés à un prix en
moyenne 20 % supérieur à celui en vigueur en plaine.
De plus, l'isolement et les difficultés d'accès aux
exploitations, la taille réduite des troupeaux et leur dispersion
spatiale limitent fortement la diffusion du progrès technique par les
services individuels et collectifs du développement agricole. La
conjugaison de ces diverses contraintes augmente le temps passé par les
techniciens en déplacement et diminue donc le nombre d'exploitations
« visitées » par jour. A titre d'exemple, le nombre
d'inséminations artificielles réalisables annuellement par un
technicien était dans les années 80 deux fois moindre en haute
montagne alpine que dans les zones de plaine.
Pour finir, il convient de noter que les résultats de la recherche
agronomique concernent essentiellement les systèmes de culture et
d'élevage des zones de plaine. Les références techniques
adaptées à la spécificité des zones montagnardes
sont donc restées rares et éparses.