b) Une économie agricole fondée essentiellement sur l'élevage et un génie agricole spécifique
A
l'exception des « hauts » -c'est-à-dire du massif
réunionnais- dont l'agriculture produit 40 % de la canne à
sucre et les deux tiers des fruits et légumes de l'île,
l'agriculture de montagne est principalement herbagère et extensive.
Comme l'a opportunément rappelé un représentant des jeunes
agriculteurs à votre mission lors d'une visite de terrain dans le
Massif central :
« les aides façonnent
l'agriculture ».
Néanmoins, c'est aussi et surtout les
conditions climatiques et topographiques qui ont fait de la montagne le
« royaume » de l'élevage, qui est aujourd'hui la
première activité agricole pour prés des 3/4 des
exploitations montagnardes contre moins de 40 % en moyenne nationale. Les
zones de montagne rassemblent 40 % des brebis, 20 % des vaches
allaitantes et 16 % des vaches laitières de notre pays.
De manière générale, cet élevage est nettement plus
extensif : la charge animale est en moyenne de 0,7 UGB/ha contre 1,1
UGB/ha pour la France entière. Ces « bonnes pratiques
agricoles habituelles » qui assurent à la fois la
protection du sol, de l'eau, de la biodiversité et l'ouverture des
paysages expliquent le faible impact de l'encéphalopathie spongiforme
bovine (ESB) en zone de montagne et justifient l'image favorable auprès
des consommateurs des produits de montagne.
Fondamentalement, la valorisation de ces systèmes herbagers extensifs
repose sur des savoir-faire agricoles montagnards qui se manifestent notamment
par les productions sous appellation contrôlée ou autres signes de
qualité (labels...).