b) Un accompagnement indispensable par la communication
Le renforcement de la politique de communication doit constituer l'une des grandes priorités du secteur vitivinicole . Pour votre rapporteur, cette politique de communication doit poursuivre trois grands objectifs :
(1) Atteindre une masse critique
Les fonds investis dans la communication par la filière ne sont pas à la hauteur des moyens utilisés par les nouveaux pays producteurs.
Il faut se convaincre que la France ne gagnera pas la bataille mondiale du vin en renonçant à cette arme.
La constitution d'une force de frappe communicante passe, tout d'abord, par la concentration des moyens qui sont actuellement dispersés .
Le rapprochement des interprofessions relevant d'un même bassin de production, -dont le rôle principal est, rappelons-le, de s'occuper de la communication-, devrait y contribuer. L'exemple de la fusion de l'interprofession des vins AOC d'Anjou-Saumur avec celle des vins AOC de Touraine mérite d'être citée.
On pourrait également imaginer que les interprofessions des vins AOC intègrent les syndicats de producteurs des vins de pays, qui sont pour la grande majorité dépourvus d'interprofession régionale compte tenu du caractère centralisé de l'ANIVIT.
Cependant, au-delà de la concentration des fonds existants, il apparaît nécessaire de procéder à un effort financier en vue d'augmenter les budgets interprofessionnels existants , au besoin en prélevant de nouvelles cotisations sur les adhérents.
Enfin, se pose le problème de l'investissement individuel des entreprises vitivinicoles dans le domaine de la communication, en particulier sur les marchés d'exportation. Si peu de chiffres semblent disponibles en la matière, les représentants des exportateurs ont reconnu que ce poste était insuffisamment doté. Certes, une forte rentabilité est nécessaire pour faire face à ce type de dépense. Cependant, compte tenu des moyens déployés par nos concurrents, la question du soutien public aux actions de communication des entreprises vitivinicoles ne peut plus être éludée.
Votre rapporteur s'est, à cet égard, vu remettre par l'un des interlocuteurs auditionnés par le groupe de travail un document intitulé « Programme d'accès au marché » (Market access Program), par ailleurs disponible sur internet, et qui détaille les soutiens apportés aux actions de promotion des exportateurs par le Département de l'agriculture de l'Etat de Californie. Les mesures éligibles au programme d'aide vont des dépenses de publication dans la presse, par affichage ou sur internet à des actions de dégustation, en passant par l'organisation de concours et de sélections.
Certes, ces mesures sont accordées prioritairement aux entreprises de petite taille et l'ensemble des adhérents du programme est tenu de verser une contribution. Il reste que l'Etat n'en contribue pas moins, par ce dispositif, aux dépenses engagées par ces entreprises.
Votre rapporteur estime que cet exemple -qui est loin d'être isolé- devrait inciter la Commission européenne à nuancer son interdiction des soutiens directs aux entreprises en matière de promotion.