II. L'ÉVOLUTION SOCIALE
A. L'ÉVOLUTION DE L'EMPLOI
1. Une évolution contrastée du volume de l'emploi au sein du groupe
En 1996, le groupe France Télécom comptait 165.200 emplois. Fin 2001, d'après l'entreprise, ce chiffre est de 214.000, soit une hausse globale de 29 %. Mais, comme le montre le graphique ci-dessous, cette augmentation -qui pourrait d'ailleurs être suivie d'une resserrement d'effectifs dans certaines entités du groupe- recouvre des réalités très diverses . Ainsi, France Télécom SA, la maison-mère (dont plusieurs activités ont été filialisées), a-t-elle perdu 26.200 emplois sur la période.
EVOLUTION DU NOMBRE D'EMPLOIS DANS LE GROUPE FRANCE TÉLÉCOM
Erreur ! Liaison incorrecte. Source : France Télécom
D'après le dernier rapport annuel du groupe, pour le seul exercice 2000 :
- le nombre moyen d'employés de France Télécom SA a diminué de 4,6 % (et de 3,6 % à périmètre constant, sans tenir compte de la filialisation de certaines activités) ;
- mais l'effectif moyen de filiales a augmenté de 18,2 % (+ 10 % à périmètre constant) ;
- et l'effectif moyen des filiales internationales a augmenté de 82,6 % !
Ce transfert du centre de gravité du groupe inquiète certaines organisations syndicales.
Ainsi, par exemple, dans une note remise à votre rapporteur, la CGT-PTT relève qu'entre 1997 et 2000, France Télécom SA a perdu 18.610 emplois, dont 8.057 emplois, soit 5,84 % des effectifs, en 2000. Cette note affirme que « la diminution d'effectifs ne résulte pas essentiellement de la filialisation » des activités mobiles car « sur la base du périmètre 1999, la baisse d'emplois est supérieure en 2000 à celle de 1999 (-3,9 %) ».
La note poursuit : « ces chiffres nous alarment d'autant plus que la population vieillit et passe de 42,7 à 43,6 ans. 24.683 salariés ont plus de 50 ans, 56.082 salariés ont plus de 45 ans, soit 43,19 % de la population, 93.129 salariés ont plus de 40 ans, soit 71,73 % de la population . Quel est donc l'avenir précis de la maison-mère ? : catégories techniques, plates-formes, accueil physique et encadrement. Compte tenu du faible recrutement, des départs importants dans les prochaines années, comment pallier à la perte des compétences déjà perceptibles, d'autant que la mobilité a accru ce constat ! ».
Il y a là des questions qui ne peuvent pas être passées sous silence.