3. De la tutelle au marché
La sociétisation et l'ouverture partielle du capital de France Télécom, à compter de 1996, ont également modifié les contraintes pesant sur la gestion de l'entreprise.
Autrefois cantonné à un dialogue singulier avec sa tutelle -l'Etat- France Télécom est désormais soumis à l'appréciation que portent, sur sa stratégie, sa rentabilité et sa santé financière, les marchés financiers, les analystes, les agences de notation, et l'ensemble de ses actionnaires : l'Etat, actionnaire de référence, mais aussi les institutionnels, les salariés actionnaires (92 % du personnel) et les très nombreux petits porteurs (jusqu'à 4 millions de porteurs de titres France Télécom en France).
A cet égard, l'introduction en Bourse d'une part du capital change la nature des contraintes et l'intensité du regard critique auxquels sont soumis l'entreprise, son Etat-major et son personnel. La stratégie, la gouvernance et la gestion de l'entreprise s'en trouvent infléchies. C'est, en définitive, l'expérience le prouve, l'aiguillon le plus salvateur qu'une entreprise publique puisse trouver pour s'adapter à l'irruption de la concurrence dans son univers monopolistique.