A. UNE PYRAMIDE D'EMPLOIS DÉSÉQUILIBRÉE ET PEU STIMULANTE
1. Le déroulement d'une carrière d'universitaire
Pour le déroulement d'une carrière d'universitaire, la décision essentielle est non pas l'accès au corps des professeurs, mais le passage à la première classe des professeurs qui conditionne l'accès aux « échelles-lettres ». Les données suivantes montrent clairement qu'un maître de conférences n'a d'intérêt à devenir professeur que si ses perspectives de carrière lui permettent d'envisager une progression dans ce corps : pourquoi préparer une habilitation et un concours de professeur s'il paraît plus aisé de devenir en fin de carrière maître de conférences hors classe que professeur de 2 nde classe pour des avantages identiques ?
Maître de conférences de classe normale :
indices
453-820 (de 11 700 F à 21 200 F par mois)
44(
*
)
Maître de conférences hors classe : indice 657-groupe A (de
17 000 F à 24 900 F par mois)
Professeur de 2
nde
classe : indice 657- groupe A (de 17 000 F
à 24 900 F par mois)
Professeur de 1
ère
classe : indice 820 - groupe C (de 21
200 F à 30 100 F par mois)
Professeur de classe exceptionnelle : groupes D et E (de 30 100 F à
34 200F par mois)
De plus,
la fusion récente des deux premières classes de maître
de conférences
en une classe normale, en principe pour
débloquer la carrière des jeunes recrutés, conduit
à un avancement à l'ancienneté de la masse des
maîtres de conférences et
semble à votre rapporteur
très démotivante
pour les meilleurs, alors que les
premières années d'exercice des fonctions sont
déterminantes pour la poursuite d'un effort de recherche. De plus, en
l'absence d'un contrôle réel des activités d'un enseignant,
l'université perd tout moyen de pression à l'encontre de ceux qui
se contentent dans un cadre non stimulant d'assurer leurs obligations minimales
de service.
La fusion, intervenue en 2001, des deux premières classes du corps des
maîtres de conférences donne lieu à une appréciation
partagée, puisque moins de 49 % des répondants au sondage en sont
très ou assez satisfaits, et 43 % peu ou pas du tout satisfaits, cette
dernière appréciation étant toutefois partagée par
plus de 25 % des sondés. Il faut probablement voir dans ces
réponses le jugement mitigé que portent les universitaires sur
les conséquences de cette décision, qui est certes la
satisfaction d'une revendication ancienne, mais qui constitue aussi une
régression en termes d'avancement des maîtres de
conférences au mérite.