CHAPITRE II -
RENFORCER LES AXES DE LA POLITIQUE
DE
PRÉVENTION
Au-delà de la description du phénomène et de l'analyse approfondie des causes recensées, il convient également, à la lumière de ces événements, de vérifier la pertinence des objectifs poursuivis en matière de prévention des risques naturels liés aux inondations et de s'assurer que les moyens mis en oeuvre sont suffisants.
Cette politique de prévention s'articule autour de trois axes qui sont la prévision du risque, la prévention et enfin la protection. Mais, pour être correctement mises en oeuvre, les actions décidées, au titre de l'un ou l'autre de ces axes, doivent être impérativement coordonnées à un niveau pertinent.
I. AMÉLIORER LA PRÉVISION DES CRUES
Il est indéniable que l'annonce d'une inondation -de manière anticipée et adaptée- permet, si la chaîne de communication fonctionne correctement, d'atténuer les conséquences du phénomène. C'est une évidence dans le cas des crues torrentielles mais cela reste vrai dans celui des crues de plaine ; les personnes prévenues peuvent alors prendre des dispositions pour évacuer ou mettre leurs biens à l'abri. Il s'agit donc d'un élément essentiel de la politique de prévention à mettre en oeuvre mais le dispositif actuel manque encore de cohérence.
A. LES LACUNES DU SYSTÈME D'ANNONCE DES CRUES
1. Clarifier le rôle de l'Etat en matière d'annonce des crues
a) Des sommes importantes consacrées par l'Etat aux systèmes d'annonce des crues...
Dans le cadre du programme de prévention des risques naturels décidé en janvier 1994, l'Etat consacre des sommes importantes à la surveillance et à l'alerte pour les inondations fluviales , inscrites au budget du ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement et gérées par la Direction de l'Eau. Les crédits engagés s'élèvent, pour l'annonce des crues, à 223 millions de francs entre 1994 et 1999, à 40 millions de francs pour 2000 et à 53,8 millions de francs en 2001. Cette augmentation porte tant sur les crédits de fonctionnement que sur les investissements de modernisation. Ainsi, dans la loi de finances pour 2000, des crédits complémentaires ont été dégagés pour financer les réparations sur les réseaux, après les inondations dans l'Aude et les tempêtes de décembre 1999.
A ces dépenses s'ajoutent les coûts de rémunération des personnels mettant en oeuvre la surveillance, ainsi que les prestations assurées par Météo France pour les services d'annonce des crues.
Actuellement, on recense 53 services d'annonce des crues couvrant 16.000 km de cours d'eau correspondant aux fleuves et rivières les plus importants.
Par ailleurs, plusieurs grandes villes, comme Marseille, Nîmes ou Bordeaux, ont mis en oeuvre des réseaux de surveillance des crues urbaines.