b) Les conséquences à plus long terme du réchauffement climatique
Le phénomène du réchauffement climatique de la planète est désormais établi. En revanche, sa mesure et ses conséquences demeurent incertaines.
(1) Un phénomène établi
La température globale d'un corps dans l'espace est déterminée par l'équilibre entre les énergies reçue et émise par rayonnement. L'énergie émise est diminuée par la présence de certains gaz dits à effet de serre. Leur présence a pour conséquence un réchauffement. Or, on constate une augmentation continue dans la teneur de l'atmosphère d'au moins deux gaz à effet de serre : le dioxyde de carbone et le méthane. Cette augmentation s'accélère depuis le début de l'ère industrielle.
L'évolution observée du climat révèle une augmentation de la température moyenne de 0,3 à 0,6 °C depuis un siècle, avec de fortes disparités géographiques, et une élévation du niveau de la mer de 10 à 25 cm.
(2) Des conséquences encore incertaines
Les diverses modélisations du changement climatique laissent entrevoir un réchauffement du climat plus marqué aux latitudes polaires qu'aux tropiques, sur les continents que sur les océans.
Météo France a réalisé des études concluant à une élévation de 1 à 2 °C de la température hivernale et de 2 °C en été et en automne sur la plus grande partie de la France. Les résultats indiquent également une augmentation des pluies en hiver, une certaine diminution en été, ainsi qu'une plus grande variabilité du climat.
Une étude des conséquences du réchauffement climatique sur les eaux superficielles et souterraines du bassin de la Dole en Auvergne tend à conclure à l'occurrence de crues plus marquées et plus fréquentes en hiver et d'étiages prononcés en été. Cependant, chaque bassin versant présente ses caractéristiques propres.
Toutes les personnes entendues par la commission d'enquête sont donc restées extrêmement prudentes. Aucune ne rend le réchauffement climatique responsable des inondations qu'a connues la Somme au printemps 2001. En revanche, certaines se sont inquiétées de risques accrus à l'avenir.
C'est ainsi que M. Philippe Vesseron, directeur de la prévention des pollutions et des risques au ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, a indiqué : « Nous nous posons tous la question de savoir si les changements climatiques sont susceptibles d'induire ou induisent déjà une modification sur les événements de ce type. Je considère qu'une réflexion salutaire a été menée depuis quelques années. Elle consiste à affirmer que le changement climatique, s'il est confirmé, ne se traduira pas par une variation homothétique de la situation sur l'ensemble de la planète. L'augmentation de cinq degrés ne sera pas uniforme mais pourra se traduire notamment par l'apparition ou l'accroissement de phénomènes non linéaires, qui conduiraient à ce qu'il pleuve d'autant plus dans les régions où la pluie est d'ores et déjà abondante et qu'il pleuve beaucoup moins dans les régions arides. Cette évolution impliquerait une augmentation des phénomènes extrêmes. Il serait certainement erroné et scientifiquement non fondé de déclarer que les phénomènes que nous avons constatés en France depuis deux ou trois ans sont le signe d'un changement climatique global. En revanche, ce type d'événement est susceptible de se produire si le phénomène se confirme. A titre d'exemple, il a été calculé qu'à l'horizon de quelques dizaines d'années, le débit de la Tamise pourrait croître de 10 % » .
Par ailleurs, lors de son déplacement aux Pays-Bas, une délégation de la commission d'enquête a constaté combien le risque d'inondations plus fréquentes et plus marquées en raison du réchauffement climatique préoccupait les habitants et les autorités politiques de ce pays.