Des précautions multiples pour assurer la sûreté en surface et en sub-surface
Plusieurs concepts d'entreposage sont à l'étude au CEA. L'entreposage en surface ou en sub-surface n'est un problème simple qu'à moyen terme. Au-delà des 50 années correspondant à l'exercice actuel de Cascad, la durabilité exige des approches et des techniques nouvelles. Les figures suivantes présentent divers concepts retenus comme base de travail. Ces schémas sont utiles pour toucher du doigt la complexité de la problématique du " provisoire de longue durée " .
Figure 20 : divers concepts d'entreposage de très longue durée en surface 108( * )Figure 21 : divers concepts d'entreposage de très longue durée en sub-surface 109( * )
La
première contrainte de la surface et de la sub-surface provient de la
nécessité d'une surveillance permanente, même à
distance, des installations. Le risque d'intrusion est évidemment plus
élevé qu'en stockage profond. Les conséquences d'un
éventuel relâchement de radioactivité sont plus
immédiates. Cette surveillance doit porter à la fois sur la
sécurité physiques des installations et sur leur
sûreté.
La circulation des eaux de surface ou des eaux souterraines est un exemple de
paramètre fondamental pour la sûreté et dont il faut
pouvoir anticiper les évolutions à long terme. L'objectif est
double en la matière : il faut éviter l'inondation des
locaux d'entreposage et à l'inverse, garantir la
récupération des effluents qui pourraient se former dans
l'installation.
La sûreté de l'entreposage dépend évidemment de la
qualité des équipements mais aussi de l'environnement de ceux-ci.
Dans le cas de l'entreposage en surface, avec une casemate type Cascad (cas B),
l'obturation des entrées ou des sorties d'air empêche
l'évacuation de la chaleur résiduelle et compromet la
sûreté. Dans le cas d'une piscine en sub-surface, il est
nécessaire de prévoir, comme dans l'installation CLAB d'Okarshamm
en Suède, la tenue au séisme du bassin d'immersion, ce qui peut
conduire à des dépenses considérables. La surveillance de
l'installation doit donc comprendre la surveillance de l'environnement utile,
ce qui doit conduire à identifier et à équiper en
instruments de contrôle les zones ayant un impact sur la
sûreté du centre d'entreposage.
Au reste, la surveillance des paramètres physiques de l'entreposage pose
en elle-même des questions scientifiques difficiles. En effet, pour
surveiller, il faut définir des seuils d'alerte. Or, par exemple, pour
le moment, on ne connaît pas le comportement à long terme des
combustibles et des gaines. Quels gaz sont susceptibles de se former dans les
assemblages à long terme ? Quelle sera la diffusion de ces gaz dans
les gaines et quel sera leur impact sur la tenue de celles-ci ? Il faudra
donc connaître avec précision le schéma d'évolution
de ces divers matériaux irradiés. Par ailleurs, l'instrumentation
de détection devra avoir une longévité certaine, ce qui
obligera à recourir à des solutions éprouvées.