2.3. le réacteur Jules Horowitz et les études sur la transmutation : un lien hypothétique
Les
travaux de recherche et développement conduits par le CEA dans le
domaine de l'électronucléaire ont comme objectifs
généraux l'amélioration de la compétitivité
et de la sûreté des réacteurs en fonctionnement, ainsi que
la préparation de l'avenir à long terme du nucléaire, en
incluant d'autres filières que celle des REP.
Pour l'accomplissement de tous ces travaux, le CEA a disposé de deux
réacteurs d'irradiation, Siloe et Osiris. Depuis l'arrêt en
décembre 1997 de Siloe, c'est à Osiris de fournir les
capacités d'irradiation dont le CEA a besoin pour l'étude des
matériaux et des combustibles utilisés dans les réacteurs
nucléaires.
Or le réacteur Osiris aura 40 ans en 2005. Même si la durée
de vie de cette installation pourrait, compte tenu de son bon état de
fonctionnement et de sûreté, être prolongée, il
convient de commencer les études d'un nouveau réacteur
d'étude destiné à le remplacer. Ce futur réacteur
d'irradiation porte le nom de " réacteur Jules Horowitz "
(RJH). Sa construction est d'autant plus importante qu'à partir de
2010-2015, le réacteur Jules Horowitz devrait être l'un des seuls,
sinon le seul réacteur d'essai de matériaux en Europe.
Avec l'annonce de l'abandon de Superphénix, et la perspective de
l'arrêt fin 2004 de Phénix, un défi est lancé
à l'équipe de projet chargée de la conception :
comment réaliser un programme d'irradiations à la fois pour les
réacteurs à eau pressurisée et pour les réacteurs
à neutrons rapides, de façon à pouvoir continuer les
recherches pour ces deux filières ?
Deux projets sont donc étudiés par le CEA. Le premier est un
réacteur piscine à coeur ouvert, similaire à celui du
réacteur Osiris mais dont les performances sont poussées au
voisinage des limites théoriques. Le deuxième projet consiste
à disposer dans 2 piscines séparées, une configuration
à coeur ouvert pour les études relatives aux REP et une
configuration à coeur pressurisé pour les besoins des
études relatives aux RNR.
L'étude de faisabilité du réacteur RJH est en cours et
devrait déboucher à la fin de l'année 1998. A cette date,
il sera possible d'évaluer le coût de l'installation. L'ordre de
grandeur, non validé par le CEA, serait de 2 à 3 milliards de F.
Le planning actuel prévoit l'entrée en service en 2006 de ce
réacteur, qui sera installé à Cadarache.