Le combustible Mix : une solution coûteuse et peu efficace vis-à-vis du plutonium
L'on a
vu précédemment que l'augmentation de la teneur en plutonium du
Mox est limitée par la physique neutronique. La deuxième solution
consiste à préparer des coeurs à 100 % d'assemblages Mox.
Mais ceci ne peut se faire actuellement. Les combustibles existants ne peuvent
convenir. Les systèmes de commande des réacteurs - les grappes de
contrôle - sont quant à eux insuffisants.
Une autre solution peut être en conséquence imaginée, celle
du combustible Mix. L'idée est de diluer du plutonium dans
tous
les assemblages combustibles des réacteurs à eau
pressurisée. Cette solution est possible à condition que l'on
augmente la teneur en uranium 235. Les calculs montrent que des taux de
combustion de 55 000 MWj/t pourraient être atteints pour des teneurs de
2% en plutonium et de 3,8 % en uranium 235.
Un premier inconvénient de cette solution est que l'ensemble des
réacteurs à eau pressurisée devraient être
adaptés pour utiliser ce combustible. La viabilité
économique du combustible Mix reste ainsi à démontrer.
Framatome évalue le surcoût total de passage à ce
combustible à 3 milliards de francs par an.
Par ailleurs, les stocks de plutonium seraient bien stabilisés avec le
Mix. Mais ceci n'arriverait qu'au bout de 50 ans, alors que dans l'intervalle
une croissance du stock net de plutonium se produirait.
On peut signaler également un autre inconvénient. Selon toute
vraisemblance, la technique du Mix conduirait certes à stabiliser le
plutonium mais parallèlement à augmenter inévitablement la
proportion d'actinides mineurs dans le combustible irradié.