2. Les utilisations nouvelles
Si le simulateur de vol a été l'application
principale et la plus commune, le marché de la simulation, à des
fins de formation et d'entraînement devrait connaître un
développement très important, mais sur des créneaux
très différents. La pratique des simulateurs s'est étendue
à d'autres entraînements. L'un des simulateurs les plus
développés a été réalisé par MATRA
CAP Systèmes pour le
MISTRAL
, missile de défense
aérienne. Il combine un modèle numérique 3 D et des
images réelles. L'image est projetée sur un écran ; le
poste de tir est la reproduction d'un poste réel. Ce simulateur a
été développé pour les besoins d'un client
étranger, puis utilisé par l'armée française. Le
coût de développement a été de l'ordre de 20
millions de francs. La simulation est particulièrement adaptée
lorsqu'il s'agit d'apprendre à travailler dans un environnement hostile
(sous-marin nucléaire, réparation d'installation
nucléaire...), mais beaucoup d'autres activités se prêtent
à la simulation : la médecine, la conduite de véhicules et
de matériels, et même le sport
43(
*
)
.
Il est proposé de rendre compte de quelques unes de ces applications,
parfois spectaculaires.
a) La formation médicale
En médecine, les risques évoqués pour
justifier l'utilisation de l'image de synthèse de
préférence à l'entraînement
in situ
,
concernent cette fois moins le praticien que le malade, directement
exposé aux gestes du médecin,
a fortiori
du médecin
en formation.
Les utilisations de l'image de synthèse en médecine, et plus
particulièrement en chirurgie sont nombreuses, mais la première
d'entre elles a été la formation médicale avec deux
fonctions différentes :
l'apprentissage de l'anatomie, principalement visuel, qui consiste
à remplacer les atlas anatomiques 2 D par des reconstructions sur
ordinateurs, en 3 D, avec possibilité de naviguer dans les images,
tourner autour... Une modélisation complète d'un corps humain en
images de synthèse a d'ailleurs été réalisée
en 1992
44(
*
)
.
l'entraînement aux techniques opératoires qui, lui, est
à la fois visuel et gestuel. L'image est alors couplée avec un
simulateur chirurgical, constitué d'un système de visualisation
3 D et de moyens d'interagir avec l'image, en simulant une
opération réelle. L'apprentissage est facilité par
certaines aides visuelles (coloration particulière d'un organe sur
l'image quand on le touche) ou sonore (émission d'un
bip
quand on
heurte un organe...). Ces simulateurs de formation sont surtout
développés aux États-Unis, en Allemagne et en
France
45(
*
)
.
Même si cette technique est encore assez peu développée,
cet exemple est particulièrement intéressant car il illustre
parfaitement le cheminement évoqué ci-dessus : la
simulation, en vue de la formation, est le point d'entrée des images de
synthèse dans un secteur qui, par la suite, au vu des résultats
et du potentiel, peuvent être utilisées par d'autres fonctions.
C'est le cas en médecine, puisque les images de synthèses,
d'abord utilisées en formation, sont également
développées comme aide préopératoire, pour
planifier une opération et en chirurgie, par les techniques de
réalité augmentée avec participation d'images
réelles, filmées par endoscopie, et d'images de synthèse.