D. LA FORMATION ET L'ENTRAÎNEMENT
1. Présentation
L'utilisation des images de synthèse comme outil de
formation et d'entraînement porte un nom : la simulation.
Le marché des simulateurs a connu un grand développement,
popularisé grâce aux simulateurs de vols des pilotes militaires ou
civils. La simulation est en effet particulièrement adaptée
à la formation à un métier, une fonction, en milieu
hostile ou comportant des risques et/ou nécessitant l'utilisation d'un
matériel coûteux, comme c'est le cas pour l'entraînement au
pilotage d'avions de chasse et de transport.
Les simulateurs de vols ont donc été les premiers à
être expérimentés avec succès, et ont permis de
dégager certaines orientations techniques. Le simulateur d'aujourd'hui
combine un matériel aussi proche que possible du matériel
réel (cabine de pilotage représentée à
l'identique), et si possible dynamique (avec vérins hydrauliques,
bruit), et un écran de visualisation sur lequel défilent les
images du programme d'enseignement, commandées par l'élève.
En effet, le débat sur le mode de visualisation par écran ou par
casque a été vite tranché, au profit de l'écran.
Bien que l'écran ne permette pas une "immersion" totale, comme le fait
le casque, il a cependant un avantage pédagogique par rapport à
ce dernier, car l'instructeur peut suivre l'élève, juger ses
réactions, intervenir lui aussi sur l'image... L'écran, surtout
lorsqu'il est combiné avec un poste de vol, de conduite, de tir, est le
meilleur outil pour l'instruction proprement dite.
Les simulateurs de vols, dont l'usage est aujourd'hui systématique dans
la plupart des armées de l'air et des grandes compagnies
aériennes, s'adressent toutefois à un public averti,
familiarisé à l'environnement réel. Le simulateur a pour
objet de travailler les fonctions de pilotage, de provoquer les
réactions du pilote. La priorité est donnée à la
réaction de et à l'image, à l'interactivité
pilote/écran, au détriment de la qualité graphique,
secondaire dans cet exercice.
La chute des coûts des calculateurs et la volonté d'approcher de
nouveaux marchés ont permis et imposé une amélioration
significative du graphisme, sans pour autant enlever quoi que ce soit aux deux
objectifs du simulateur : faible coût d'utilisation et qualité
pédagogique.
L'argument financier est en effet important. La formation sur simulateur
évite l'utilisation de matériels extrêmement coûteux,
immobilisés ou affectés à la seule formation alors qu'ils
peuvent être exploités commercialement (avion de transport). Les
essais en vol ne sont naturellement pas totalement abandonnés mais leur
nombre est limité.
L'économie indirecte peut être aussi importante, car le simulateur
"à domicile" permet notamment d'éviter des stages à
l'extérieur dans des centres de formation, toujours très
coûteux. Motorola a ainsi expérimenté une formation sur
simulateur d'une usine d'assemblage de composants électroniques et a
estimé l'économie ainsi réalisée à 1 million
de dollars.