Projet de loi modifiant la loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 relative à l'organisation et à la promotion des activités physiques et sportives
BORDAS (James)
RAPPORT 292 (1999-2000) - commission des affaires culturelles
Rapport au format Acrobat ( 29 Ko )
N° 2305
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N° 292
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Enregistré à la Présidence de
l'Assemblée nationale
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Annexe au
procès-verbal de la séance
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RAPPORT
FAIT
AU NOM
DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE
(1)
CHARGÉE DE PROPOSER UN
TEXTE SUR LES DISPOSITIONS RESTANT EN DISCUSSION DU PROJET DE LOI modifiant la
loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 relative à l'
organisation
et à la
promotion
des
activités physiques et
sportives
,
PAR M. PATRICK LEROY, PAR M. JAMES BORDAS,
Député Sénateur
(
1)
Cette commission est composée de
: M. Adrien
Gouteyron,
sénateur, président ;
M. Jean Le
Garrec,
député, vice-président ;
MM. James Bordas,
sénateur,
Patrick Leroy
, député, rapporteurs.
Membres titulaires :
MM. Alain Dufaut, André Bohl, Pierre Jeambrun,
Serge Lagauche, Mme Hélène Luc,
sénateurs ;
MM. Jean-Claude Beauchaud, Henri Nayrou, Guy Drut, Edouard Landrain, Patrick
Leroy, Bernard Charles,
députés.
Membres suppléants :
MM. Jean-Claude Carle, Xavier
Darcos, Jacques Donnay, Bernard Fournier, Roger Hesling, André Maman,
Jean-François Picheral,
sénateurs
; MM. Alain
Néri, Catherine Picard, Marcel Dehoux, Christian Estrosi, Bruno
Bourg-Broc, François Rochebloine, Denis Jacquat,
députés.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.)
:première lecture :
1821, 2115
et T.A.
436
.
deuxième lecture :
2239
Sénat : 207, 248 et T.A. 98 (1999-2000).
Sports. |
Mesdames, Messieurs,
Conformément au deuxième alinéa de l'article 45 de la
Constitution et à la demande de M. le Premier ministre, une commission
mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions
restant en discussion du projet de loi modifiant la loi n° 84-610 du
16 juillet 1984 relative à l'organisation et à la promotion
des activités physiques et sportives s'est réunie le mercredi 29
mars 2000 au Sénat.
La commission a tout d'abord procédé à la
désignation de son bureau, qui a été ainsi
constitué :
-
M. Adrien Gouteyron
, sénateur, président ;
-
M. Jean Le Garrec
, député, vice-président.
Puis, la commission a désigné :
-
M. James Bordas
, sénateur, rapporteur pour le
Sénat ;
-
M. Patrick Leroy
, député, rapporteur pour
l'Assemblée nationale.
*
* *
La
commission a ensuite procédé à l'examen des dispositions
restant en discussion.
M. James Bordas, rapporteur pour le Sénat
, a indiqué
qu'à l'issue de la lecture au Sénat, 15 articles sur les 51 que
comptait le texte adopté par l'Assemblée nationale avaient
été adoptés sans modification, et quatre autres
supprimés, les uns comme les autres n'ayant pas une très grande
portée juridique. Le Sénat a en outre inséré 9
articles additionnels nouveaux, relatifs notamment à l'application du
taux réduit de la TVA aux utilisations des installations sportives, aux
conditions d'intervention des bénévoles et aux conditions
particulières d'accès aux professions d'éducateur sportif
dans certaines disciplines à risques.
Au-delà de ces indications chiffrées, il a souligné que le
Sénat, qui avait été déçu par le projet de
loi, avait pris sur des articles importants des positions de principe
différentes de celles de l'Assemblée nationale.
La première de ces " pommes de discorde " a trait au statut
des intermédiaires sportifs. Sur cette question, la position du
Sénat s'appuie sur des considérations de principe et de fait.
Le Sénat a tout d'abord jugé impossible de confier aux
fédérations sportives le soin d'autoriser l'accès à
la profession d'intermédiaire sportif : en droit français,
en effet, c'est à l'Etat qu'il doit revenir de contrôler
l'accès aux professions réglementées, ce qui suppose un
arbitrage entre les exigences de la liberté individuelle et les
contraintes ou les conditions que l'on peut imposer, au nom de
l'intérêt général, aux personnes désirant
exercer ces professions. Le fait que la fonction d'agent sportif, comme celle
d'agent artistique, déroge aux principes du monopole public et de la
gratuité du placement constitue par ailleurs une justification
supplémentaire de la compétence de l'Etat pour réglementer
cette fonction.
Mais des éléments de fait concourent aussi à justifier
cette compétence. En premier lieu, le régime proposé par
l'Assemblée nationale reviendrait peu ou prou à entériner
la situation actuelle, puisqu'en l'absence d'application du régime de la
déclaration, les agents en exercice sont ceux avec lesquels le mouvement
sportif veut bien traiter et notamment, dans le cas du football, ceux
agréés, moyennant caution, par la FIFA : le rapporteur pour
le Sénat a noté que ce régime n'avait permis aucun
progrès dans la moralisation de la profession. En second lieu, il serait
souhaitable, si l'on veut valoriser le rôle des agents sportifs, que
cette profession soit exercée par des personnes capables, comme les
agents artistiques, de conseiller les sportifs, de les assister dans la
négociation de leurs contrats. Or, si l'on continue de
privilégier un recrutement dans le monde sportif, parmi les parents des
sportifs, les anciens sportifs ou les entraîneurs, on en restera,
là aussi, au
statu
quo
, qui n'est pas satisfaisant.
Reconnaissant le souci de l'Assemblée nationale de
" responsabiliser " les fédérations,
M. James
Bordas, rapporteur pour le Sénat
, a noté que le régime
proposé par le Sénat permettrait de les faire participer à
l'instance qui serait consultée sur les décisions d'octroi ou de
retrait des licences d'agent sportif.
Le rapporteur pour le Sénat a considéré que le rôle
des fédérations, et notamment des fédérations
délégataires, constituait un deuxième sujet de
désaccord entre les deux assemblées. Le Sénat, a-t-il
souligné, est le premier à reconnaître l'importance du
rôle des fédérations en matière d'accès
à la pratique sportive, et du monopole accordé aux
fédérations délégataires -monopole qui est
d'ailleurs imposé par le simple bon sens, car on ne peut organiser
plusieurs championnats nationaux dans la même discipline, ni envoyer
plusieurs sélections ou équipes françaises pour participer
aux compétitions internationales ou mondiales. Mais ce monopole ne doit
pas s'étendre à l'ensemble de la pratique sportive. Il est normal
que celle-ci se situe à plusieurs niveaux, qu'elle évolue,
qu'elle fasse apparaître de nouvelles disciplines : il ne faut donc
pas figer les situations et respecter, tout simplement, la liberté de
chacun.
C'est pourquoi le Sénat a rejeté aussi bien les dispositions du
texte qui donnaient aux fédérations délégataires le
droit de réglementer toutes les manifestations et compétitions
sportives que celles qui donnaient à penser qu'il fallait une loi pour
autoriser la pratique du football à sept ou du mini-tennis.
M. James Bordas, rapporteur pour le Sénat
, a par ailleurs
douté qu'une extension du monopole des fédérations leur
" rendrait service " : elle pourrait en effet en
détourner en particulier les jeunes, qui déjà ne se
reconnaissent pas toujours dans le sport " institutionnalisé "
et lui préfèrent le sport " en liberté ", ou les
organisateurs de manifestations locales parfois découragés par
des exigences réglementaires excessives.
Le rapporteur pour le Sénat a ensuite souligné que le
Sénat avait souhaité revenir sur les modifications des
dispositions audiovisuelles de la loi de 1984, intervenues en 1998
essentiellement pour répondre aux exigences de la
fédération internationale automobile. Peu satisfaisantes dans
leur principe, en tant qu'elles permettent aux fédérations de
réglementer l'accès de la presse aux manifestations sportives,
ces dispositions ont en effet été appliquées, comme on
pouvait le craindre, dans le sens d'un monopole des services cessionnaires des
droits, et elles soumettent les journalistes des autres organes de presse au
bon vouloir des organisateurs, ce qui n'est pas sain.
Il a ensuite regretté que sur l'article 11, qui donne aux
fédérations délégataires le droit d'interdire
certaines manifestations sportives, le texte du Sénat ne soit
guère meilleur que celui de l'Assemblée nationale, même
s'il réintroduit la notion d'agrément, plus respectueuse de la
liberté des organisateurs, et il a souligné que lors des
débats au Sénat la ministre était convenue que la
rédaction de cet article méritait d'être revue.
Abordant enfin la formation des éducateurs sportifs,
M. James
Bordas, rapporteur pour le Sénat
, s'est félicité qu'un
accord semble désormais acquis sur le fait que l'on ne pouvait en rester
au texte adopté par l'Assemblée nationale en première
lecture. Il a noté que l'amendement à l'article 32
déposé par le gouvernement au Sénat avait donné un
premier signe de cette évolution, dont il avait constaté, lors de
la réunion de travail très cordiale qu'il avait eue avec le
rapporteur de l'Assemblée nationale, qu'elle se poursuivait, dans le
sens notamment d'une différenciation entre l'exercice
rémunéré et bénévole et d'une
référence à la loi de 1971 : il a estimé que
si elles n'avaient pas été soumises aux contraintes de la
procédure d'urgence, les deux assemblées auraient peut-être
pu, sur ce sujet, aboutir à une position commune.
Il a conclu son propos en espérant que, même si la CMP ne
parvenait pas à un accord, chacune des deux assemblées
s'efforcerait lors des nouvelles lectures de continuer le dialogue, et de
rechercher des points d'entente pour améliorer le texte du projet de
loi, comme les deux rapporteurs avaient essayé de le faire avant la
réunion de la commission.
M. Patrick Leroy, rapporteur pour l'Assemblée nationale
, relevant
également que le Sénat avait adopté conformes 15 des
articles du texte de l'Assemblée nationale, a souligné que 45
articles restaient en discussion. Il a estimé que pour 25 d'entre eux un
accord pouvait être envisagé, mais qu'il semblait impossible de
concilier les positions des deux assemblées sur au moins cinq articles,
les articles 7 (intermédiaires sportifs),
8 (fédérations sportives), 11 (autorisation de
certaines manifestations sportives par les fédérations
délégataires), 11 bis (dispositions audiovisuelles) et
43 (" parrainage " par des associations de projets collectifs
proposés par des mineurs), ce qu'avait confirmé la rencontre des
deux rapporteurs de l'Assemblée nationale et du Sénat.
M. Patrick Leroy, rapporteur pour l'Assemblée nationale
, a, en
premier lieu, souligné que l'Assemblée nationale ne pouvait
accepter, pour des raisons de forme aussi bien que de fond, la suppression par
le Sénat, à l'article 11 bis, des dispositions
relatives à l'accès des journalistes dans les enceintes sportives
adoptées dans le cadre de la loi du 6 mars 1998 relative
à la promotion et à la sécurité des
activités physiques et sportives, dispositions qui avaient
déjà motivé l'échec de la commission mixte
paritaire du 5 février 1998.
Sur la forme, il paraît surprenant de demander à
l'Assemblée nationale de se déjuger en revenant sur des
dispositions aussi récentes.
Sur le fond, dans le texte de 1998, l'article 18-2 prévoit que les
services de communication audiovisuelle qui ne sont pas
bénéficiaires de l'exclusivité des droits de
retransmission d'une compétition ou d'une manifestation peuvent,
à titre gratuit, diffuser de courts extraits qu'ils choisissent
librement parmi les images des services qui en ont obtenu la cession, et
l'article 18-4 du même texte prévoit que ces mêmes services
de communication non bénéficiaires de l'exclusivité des
droits d'exploitation " ne peuvent capter que les images distinctes de la
manifestation ou de la compétition sportive ", ce qu'on appelle les
reportages d'ambiance. Les fédérations délégataires
peuvent en outre proposer un règlement, approuvé par le ministre
chargé des sports après avis du Conseil supérieur de
l'audiovisuel, qui précise les lieux mis à la disposition de ces
mêmes personnes.
M. Patrick Leroy, rapporteur pour l'Assemblée nationale
, a
estimé qu'en revenant au texte de 1992, le Sénat remettait en
cause l'équilibre obtenu par la rédaction actuellement en
vigueur : gratuité des extraits que les non cessionnaires de
l'exclusivité peuvent diffuser et protection des droits
d'exclusivité.
Il a relevé qu'aucun élément nouveau ne justifiait le
retour au texte de 1992. Au contraire, les règles mises en place depuis
1998 ont permis de mettre fin aux incidents multiples qui opposaient les
cessionnaires de l'exclusivité des droits de retransmission aux
équipes et journalistes qui n'en font pas partie.
Mais il a également noté que, même si le Sénat ne
conservait pas l'article 11 bis, les dispositions retenues à
l'article 7 pour l'accréditation des agents intermédiaires du
sport ne permettraient pas non plus de trouver un accord.
Exprimant son souci de rassurer ses collègues du Sénat sur le
dispositif retenu par l'Assemblée nationale pour l'accréditation
des agents,
M. Patrick Leroy, rapporteur pour l'Assemblée
nationale
, a souligné d'une part que le monopole d'Etat en
matière de placement avait perdu son caractère absolu et que,
d'autre part, la profession serait contrôlée. Il a
également précisé que les fédérations ne se
feraient pas directement communiquer le bulletin n° 2 du casier
judiciaire : elles s'adresseront au ministère de la jeunesse et des
sports, habilité à se faire transmettre ce type d'information,
qui leur indiquera si un candidat ne fait pas l'objet d'une condamnation lui
interdisant la fonction d'intermédiaire, procédure rapide puisque
sa durée devrait être inférieure à 8 jours.
Le rapporteur pour l'Assemblée nationale a ensuite passé en revue
d'autres dispositions du projet de loi sur lesquelles les positions des deux
assemblées paraissent difficilement conciliables : la
possibilité pour les fédérations non
délégataires d'édicter des règles pour d'autres
pratiques que les disciplines qui font l'objet d'une exclusivité,
inscrite par l'Assemblée nationale au paragraphe I bis de l'article
8, le refus du remplacement du régime actuel d'agrément des
manifestations sportives non organisées par une fédération
agréée par un régime d'autorisation, qui fait l'objet de
l'article 11 et, enfin, la suppression de l'article 43 portant sur le
parrainage par des associations de projets collectifs conduits par des mineurs.
En conclusion de son exposé, il a tenu à reconnaître le
travail remarquable accompli, sur un certain nombre d'articles, par le
rapporteur de la commission des affaires culturelles du Sénat, dont il
serait sans doute tenu compte pour l'examen du projet de loi en nouvelle
lecture -puisqu'il semblait que la commission mixte ne pourrait aboutir.
S'associant aux propos de M. Patrick Leroy sur la qualité des travaux du
Sénat,
M. Jean Le Garrec, vice-président
, a
également estimé que les " pommes de discorde " entre
les deux assemblées -pour reprendre l'expression du rapporteur pour le
Sénat- portaient à craindre que la commission ne puisse parvenir
à un texte commun. Prenant l'exemple du régime des
intermédiaires sportifs, qui fait l'objet d'un des premiers articles
restant en discussion, il a jugé que la différence des approches
sur ce sujet, si elle était intéressante, était
également profonde.
M. Adrien Gouteyron, président
, a fait le même constat,
soulignant que les exposés des deux rapporteurs avaient mis en
évidence des divergences fortes et nombreuses.
Il a toutefois relevé que le rapporteur pour le Sénat avait fait
état d'un possible rapprochement des positions des deux
assemblées sur la question très importante de la formation des
éducateurs sportifs et il a exprimé le souhait que, sur ce sujet
au moins, les travaux du Sénat soient pris en compte par
l'Assemblée nationale.
M. Christian Estrosi, député
, sans remettre en cause le
" constat lucide " dressé par le président et le
vice-président, a estimé qu'il serait important que les membres
de la commission mixte paritaire se mettent au moins d'accord pour retenir la
rédaction du Sénat pour les articles relatifs à la
formation des éducateurs sportifs.
M. Patrick Leroy, rapporteur pour l'Assemblée nationale
, a
indiqué que lorsqu'il avait rencontré le rapporteur pour le
Sénat, il avait proposé une rédaction de l'article 32 du
projet de loi intermédiaire entre le texte adopté par
l'Assemblée nationale et celui adopté par le Sénat, dont
il pensait qu'elle pourrait recueillir l'approbation des sénateurs dans
la mesure où elle précise que pour les activités sportives
s'exerçant dans un environnement impliquant le respect de mesures de
sécurité spécifiques, la qualification devait être
délivrée par le ministre chargé des sports, où elle
établit une distinction entre l'exercice professionnel et la validation
des acquis bénévoles et où elle prend en compte la loi de
1971.
M. James Bordas, rapporteur pour le Sénat
, a donné acte
à M. Patrick Leroy des évolutions que traduisait sa
proposition, en regrettant une nouvelle fois que la procédure d'urgence
n'ait pas permis un travail plus efficace et plus complet entre les deux
assemblées. Il a cependant estimé que ce serait " aller un
peu vite en besogne " que de considérer que le Sénat
pourrait accepter le texte proposé par le rapporteur pour
l'Assemblée nationale, qui comporte certes des avancées mais qui
appelle aussi un certain nombre de clarifications, notamment en ce qui concerne
la différenciation entre exercice professionnel et
bénévolat mais aussi les distinctions à établir
entre qualification et certification, diplôme et validation.
M. Jean-Claude Carle, sénateur
, a également estimé
que la proposition du rapporteur de l'Assemblée nationale pouvait
constituer une base de départ, ou de discussion, mais que sa
rédaction restait très floue : l'emploi concurrent des
termes de qualification, de diplôme, de validation d'expérience,
peut faire craindre que l'on continue de remettre en cause les principes que la
ministre semblait avoir acceptés lors de la discussion au
Sénat : l'exigence de diplôme, le maintien de la
qualité des formations, la spécificité de certaines
disciplines et la préservation des acquis obtenus après de
difficiles négociations communautaires. Il a donc insisté pour
que l'on évite, dans l'intérêt des professionnels comme
dans celui des bénévoles, toute confusion entre diplôme,
qualification et validation d'acquis.
Reprenant la parole,
M. Christian Estrosi, député
, a
rappelé que lors des débats au Sénat, la ministre de la
jeunesse et des sports avait paru accepter les suggestions émanant des
professionnels et du Sénat, et qui reprenaient d'ailleurs les
préoccupations exprimées à l'Assemblée nationale
par des députés appartenant à tous les groupes.
Il a souligné qu'au delà des quelque 13 500 moniteurs de
ski, de nombreux professionnels de la montagne avaient lutté pendant de
longues années pour faire reconnaître la qualité et le
niveau de leur formation, qui fait aujourd'hui figure de
référence. Au moment où la ministre s'efforce, à
juste titre et avec le soutien de tous, d'imposer le " modèle
français " en matière de lutte contre le dopage et de
protection de la santé des sportifs, il serait très dommageable
de ne pas défendre nos acquis dans un domaine où la France
constitue déjà une référence. Estimant que le texte
proposé par le rapporteur de l'Assemblée nationale ne donnait
aucune garantie en matière de maintien des diplômes et de la
qualité des formations, il a une nouvelle fois plaidé pour que
soit retenue la rédaction du Sénat.
M. Édouard Landrain, député,
a observé que
le texte de l'Assemblée nationale avait été
rédigé " un peu à la va-vite " et que le
Sénat, qui avait disposé de plus de temps pour l'étudier,
avait adopté un certain nombre de rédactions qui paraissaient
frappées au coin du bon sens et qui avaient été
acceptées par la ministre. Il a donc proposé que la commission
mixte paritaire reconnaisse également la " sagesse " du
Sénat et se rallie à ces textes.
Convenant que le texte adopté par l'Assemblée nationale,
assurément perfectible, méritait d'être revu,
M. Patrick
Leroy, rapporteur pour l'Assemblée nationale
, a rappelé, pour
dissiper toute équivoque, que les positions en présence avaient
déjà évolué sur quatre points importants, à
savoir l'exigence d'un diplôme, la distinction entre l'exercice
salarié et l'activité bénévole, la
référence à la loi du 16 juillet 1971 et la
compétence exclusive du ministre chargé des sports en
matière de qualification pour les activités s'exerçant
dans un environnement impliquant le respect de mesures de
sécurité spécifiques. Il a pris acte à cet
égard de la volonté du Sénat de continuer la discussion
dans un esprit de concertation.
Remerciant M. Edouard Landrain d'avoir rappelé que le Sénat avait
le temps pour lui -affirmation contestée par
Mme Hélène
Luc, sénateur
-
M. Jean Le Garrec, vice-président
,
a relevé que la formation des éducateurs sportifs était un
sujet difficile, délicat, qui avait mobilisé toute une
profession, et aussi beaucoup de bénévoles.
Estimant qu'il faudrait sur ce sujet tenir compte des travaux du Sénat,
il a jugé nécessaire que, sur la base des avancées
réalisées, la réflexion se poursuive, ainsi que le
dialogue entre les deux assemblées et avec le gouvernement, pour
parvenir à une solution véritablement satisfaisante.
Il a enfin noté, à propos des autres sujets restant en
discussion, que la commission des affaires culturelles, familiales et sociales
avait pour tradition, même en cas de désaccord, d'examiner avec
attention les travaux du Sénat, et qu'un certain nombre d'articles du
texte du Sénat pourraient sans doute être adoptés sans
modification par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture.
Prenant acte des propos du vice-président,
M. Adrien Gouteyron,
président
, a estimé qu'il convenait de clore les
débats en constatant que la commission mixte paritaire ne pouvait
parvenir à un accord sur les dispositions du projet de loi restant en
discussion.
Il a souligné que, pour le Sénat, ce constat était
teinté de regret, pour un certain nombre de points sur lesquels il
serait difficile de rapprocher les positions, mais qu'il était
coloré d'espoir en ce qui concerne d'autres sujets, et notamment celui
de la formation des éducateurs sportifs, sur lequel on pouvait
espérer que les deux assemblées parviendraient à un accord
et à une rédaction commune.