N°
153
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 22 décembre 1999
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances rectificative pour 1999 , ADOPTÉ AVEC MODIFICATIONS PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE EN NOUVELLE LECTURE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1
ère
lecture :
1952
,
1991
,
1992
et
T.A.
406
.
Commission mixte paritaire :
2041
.
Nouvelle lecture :
2040
,
2043
et T.A.
420
.
Sénat
: 1
ère
lecture :
127
,
144
et T.A.
55
(1999-2000).
Commission mixte paritaire :
149
(1999-2000).
Nouvelle lecture :
152
(1999-2000).
Lois de finances rectificatives . |
Mesdames, Messieurs,
Le projet initial de loi de finances rectificative pour 1999 comportait
24 articles. A l'issue de son examen en première lecture par
l'Assemblée nationale, ce texte a été
complété par 29 nouveaux articles dont il convient de
relever que beaucoup étaient à l'initiative directe ou indirecte
du gouvernement.
Au total le Sénat a donc été saisi d'un " collectif
budgétaire " de 53 articles. A l'issue de la première
lecture, le Sénat a adopté 28 articles conformes. 15 articles ont
été modifiés, 10 articles ont été
supprimés et 18 articles additionnels ont été
ajoutés au texte transmis au Sénat.
Suite à l'examen en première lecture par chacune des
Assemblées, 43 articles restaient donc en discussion.
En application de l'article 45 de la Constitution, la commission mixte
paritaire a été saisie de ces 43 articles. Réunie le
mardi 21 décembre 1999 au Palais du Luxembourg, elle a
constaté qu'elle ne pouvait parvenir à un accord sur l'ensemble
des dispositions restant en discussion, et a conclu à l'échec de
ses travaux.
Suite à l'examen de ce texte en nouvelle lecture par l'Assemblée
nationale, que sa commission des finances a étudié, comme elle a
tenu elle-même à le relever,
" dans un esprit
d'ouverture ",
on doit noter que, malgré un nombre significatif
d'accords avec le Sénat sur des articles fiscaux, l'Assemblée
nationale est revenue en nouvelle lecture sur nombre des apports essentiels du
Sénat, tant en matière de politique budgétaire qu'en ce
qui concerne la fiscalité.
S'agissant de la politique budgétaire, votre commission des finances
s'est félicitée du changement d'attitude du gouvernement qui a
reconnu l'existence de plus-values fiscales, par rapport aux estimations
initiales, pour un montant de 11,3 milliards de francs. Elle a
néanmoins déploré que si le présent projet de loi
de finances rectificative réduisait le montant du déficit
budgétaire pour 1999, il entraînait par ailleurs une nouvelle
progression du montant des dépenses publiques à hauteur de
3 milliards de francs. Par ailleurs, votre commission des finances reste
très attachée aux principes fondamentaux d'annualité et de
sincérité budgétaires. Il appartient en effet que ceux-ci
soient pleinement respectés par le gouvernement, notamment pour ce qui
concerne l'estimation des recettes de l'Etat.
En outre, elle considère qu'elle ne peut cautionner la gestion du budget
de l'Etat en 1999, telle qu'elle a été approuvée par
l'Assemblée nationale. C'est pourquoi votre commission des finances
considère qu'il n'y a pas lieu de délibérer une seconde
fois sur le présent projet et vous proposera, à ce titre, une
motion tendant à opposer la question préalable.
Votre rapporteur général souhaite néanmoins
détailler tant les points de désaccord, que les rapprochements
intervenus entre les deux Assemblées.
I. LES DÉSACCORDS
A. PREMÈRE PARTIE ET MESURES BUDGÉTAIRES NOUVELLES
A
l'article premier
bis
relatif à l'abandon de
créances au profit de l'Agence France-Presse, l'Assemblée
nationale a rétabli son texte de première lecture, alors que la
Haute Assemblée estimait que l'avenir de cette Agence ne
dépendait pas seulement d'un abandon de créances mais passait
plus vraisemblablement par un véritable plan stratégique
d'ensemble.
A
l'article 2
concernant l'équilibre général
du présent projet de loi de finances rectificative, elle a majoré
le plafond de dépenses de 3 milliards de francs, alors que le
Sénat estimait que le financement de ces mesures devait s'opérer
par redéploiement budgétaire. Par coordination,
l'article 3
concernant les dépenses ordinaires des services
civils a été modifié.
L'Assemblée nationale a rétabli son texte de première
lecture aux
articles 7 et 10
relatifs à la répartition des
excédents de redevance audiovisuelle pour 1999, préférant
en ce domaine
" une approche plus prudente "
que celle du
Sénat
.
B. LES DISPOSITIONS PERMANENTES DE LA SECONDE PARTIE
Elle a
supprimé
l'article 11
bis
A
introduit par
le Sénat concernant l'exonération des sorties en rente
viagère des contrats d'assurance-vie principalement investis en actions,
afin de respecter le calendrier
" qu'elle a elle-même
entériné ".
Concernant l'éligibilité au
PEA des actions émises par des sociétés ayant leur
siège dans un autre Etat membre de la Communauté
européenne, reçues en échange d'actions cotées
détenues dans un plan à la date de l'échange
(article 11
bis
)
, elle a rétabli son texte de
première lecture.
S'agissant des conséquences fiscales du changement de mode
d'exploitation de certaines entreprises
(article 14)
, elle a
rétabli son texte de première lecture, bien qu'elle ait
relevé qu'une partie de la rédaction votée par le
Sénat était
" inspirée par un souci juridique
louable ".
Elle a supprimé les
articles 16
bis
et
21
quindecies
A
prévoyant respectivement un rapport
du gouvernement au Parlement sur les activités de la direction
générale des douanes et sur celles de la direction
générale des impôts, bien qu'elle ait déclaré
partager le
" souci exprimé par le Sénat de voir,
progressivement, les administrations centrales présenter au Parlement de
tels rapports d'activité "
. Elle a cependant estimé
l'introduction d'une telle obligation
" prématurée et
inopportune ".
A
l'article 18
elle a rétabli les dispositions relatives
à des mesures de validation législative que le Sénat avait
supprimées, ayant estimé que leur banalisation tendait à
en faire un mode de gestion pour l'administration fiscale. Par ailleurs elle a
supprimé
l'article 21
bis
B
issu au
Sénat d'un amendement du groupe communiste, républicain et
citoyen et tendant à proroger le dispositif d'amortissement exceptionnel
des matériels destinés à économiser
l'énergie, et rétabli à
l'article 21
quinquies
son texte de première
lecture relatif à l'exonération de contribution additionnelle au
droit de bail pour les immeubles faisant partie de villages de vacances ou de
maisons familiales agréées. Elle a supprimé
l'article 21
septies
B
augmentant le coefficient
multiplicateur déterminant le tarif de la vignette des
différentes catégories de véhicules, rétabli
à
l'article 21
quaterdecies
(déclarations
électroniques d'impôt sur les sociétés) et à
l'article 23
(modification des catégories de recettes
susceptibles d'alimenter le compte d'affectation spéciale
n° 902-24) son texte de première lecture.
Elle a par ailleurs supprimé les
articles 23
bis
A, 23
bis
B
et
23
bis
C
introduits à l'initiative de votre
commission des finances, tendant à accroître l'information du
Parlement, ou à supprimer la faculté de financer le budget
général à partir des recettes de cessions de titres
(compte d'affectation spéciale n° 902-24), tout en
reconnaissant la
" pertinence "
d'une partie de ces
propositions
" qui vont dans le sens d'une modernisation de la
présentation de nos comptes publics "
, mais les jugeant
malgré tout prématurées.
Elle a rétabli à
l'article 24
concernant les
" emprunts russes " son texte de première lecture, et
supprimé
l'article 24
bis
relatif à
l'éligibilité à la DSU des villes-centres des
communautés urbaines ainsi que
l'article 26
bis
étendant l'avantage fiscal pour l'investissement locatif
intermédiaire aux locations aux ascendants et descendants. A
l'article 27
maintenant le prélèvement pour frais de
recouvrement sur le produit de la CSG sur les revenus du patrimoine, elle a
rétabli son texte de première lecture
" en
espérant cependant que le principe de l'unité du gouvernement
permettra à l'avenir d'assurer une plus grande cohérence en la
matière "
.