CHAPITRE II
L'EMPLOI, LA FORMATION ET
L'INFORMATION DES JEUNES
I. LES MESURES EN FAVEUR DE L'EMPLOI
A. LES MESURES DE SOUTIEN A L'EMPLOI
1. Les effectifs du ministère
a) l'évolution globale des effectifs
Le
nombre d'emplois budgétaires est en légère augmentation
(+ 7) pour l'année 2000.
La révision des services votés porte sur 7 emplois de
chargés d'éducation populaire et de jeunesse (-1,1 million de
francs), tandis que l'ensemble des mesures d'ajustement des emplois aux besoins
des services dégage une suppression de 3 postes. Les transferts d'emploi
permettent au ministère d'afficher un solde positif de 7
créations d'emploi.
Cependant,
sans prendre en compte les transferts d'emplois
(1 emploi transféré au ministère de
l'équipement contre 18 emplois transférés du budget de
l'éducation nationale vers le budget jeunesse et sports),
le
ministère prévoit la suppression de 10 emplois
budgétaires pour l'année 2000
.
Par ailleurs, 5 emplois de professeurs de sport sont créés
au budget de l'Ecole nationale d'équitation, ainsi que 24 contrats
de médecins inspecteurs pour la mise en oeuvre de la politique de lutte
contre le dopage.
La composition du personnel du ministère reste relativement stable. Le
nombre de contractuels diminue (- 21), tandis que le nombre de titulaires
augmente (+ 28). Cette évolution s'inscrit dans le cadre de la loi
n° 96-1093 du 16 décembre 1996, relative
à l'emploi dans la fonction publique et à diverses mesures
d'ordre statutaire.
Depuis dix ans, le nombre d'agents non titulaires du ministère de la
jeunesse et sports a considérablement diminué. Cette
évolution devrait se renforcer avec la poursuite du plan de
titularisation des agents non titulaires de niveau A.
Le ministère de la jeunesse et des sports s'est engagé dans un
plan de transformation d'emplois correspondant dès le mois de juillet
1999 à l'ouverture de 57 emplois de professeurs de sport et, au
1
er
septembre 2000, de 71 professeurs de sport et de 42 emplois
de conseillers d'éducation populaire et de jeunesse par transformation
d'emplois chargés d'éducation physique et sportive et de
chargés d'éducation populaire et de jeunesse, qui sont deux corps
en voie d'extinction.
La suppression des emplois d'encadrement des activités physiques et
sportives n'entraîne pas une baisse réelle des effectifs, du fait
de l'importance des emplois vacants. Malgré une diminution des effectifs
budgétaires,
les effectifs réels devraient être
renforcés du fait des transformations d'emplois et de la
réduction du nombre d'emplois vacants.
b) les modifications de la structure d'emplois du ministère
La répartition des effectifs du ministère de la jeunesse et des sports par catégorie a subi des modifications significatives.
catégorie |
Catégorie A |
Catégorie B |
Catégorie C |
|||
année (au 1 er janvier) |
1998 |
1999 |
1998 |
1999 |
1998 |
1999 |
emplois budgétaires |
4.460 |
4.435 |
563 |
575 |
1.708 |
1.721 |
emplois pourvus |
4.362 |
4.220 |
546 |
528 |
1.709 |
1.671 |
(source : ministère de la jeunesse et sport) |
On
constate une baisse des effectifs de catégorie A, en contrepartie d'une
hausse des effectifs de catégorie B et C. Cependant, de nombreux emplois
budgétaires ne sont pas pourvus en 1999, soit 215 emplois de
catégorie A, 47 emplois de catégorie B, et 50 emplois
de catégorie C.
La baisse des agents de catégorie A est significative au cours des
dernières années :
Année |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Titulaires (catégorie A) |
4.246 |
4.217 |
4.116 |
4.129 |
4.105 |
4.094 |
(source : ministère de la jeunesse et sport) |
2. Une mobilisation importante en faveur de l'emploi
a) La création de nouveaux postes " FONJEP "
Le
FONJEP est une association créée en 1964, sur laquelle le
ministère de la jeunesse et sports exerce la tutelle principale. Son
rôle est de "
faciliter la rétribution des personnels
permanents remplissant des fonctions d'animation et de gestion qui sont
employés par des mouvements de jeunesse, des associations
d'éducation populaire, des organismes de droit privé à but
non lucratif concourant à l'action sociale
" (article 2 de ses
statuts).
Le dispositif "FONJEP" consiste en une aide de l'Etat destinée à
la rémunération d'un animateur permanent d'une association
nationale ou locale agréée au titre de la Jeunesse et de
l'éducation populaire. La participation annuelle de l'Etat est en
moyenne de 25 % du salaire brut (soit environ 45.000 francs par an).
En 1998, 5.850 postes sont financés par 12 ministères,
dont 3.083 au titre de la jeunesse et des sports. Les postes sont
attribués pour une période d'un an reconductible deux fois, cette
période triennale pouvant être renouvelée au terme d'une
évaluation qui conditionne le maintien du poste.
Les attributions sont déterminées en fonction de projets
associatifs précis correspondant aux orientations du ministère de
la jeunesse et des sports. Les postes sont répartis entre les postes
nationaux et les postes déconcentrés :
- les postes nationaux sont gérés par l'administration
centrale et sont attribués aux fédérations ou aux
associations nationales, pour répondre à des besoins nationaux ou
à des objectifs globaux ;
- les postes déconcentrés représentent 75 % des
postes FONJEP au 1
er
janvier 1998. Les décisions
relevant de l'attribution, de l'évaluation et de la dénonciation
de ceux-ci appartiennent aux préfets de département.
350 postes " FONJEP " ont été créés
en 1998, et 132 en 1999. Dans le projet de budget pour 2000 figure une
dotation nouvelle de 2,27 millions de francs destinée à la
création de 50 postes "FONJEP" supplémentaires, pour
recruter des animateurs-coordinateurs chargés de développer des
projets locaux "jeunesse".
b) Une participation active au dispositif " nouveaux services - nouveaux emplois "
La mise
en oeuvre et l'accompagnement du dispositif emplois-jeunes constitue une
priorité du ministère de la jeunesse et des sports, qui souhaite
contribuer à la pérennisation de ces emplois
. Le secteur
de la jeunesse et sports est le premier créateur d'emplois jeunes, hors
éducation nationale.
45 accords cadres nationaux ont été signés à
l'automne 1999, dont 17 avec des associations de jeunesse et
d'éducation populaire, et 28 avec des fédérations et
des associations sportives. Ces accords portent sur des objectifs de
création de 11.600 emplois dans le secteur sportif, et de
9.540 dans le secteur jeunesse et éducation populaire.
Pour ce qui concerne les conventions signées par les préfets de
département, au 30 août 1999, 34.249 emplois ont
été répertoriés dans le champ de compétence
du ministère de la jeunesse et des sports, dont 20.179 dans le
secteur associatif, 12.050 dans celui des collectivités
territoriales, et 2.020 dans d'autres secteurs. Parmi ces emplois jeunes,
12.874 soit 37,6 % travaillent dans le secteur du sport, 14.859, soit
43,4 %, dans le secteur de l'animation socioculturelle, et 6.516, soit
19 %, dans le secteur " socio-sportif ".
Le ministère de la jeunesse et des sports s'implique
particulièrement dans la mise en oeuvre du dispositif " emplois
jeunes ". La loi de finances pour 1999 a prévu des mesures
d'accompagnement pour un montant de 26,5 millions de francs, dont
12,2 millions de francs pour la mise en place de formations favorisant la
professionnalisation dans les régions, 13,3 millions de francs en
soutien aux fédérations et associations nationales pour la mise
en place de formations pré-qualifiantes, la professionnalisation des
emplois et la formation des encadrants, et 1 million de francs pour la
formation continue des cadres du ministère pour aider à la mise
en place et au développement des mécanismes de formation.
Une mesure nouvelle de 4 millions de francs est inscrite dans le projet
de budget pour 2000 afin de développer les programmes de formation
qualifiante proposés aux emplois jeunes.
Le ministère de la jeunesse et des sports a pris des mesures importantes
pour faciliter l'entrée en formation des emplois jeunes, et
éviter ainsi qu'ils ne se retrouvent sans perspective d'emploi à
l'issue de leur contrat de cinq ans. Ainsi, les emplois-jeunes
bénéficient d'un certificat de préqualification ouvrant
droit au statut d'éducateur sportif stagiaire après
vérification de leurs compétence en matière d'animation et
de sécurité.
Des contrats de partenariat ont été conclus avec les principaux
collecteurs de fonds de la formation pour les secteurs du sport et de
l'animation, afin d'établir des références en
matière de financement des actions de formation. Un accord cadre a
également été signé avec le ministère de
l'éducation nationale pour permettre à 6.000 aides
éducateurs d'entrer dans une formation pour obtenir un diplôme
professionnel du ministère de la jeunesse et des sports.
Le ministère de la jeunesse et des sports évalue à
37.000 le nombre d'emplois-jeunes entrant dans son champ de
compétence à la fin de l'année 1999. On notera enfin
qu'une évaluation de l'effet du plan emploi-jeunes dans le secteur de la
jeunesse et du sport doit être engagée en novembre 1999 dans le
cadre du programme d'évaluation des politiques publiques défini
par le gouvernement.
En mai 2000, les deuxièmes rencontres " Paroles des emplois
jeunes " seront organisées pour poursuivre le dialogue
engagé lors de la précédente réunion,
organisée le 25 mars 1999 au Stade de France. Ces rencontres
permettent au ministère de mieux prendre en compte les attentes des
emplois jeunes et d'adapter les propositions visant à la
pérennisation de leurs emplois.
Emplois-types recensés par le ministère de la
jeunesse et des sports
Type d'activités |
Type d'emplois |
Soutien à la vie associative |
agent de développement associatif local |
|
agent d'accueil, d'information et de secrétariat associatif |
Encadrement et développement des activités sportives et culturelles |
|
|
éducateur-animateur sportif spécialisé |
|
formateur-médiateur culturel ou artistique |
Accueil, entretien et sécurité dans les équipements |
agent d'entretien des sites d'activités physiques de pleine nature |
|
agent technique d'accueil, de maintenance et de sécurité |
Services aux jeunes |
informateur-jeunesse |
|
médiateur-jeunes |
|
animateur " nouvelles technologies " |
Aide et accompagnement éducatifs (enfance/adolescence) |
coordinateur de projet éducatif local |
|
animateur " loisirs éducatifs " |
Prévention et développement de la vie sociale |
animateur de proximité |
Développement local |
agent de développement de projets territoriaux de jeunesse, de sports et de loisirs |
|
animateur-promoteur de tourisme culturel et sportif |
Au total, 6,27 millions de francs seront consacrés aux politiques d'aide à l'emploi dans le cadre des dispositifs " FONJEP " et " emplois-jeunes ".
B. LES DISPOSITIFS SPÉCIFIQUES DU MINISTÈRE APPARAISSENT MAL ADAPTÉS
1. Le plan " sport-emploi "
Le plan
" sport emploi ", lancé en 1996, a pour objectif d'abaisser le
coût des emplois créés dans les associations sportives, par
l'octroi d'aides dégressives. Le financement de ces aides
dégressives est assuré par les mesures générales
d'aide à la création d'emplois, à l'aide de crédits
d'intervention du ministère de la jeunesse et des sports et du FNDS.
La création du dispositif " emplois jeunes " a contraint le
ministère de la jeunesse et des sports à augmenter le montant et
la durée des aides accordées par le plan " sport
emploi " à compter de 1998. La proportion de personnes de moins de
26 ans a considérablement diminué en 1998 (soit 12 %
des postes contre 33 % en 1997) en raison de la mise en place du plan
" emplois jeunes ". Les créations d'emplois soutenues sur le
plan " sport-emploi " sont en effet désormais circonscrites
aux personnes âgées de plus de 26 ans, afin d'éviter
les interférences avec les emplois-jeunes, évolution qui
était demandée par votre rapporteur afin d'assurer la
cohérence des dispositifs en faveur de l'emploi.
En trois années, le plan " sport-emploi " a permis la
création de 5.257 emplois, dont 1.699 avec la seule aide du
ministère de la jeunesse et des sports, les autres ayant
bénéficié également d'aides générales
à la création d'emplois.
Le montant des aides accordées dans le cadre du plan
" sport-emploi " a considérablement augmenté, mais les
créations d'emplois ont diminué au fil des années. En
1999, une mesure nouvelle de 20 millions de francs destinée
à créer 300 nouveaux emplois, a porté la contribution du
ministère de la jeunesse et des sports à 72 millions de
francs, tandis que l'intervention du FNDS est évaluée à
54 millions de francs. Pour 2000, aucune mesure nouvelle n'est
prévue en raison du ralentissement des demandes de création
d'emplois par les associations sportives au titre de ce programme, mais le
maintien de la contribution du FNDS devrait néanmoins permettre de
financer la création de 160 nouveaux postes.
Un concept de chèque " sport emploi ", destiné à
simplifier les formalités administratives liées à la
gestion des emplois sportifs, a été expérimenté
dans les départements de la Gironde et de la Manche. Cette
expérimentation pourrait conduire, à terme, à la
création d'un dispositif similaire au " Chèque Emploi
Service " dans le secteur sportif.
2. Le dispositif " Profession Sport "
L'opération " Profession Sport "
lancée en
1991, visait à contribuer à la fois à la politique de
l'emploi et au développement des pratiques sportives. L'objectif
était de créer des emplois stables en temps partagé et
mutualisé dans le secteur de l'animation et de l'enseignement sportifs,
en se reposant sur des associations départementales soutenues
financièrement pendant trois ans par le ministère de la jeunesse
et des sports.
La situation de ce dispositif était devenue problématique en
1997. En effet, les associations subventionnées étaient
dirigées de fait par les services du ministère de la jeunesse et
des sports, et leur objectif d'autofinancement les a parfois conduit à
privilégier des activités lucratives, au détriment des
missions d'intérêt général de développement
des activités et de l'emploi sportifs. La situation du dispositif au
regard des règles fiscales et sociales devenait problématique,
tandis que le bilan en terme de créations d'emplois n'apparaissait pas
satisfaisant.
Le ministère de la jeunesse et des sports a pris en 1998 des mesures
afin de régulariser la situation du dispositif
. Les relations entre
les services déconcentrés du ministère et les associations
" Profession Sport " ont été clarifiées, et les
règles fiscales et sociales ont été
précisées.
En 1998, les associations " Profession Sport " sont présentes
dans 95 départements, et ont enregistré 13.675 mises
à disposition de salariés correspondant à
2.236 emplois " équivalent temps plein ", soit une hausse
de 6 % par rapport à 1997.
Ces emplois ont essentiellement un caractère saisonnier (seulement
10,3 % des mises à disposition donnent lieu à un emploi
toute l'année), et sont généralement à temps
partiel (72,4 % des mises à disposition correspondent à une
durée de travail inférieure à un mi-temps).
Le monde associatif est le principal bénéficiaire de ces mises
à disposition, puisqu'il représente 67 % des utilisateurs.
Les services municipaux (11 %), les établissements scolaires, les
comités d'entreprise et les groupements locaux d'employeurs constituent
les principales autres catégories utilisatrices du dispositif
" Profession Sport ".
Les dispositifs spécifiques mis en oeuvre par le ministère de
la jeunesse et des sports en faveur de la création d'emplois ont
dû être aménagés à la suite de la mise en
oeuvre du dispositif emploi-jeunes, et leur bilan en terme de créations
d'emplois apparaît globalement relativement décevant.
II. LA POLITIQUE EN FAVEUR DE LA JEUNESSE
A. UN RENFORCEMENT DES MOYENS AU SERVICE DE L'INSERTION ET DE LA FORMATION, ET DE L'INFORMATION DES JEUNES
1. Le développement de l'information des jeunes
Le
réseau d'information jeunesse est composé de 32 centres
d'information jeunesse (CIJ), qui animent dans chaque région un
réseau de 224 bureaux d'information, 1.193 points d'information
jeunesse et 29 bus-info. Ces structures accueillent en moyenne plus de
5 millions de jeunes par an, dont 54,1 % des demandes concernent
l'emploi, et 33,6 %, les études.
En décembre 1998, le centre d'information et de documentation jeunesse
(CIDJ) a ouvert son site national d'information, et de nombreux centres
d'information jeunesse font de même afin d'offrir aux jeunes un
accès gratuit au réseau internet. En effet, ces centres ont
reçu une dotation d'équipement spécifique à cette
fin en 1999, et l'équipement du réseau devrait se poursuivre en
2000.
Une mesure nouvelle de 2,5 millions de francs a été inscrite
dans le projet de budget pour 2000, afin d'adapter le réseau national
d'information jeunesse.
Cette dotation devrait permettre la mise en place de 500 points
" cyber-jeunes ", qui seront des espaces d'accueil offrant aux jeunes
un accès gratuit à internet afin de les aider dans leurs
recherches. Des kiosques information jeunesse animés par un animateur /
emploi jeune devraient également être installés dans les
lieux de passage. Ces structures seront équipées d'ordinateurs
reliés à la base de données régionale, et devraient
disposer, à terme, d'un accès à internet.
Une mesure nouvelle de 2,4 millions de francs sera consacrée
à financer la formation des animateurs des points
" cyber-jeunes " dans les établissements publics du
ministère de la jeunesse et des sports.
L'amélioration de l'accès à l'information, et en
particulier, concernant les droits, répond à une demande forte de
la part des jeunes. En conséquence, un numéro de
téléphone national unique sera également mis en place au
début de l'année 2000 afin de permettre aux jeunes de joindre le
centre d'information jeunesse le plus proche de leur domicile, et une
synthèse du guide " droit des jeunes " sera diffusée
gratuitement.
2. Les actions en faveur de l'insertion, de l'accès au sport et aux loisirs
L'action
du ministère de la jeunesse et des sports s'inscrit dans le cadre de la
loi d'orientation n° 98-657 du 29 juillet 1998 relative à
la lutte contre les exclusions, dont l'article 140 dispose
"
L'égal accès de tous, tout au long de la vie, à
la culture, à la pratique sportive, aux vacances et aux loisirs
constitue un objectif national. Il permet de garantir l'exercice effectif de la
citoyenneté
". Plusieurs dispositifs ont donc été
mis en place en 1999 pour faciliter l'accès des jeunes aux
activités sportives et associatives, pour un coût global de
65 millions de francs.
Le " ticket sport " associe les services déconcentrés
du ministère de la jeunesse et des sports, les collectivités
locales et les associations dans l'organisation d'activités sportives
proposées aux jeunes qui ne partent pas en vacances. Pour 2000,
20 millions de francs seront consacrés à ces actions.
Le " Coupon sport " est une aide financière pour les familles
à revenus modestes (celles-ci doivent percevoir l'allocation de
rentrée scolaire), afin de réduire le coût
d'adhésion à une association sportive agréée pour
les jeunes de 10 à 18 ans. La distribution des coupons sports,
d'une valeur unitaire de 100 francs, a suscité des demandes
considérables, qui ont conduit le ministère de la jeunesse et des
sports à redéployer 5,6 millions de francs au cours de
l'année 1999. En 2000, une mesure nouvelle de 2 millions de francs
doit permettre de mieux répondre aux besoins constatés sur le
terrain.
|
1998 |
1999* |
2000* |
Nombre de bénéficiaires du coupon sport |
50.332 |
90.000 |
99.000 |
coût moyen par bénéficiaire du coupon sport |
224 |
220 |
220 |
coût annuel total (en millions de francs) |
11,27 |
19,80 |
21,78 |
* estimations |
Le " Coupon loisirs " s'inscrit dans la même logique, et vise à favoriser l'accès des jeunes aux activités artistiques, culturelles et récréatives. La mise en oeuvre de cette opération s'est avérée cependant complexe, car l'offre d'activités de loisirs ne se limite pas aux structures associatives, mais concerne également le secteur commercial et les équipements municipaux. De plus, des aides sont d'ores et déjà versées par les collectivités et les caisses d'allocations familiales. En conséquence, le ministère a décidé d'intégrer la dotation de 20 millions de francs dans un fonds départemental en faveur des loisirs et des initiatives des jeunes, où les différents financeurs publics pourront coordonner leurs interventions.
3. La " Carte-jeunes "
La
" Carte-jeunes " offre aux jeunes de moins de 26 ans des
avantages en matière de culture, de loisirs, de sport, de voyages,
d'information et d'achat. En 1997, plus de 3 millions de jeunes
possèdent une carte dans plus de 25 pays européens. Les
différentes cartes conçoivent leurs activités de
manière autonome, mais les avantages sont offerts à tous les
jeunes européens porteurs de " Carte-jeunes ".
Le ministère de a jeunesse et des sports reconnaît l'existence
d'un décalage croissant entre les objectifs définis par le
contrat de concession conclu en avril 1995 pour dix ans avec la
société " Carte-jeunes SA ", son cahier des charges et
les réalisations mises en oeuvre. Les moyens de la société
concessionnaire sont en effet insuffisants pour dégager les moyens de
fonctionnement et d'investissement indispensables à la conduite des
projets.
Les partenariats conclus au cours des années précédentes
fonctionnent néanmoins toujours, notamment avec le syndicat des
transporteurs parisiens, pour la carte " Imagine R ", qui
connaît un succès certain et constitue une réponse
adaptée pour réduire le coût des transports pour les jeunes
en région parisienne.
Une évaluation globale du dispositif " Carte-jeunes " est en
cours afin de conduire à des propositions concrètes pour
réviser le cadre de gestion en vigueur actuellement.
4. Les aides à la formation des jeunes
Les
crédits consacrés à la formation progressent de
13,8 % dans le projet de budget pour 2000. Cette hausse traduit
essentiellement la volonté du ministère de la jeunesse et des
sports de réduire le coût des formations.
Dans le cadre du programme gouvernemental de lutte contre les exclusions, une
mesure de 20 millions de francs a été décidée
en 1999 pour faciliter et démocratiser l'accès des jeunes de
16 à 26 ans au brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur
(BAFA). Des bourses d'un montant de 2000 francs environ sont
attribuées aux jeunes par les directions départementales de la
jeunesse et des sports en fonction de critères de revenus.
Cette action a bénéficié d'une mesure nouvelle de
3 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 2000, afin de
faire bénéficier davantage de jeunes de ce dispositif.
Un effort nouveau de 6 millions de francs sera également
consacré à la mise en place de formations initiales des jeunes
aux qualifications professionnelles du sport et de l'animation, afin de
favoriser la gratuité de ces formations.
La Cour des comptes s'est préoccupée à plusieurs reprises
de la gestion des actions de formation organisées par les directions
régionales et départementales de la jeunesse et des sports dans
le cadre du service public régional de la formation. Les critiques
formulées par la Cour portent sur
la prise en charge des actions par
des associations para-administratives, la reconduction des formations à
l'identique d'un exercice à l'autre et une évaluation
déficiente
.
L'Inspection générale de la jeunesse et des sports confirme les
critiques de la Cour des comptes puisqu'elle souligne, dans son rapport
d'activité pour 1997-1998, "
un fonctionnement institutionnel
qui relève quelque peu de la fiction juridique
". Elle note que
les services du ministère de la jeunesse et des sports sont, pour le
plus grand nombre, "
mobilisés sur des programmes de formation
qui relèvent plus de la juxtaposition d'actions
hétéroclites que d'une réelle politique de service public
de formation qui serait prospective, cohérente, innovante, contributive
à la consolidation des emplois existants comme à
l'émergence et à la structuration d'emplois nouveaux,
conséquence de l'évolution des pratiques et des besoins
sociaux
".
Les différents rapports de l'Inspection générale de la
jeunesse et des sports reconnaissent :
- un cadre juridique et réglementaire défaillant
- des structures de fonctionnement mal définies
- des répartitions de compétences ambigües
- des dysfonctionnements, en contradiction notoire avec les règles
du service public
Ces observations conduisent le ministère de la jeunesse et des sports
à entreprendre dès cette année une
rationalisation du
réseau des établissements
qui devrait permettre au
ministère de disposer d'un centre d'éducation populaire et de
sport par région, évitant ainsi le recours à des
associations pour la gestion des programmes de formation.
L'organisation actuelle des formations et des diplômes du
ministère de la jeunesse et des sports présente l'aspect d'un
ensemble complexe dont les principes directeurs sont de moins en moins
lisibles. Une rénovation de l'architecture de ces formations a donc
été engagée pour favoriser le développement de
l'emploi, notamment dans la perspective de la pérennisation des
emplois-jeunes, pour faciliter les évolutions professionnelles et la
promotion sociale dans les métiers du sport et de l'animation, et pour
adapter la filière de formation des métiers du sport et de
l'animation à la demande sociale et aux réalités
économiques.
Votre rapporteur considère qu'
une remise à plat de l'ensemble
des formations du ministère s'impose rapidement, étant
donné la sévérité des observations formulées
tant par la Cour des comptes que l'Inspection générale de la
jeunesse et des sports.
Les crédits en faveur de la formation s'élèveront à
74 millions de francs en 2000, en hausse de 13,8 %.
5. Le renforcement du dialogue avec les jeunes
Le
ministère de la jeunesse et des sports a développé des
structures spécifiques pour promouvoir le dialogue avec les jeunes.
Le conseil permanent de la jeunesse créé le 31 janvier 1998,
et présidé par la ministre de la jeunesse et des sports, a pour
mission de formuler des avis et des propositions sur toutes les questions
relatives à la jeunesse. Il se réunit quatre fois par an en
séance plénière et est composé d'une centaine de
jeunes âgés de 16 à 28 ans, représentants
d'associations nationales et locales de jeunesse, de mouvements politiques et
syndicaux de jeunesse et de personnalités qualifiées. Dans chaque
département, un conseil départemental de la jeunesse placé
auprès du préfet a été constitué selon les
mêmes principes, pour permettre un dialogue permanent avec les services
de l'Etat, les collectivités locales et l'ensemble des partenaires
concernés par les questions de jeunesse.
Pour permettre le fonctionnement de ces instances, 3,5 millions de francs
avaient été inscrits au budget de 1999. Une mesure nouvelle de
500.000 francs est prévue dans le projet de budget pour 2000 afin
de renforcer les moyens de fonctionnement de ces conseils.
Une mesure nouvelle de 2 millions de francs est également
prévue pour soutenir la création de conseils locaux de jeunes.
Un " festival de la citoyenneté " doit enfin être
organisé au mois de mars 2000 dans l'ensemble du pays, sur le
thème du rapport des jeunes avec les institutions. Ces manifestations
bénéficieront d'une subvention de 4 millions de francs.
B. LA RÉORGANISATION DE L'AMÉNAGEMENT DES RYTHMES DE VIE ET DES CONTRATS LOCAUX
L'instruction interministérielle du
9 juillet 1998
relative à " l'aménagement des temps de travail et des
activités de l'enfant " institue un nouveau contrat, le contrat
éducatif local (CEL), fondé sur la coordination des moyens de
l'Etat, et un partenariat avec les collectivités locales, les
associations, et les institutions à vocation sociale. La mise en oeuvre
des CEL s'effectue dans le cadre d'une concertation avec les ministères
de l'éducation nationale, de la culture et de la ville.
L'élaboration du CEL doit conduire à un projet éducatif
favorisant l'accès des enfants et des adolescents, et notamment les plus
défavorisés d'entre eux, à la diversité des
connaissances, des lieux de savoir et des pratiques en dehors des heures
scolaires.
Afin de préserver la lisibilité de l'action de l'Etat
auprès de ses partenaires, il a été demandé aux
services départementaux d'adopter le principe d'une contractualisation
unique pour soutenir la réalisation d'un projet éducatif en
direction des enfants et des jeunes, en harmonisant les dénominations et
les procédures de l'ensemble des dispositifs initiés
antérieurement. Le contrat éducatif local a donc vocation
à intégrer les contrats d'aménagement des rythmes de vie
des enfants et des jeunes (ARVEJ) et les dispositifs d'accompagnement scolaire
"animations éducatives périscolaires" (AEPS), réseaux
solidarité école (RSE), contrats locaux d'accompagnement scolaire
(CLAS), ainsi que les actions d'accompagnement scolaire financées dans
le cadre des contrats de ville. Les contrat locaux éducatifs et sociaux
(CLES) constituent l'appellation des deux lignes budgétaires qui
permettent le financement des CEL et des contrats jeunesse et sports.
En 1999, plus de 1.000 contrats ont été signés, pour
une population de plus de 1 million de jeunes.
Les contrats éducatifs locaux (CEL) bénéficieront de
264,5 millions de francs pour 2000, pour permettre aux enfants et aux
jeunes de bénéficier des loisirs éducatifs, sportifs et
culturels offerts par les collectivités locales. Ces contrats seront
dotés de 149,5 millions de francs sur le chapitre
43-90 (jeunesse et vie associative) et 115 millions de francs sur le
chapitre 43-91 (sport de haut niveau et développement de la
pratique sportive).
Le transfert de 28 millions de francs de la participation du
ministère de la jeunesse et sports au Fonds d'intervention de la ville
(FIV) masque l'augmentation importante des crédits des contrats
éducatifs locaux, qui bénéficient d'une mesure nouvelle de
30 millions de francs. A structure constante, le total des deux chapitres
s'élève donc à 292,5 millions de francs, en
augmentation de 11,5 % par rapport à l'année 1999. Cette
croissance des crédits permettra de financer les nouvelles vagues de CEL
en janvier et en septembre 2000. Les demandes de moyens financiers
supplémentaires apportés par l'Etat sont en effet importantes de
la part des territoires fragilisés, notamment dans les
26 départements retenus dans le cadre du conseil de
sécurité intérieure du 27 janvier 1999, et dans
lesquels une action éducative sur la tranche d'âge des 10-14 ans a
été décidée. Des contrats éducatifs locaux
seront également proposés dans le volet éducatif des
contrats de ville ou d'agglomération.
Votre rapporteur souligne les avantages de cette simplification, qui
permettra de rendre plus lisible la politique contractuelle du ministère
de la jeunesse et des sports, et d'optimiser les moyens mis en oeuvre.
On notera que l'engagement du ministère de la jeunesse et des sports est
multiplié par quatre dans le cadre des nouveaux contrats de plan
Etat-régions, et porté au total à 662 millions de
francs (hors territoires d'outremer), soit près de 100 millions de
francs par an. Cette somme représente 0,7 % du total des
engagements de l'Etat au titre du premier volet de cette contractualisation,
soit beaucoup plus que le poids du ministère dans le budget de
l'Etat.
Votre rapporteur se félicite de cette augmentation, qui
traduit une reconnaissance du rôle du sport dans l'aménagement du
territoire.
Le développement des moyens consacrés à
l'aménagement des rythmes scolaires doit être poursuivi. En effet,
votre rapporteur rappelle que les rythmes scolaires français se
caractérisent par :
- la journée la plus chargée (6 heures en
moyenne) ;
- la durée de pause à midi la plus longue (2 heures en
moyenne) ;
- le moins de journées de travail sur l'année
(175 jours) ;
- le moins d'heures de classe par an (950 heures par an).
Le Comité d'évaluation et de suivi des aménagements des
rythmes scolaires présidé par Jean-Paul Delevoye, a remis un
rapport en septembre 1998, intitulé " Pour une approche globale du
temps de l'enfant ". Ce comité recommande la poursuite et
l'amplification de la démarche initiée à travers
l'expérimentation des aménagements des rythmes scolaires. Il
préconise une réduction du temps scolaire (prioritairement de la
journée) et met en évidence l'importance et la transformation du
temps périscolaire, temps de loisirs et temps social qui devrait
permettre aux enfants de mieux s'intégrer dans une communauté.
L'aménagement des rythmes scolaires devrait donc permettre de
développer la pratique d'activités culturelles et sportives
diversifiées.
Le coût de l'aménagement des rythmes scolaires constitue cependant
un obstacle majeur à sa généralisation. Le coût
moyen par enfant et par an pour une durée de 3 heures
d'activités par semaine est de 1.350 francs, soit un coût
annuel de 5,4 milliards de francs pour environ 4 millions d'enfants
scolarisés en cycle élémentaire. Compte tenu du taux de
prise en charge par l'Etat dans le financement des sites pilotes, la
généralisation du dispositif à l'ensemble des
élèves des écoles élémentaires
représenterait un coût annuel de 1,8 milliard de francs dans
le budget de l'Etat.
III. LES ACTIONS EN FAVEUR DE LA VIE ASSOCIATIVE
Près de 70.000 associations sont créées chaque année, et le nombre total d'associations peut être évalué à 750.000 environ. Les associations sont fortement créatrices d'emplois, puisque le nombre de salariés temps plein sur ce secteur est de 803.000, soit 4,2 % du total de l'emploi salarié en France. La contre-valeur du travail bénévole est, quant à elle, estimée à 74 milliards de francs.
A. LES CARENCES DU DISPOSITIF D'AIDE AUX ASSOCIATIONS
Dans le
domaine du sport, on recense 171.913 associations sportives, regroupant
13.779.830 licenciés. Dans le domaine de la jeunesse, il existe
environ 500 associations de jeunesse et d'éducation populaire
agréées au niveau national, dont environ
200 bénéficient d'une convention avec le ministère de
la jeunesse et des sports. Les aides accordées à ces associations
dans le cadre des conventions d'objectifs triennales et annuelles sont fonction
de l'intérêt des projets que présentent les associations et
du rôle qu'elles jouent par rapport à la politique conduite par le
ministère, dans le domaine de la jeunesse, des activités
culturelles de loisirs, de la vie associative et de l'éducation
populaire.
L'Inspection générale de la jeunesse et des sports souligne le
manque de transparence et de rigueur dans la gestion financière de
structures associatives qui bénéficient d'aides importantes de
l'Etat
. Elle met l'accent sur "
la nécessité de
définir, avec beaucoup plus de clarté, des clés et
critères de répartition et d'attribution des aides publiques,
dénonçant le caractère souvent formel des demandes de
subventions et insistant sur la nécessité d'assainir les
négociations contractuelles
. ".
Elle rappelle également que les aides publiques "
ne sauraient
servir à assurer le fonctionnement courant des structures associatives
ou à assister de manière permanente des associations ou
fédérations dépourvues d'autonomie
financière
".
B. DES MESURES NOUVELLES EN FAVEUR DU DYNAMISME DU SECTEUR ASSOCIATIF
Le
projet de loi de finances pour l'année 2000 comprend une augmentation de
5,5 millions de francs de l'aide apportées aux associations
nationales de jeunesse et d'éducation populaire. Une mesure nouvelle de
2 millions de francs permettra également de soutenir la
création d'associations de petite taille.
Le ministère de la jeunesse et des sports souhaite relancer le
rôle de l'éducation populaire en faveur de la citoyenneté.
Une mesure nouvelle de 2 millions de francs devrait permettre de soutenir
des rencontres locales de l'éducation populaire, afin de prolonger la
rencontre nationale qui s'est tenue à la Sorbonne à la fin de
l'année 1998.
Enfin, une réorganisation de l'administration centrale du
ministère de la jeunesse et des sports décidée par un
décret paru le 22 septembre 1999 conduit à la
transformation de la direction de la jeunesse et de la vie associative en
direction de la jeunesse et de l'éducation populaire. Cette nouvelle
direction a pour mission de préparer, coordonner et évaluer la
mise en oeuvre des politiques en faveur de la jeunesse et de l'éducation
populaire. Elle participe également à l'élaboration et
à la mise en oeuvre de la politique de développement de la vie
associative, et gère le Fonds national pour le développement de
la vie associative (FNDVA).