C. LA MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF TRANSITOIRE NOUVEAU ET LA VENTE DES ANCIENS LOCAUX À BONN ET À BERLIN
1. Le choix d'un dispositif transitoire nouveau à Berlin
Le
déménagement du gouvernement allemand à Berlin a
été accéléré et amplifié après
l'élection de Gerhard Schröder en septembre 1998. Le nouvel
ambassadeur de France en Allemagne a souhaité accompagner ce mouvement
afin que l'ensemble des services de l'Etat français en Allemagne soient
opérationnels à Berlin dès 1999. Un dispositif transitoire
a donc été mis en place par l'antenne du service de
l'équipement du ministère à Berlin, le
déménagement de la plupart des services étant
engagé en août 1999. Les principaux services se répartiront
entre la Maison de la France et un immeuble loué par la France dans le
centre de Berlin et inauguré le 28 juin dernier.
La répartition des agents et l'attribution des locaux entre les
différents services a donné lieu à des arbitrages
délicats. Ainsi, l'avenir de l'Institut français qui dispose
actuellement de 9 salles de cours dans la Maison de la France demeure
problématique. L'Institut, qui dispense des cours de français
à environ 1700 à 2000 élèves et étudiants,
devra déménager dans de nouveaux locaux, le choix d'un ratio de
16 m² par personne dans l'immeuble ne permettant pas de conserver des
salles de cours dans le bâtiment. De nouveaux locaux seront loués
à titre provisoire, avant d'envisager une installation définitive
dans le quartier de Mitte où se trouvent les centres actifs de la vie
culturelle à Berlin.
L'utilisation de la résidence de passage de l'ambassadeur ou de celle du
Ministre Délégué comme logement pour l'ambassadeur
préalablement à l'entrée en service de la nouvelle
ambassade a été écartée. Le caractère
excentré des deux villas rend en effet difficile leur utilisation
à des fins officielles, et le coût des travaux de
rénovation nécessaire pour une utilisation quotidienne ont
été évalués à 3,8 millions de francs
pour la seule résidence de l'ambassadeur, sans prendre en compte les
travaux dits de confort. Ces éléments justifient l'installation
de l'ambassadeur dans un appartement d'environ 650 m² loué
dans le centre de Berlin. Les travaux nécessaires à son
aménagement s'élèvent à 1,3 million de francs
environ, le loyer annuel étant légèrement inférieur
à 1,4 million de francs. Ce choix apparaît donc comme la
meilleure solution permettant à l'ambassadeur d'assumer ses fonctions
officielles pour un coût inférieur à celui de la
conservation de la résidence de passage existante.
L'antenne du service de l'équipement à Berlin a mis en place ce
dispositif transitoire en appliquant les arbitrages effectués par
l'ambassadeur. La réactivité et le rôle de coordination de
cette équipe permettent d'assurer le transfert des services de
l'ambassade dans des conditions acceptables.
2. La vente des biens immobiliers français à Bonn
La
totalité des biens immobiliers français à Bonn est
destinée à être vendue et les procédures de mise sur
le marché sont actuellement engagées.
L'accélération de la mise en service du dispositif transitoire
à Berlin permet de mettre les bâtiments sur le marché dans
des conditions qui ne sont pas encore trop dégradées. La
résidence du Ministre Conseiller, évaluée à
5 millions de francs, devrait trouver acquéreur sans grandes
difficultés. Les ventes de l'ambassade de France et du château
d'Ehrnich sont par contre problématiques et difficiles à
évaluer.
L'ambassade de France est constitué par deux bâtiments dont
l'apparence extérieure et l'agencement intérieur rendent peu
plausible leur réutilisation. Une remise en état impliquerait un
coût considérable, aussi est-ce le seul terrain d'une superficie
d'environ 5000 m², et relativement bien situé, qui pourrait attirer
un investisseur désirant y réaliser une opération
immobilière. L'ambassade de France a été construite en
1951-1952 et louée jusqu'en 1981, date à laquelle elle a
été achetée pour 16 millions de DM. L'achat de ces
bâtiments apparaît rétrospectivement comme une très
mauvaise opération financière, puisque le terrain est mis en
vente pour 10 millions de DM, ce qui implique une décote
considérable par rapport à son prix d'achat. Le terrain,
situé à une centaine de mètres du Rhin, pourrait
intéresser un promoteur immobilier souhaitant y bâtir une
résidence pour personnes âgées, car ce secteur
d'activité est en plein développement dans la région de
Bonn.
La vente du château d'Ehrnich semble d'autant plus délicate et
difficile à évaluer qu'il n'existe pas d'indications de prix pour
ce type de bien exceptionnel. L'attachement sentimental de la France pour cette
résidence va à l'encontre d'une cession à un prix trop
faible, mais les frais d'entretien et les travaux nécessaires sont
à prendre en compte dans la fixation du prix de vente du château.
L'entretien de ce bâtiment, et en particulier, de ses
dépendances, a été très largement
négligé au cours des dernières années
. Le
bâtiment semble trop petit pour que sa transformation en hôtel de
luxe puisse être rentable, mais son utilisation comme centre de
séminaire d'une grande entreprise est envisageable.
3. La vente des résidences à Berlin
La résidence du Directeur de l'Institut culturel à Berlin, ainsi que les résidences de passage de l'ambassadeur et du Ministre Délégué à Berlin seront vendues suite à la décision de concentrer le dispositif immobilier transitoire à proximité des nouveaux centres de décision allemands. Ces deux dernières villas ont été construites en 1950 par les militaires du génie de l'armée française, dans l'ancien secteur d'occupation français. Leur utilisation à des fins officielles est rendue difficile du fait de leur situation géographique excentrée et impliquerait des travaux substantiels en matière d'isolation, d'étanchéité et d'électricité notamment, évalués à plus de trois millions de francs par villa. La location d'un appartement apparaît donc comme la meilleure solution permettant à l'ambassadeur d'assumer ses fonctions officielles avant l'achèvement de la nouvelle ambassade, pour un coût inférieur à celui de la conservation de la résidence de passage existante. L'état de ces bâtiments souligne les carences de l'entretien de notre patrimoine immobilier à l'étranger.