C. LES CONSÉQUENCES DE LA RÉFORME DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES SUR LES MODALITÉS DE FONCTIONNEMENT DE L'AFAA
1. La redéfinition des relations avec le Ministère des Affaires étrangères
La Cour
des comptes et l'Inspection générale des affaires
étrangères ont effectué des observations sur la nature des
relations quelque peu " incestueuses " qui ont existé entre
l'AFAA et le ministère des affaires étrangères. Le
directeur de l'AFAA était en effet le sous-directeur des échanges
culturels au ministère des affaires étrangères, et des
missions régaliennes étaient confiées à
l'association, qui constituait le " bras armé " de
l'administration en matière d'échanges culturels et artistiques.
La suppression de la sous-direction des échanges ne constituait
cependant pas une solution durable car elle privait l'AFAA d'un interlocuteur
clairement identifié au Ministère des Affaires
étrangères.
La fusion des Ministère des Affaires étrangères et de la
coopération a réformé l'organisation des services en
charge de la politique culturelle internationale de la France. La direction de
la coopération culturelle et du français, intégrée
dans la DGCID, est en charge du livre, des échanges scolaires, des
actions artistiques et du sport de haut niveau. Elle est désormais
l'interlocuteur privilégié de l'AEFE et de l'AFAA.
2. L'extension des missions de l'AFAA
Les missions de l'association sont redéfinies autour de trois axes : la diffusion internationale de la création artistique française, le soutien aux échanges avec les autres cultures, et l'aide au développement et à la reconnaissance internationale d'une création contemporaine dans les régions et les pays les plus démunis (notamment dans le cadre de la Zone de solidarité prioritaire). Cette dernière mission constitue une nouveauté pour l'AFAA, car elle était auparavant dévolue à l'association " Afrique en créations ". La fusion du ministère des affaires étrangères avec la coopération a entraîné une réflexion sur la pertinence du maintien d'un opérateur spécialisé dans le développement culturel. La fusion des deux association a été privilégiée, Olivier Poivre d'Arvor devenant, à compter du 1 er juillet et jusqu'au 1 er janvier 2000, le directeur d'Afrique en créations. Ensuite, l'AFAA prendra en charge des opérations de développement culturel, pour lequel un département spécifique sera créé.
3. La rénovation du statut de l'AFAA : vers une plus grande cohérence et transparence des choix
Le
fonctionnement de l'AFAA doit être réformé afin que chaque
structure ait un rôle clairement défini au sein de l'association.
Une modification des statuts s'impose pour resserrer autour de 15 membres
environ, contre 40 aujourd'hui, la composition du conseil d'administration,
afin qu'il devienne un véritable lieu de décision, au sein duquel
le Ministère des Affaires étrangères disposera d'une
minorité de blocage. En effet, la composition actuelle du conseil
d'administration le rend peu distinct de l'assemblée
générale, qui devra devenir une véritable instance de
proposition et de débat, largement ouverte aux différents acteurs
concernés par l'action de L'AFAA. La mise en oeuvre de cette
réforme permettra de clarifier le mode de fonctionnement de
l'association et d'assurer une meilleure transparence dans la définition
de ses orientations stratégiques.
Une lettre de cadrage visée par le cabinet du Ministre donnera les
orientations générales de l'action culturelle extérieure
de la France déclinée par pays, qui seront discutées et
adoptées par le conseil d'administration. Les orientations politiques
seront définies par le Ministère des Affaires
étrangères, tandis que l'association conservera toute latitude
pour la mise en oeuvre des actions. Ainsi, le " cordon ombilical "
entre le ministère et l'association sera coupé, et la relation
entre de donneur d'ordres à prestataire de services sera clairement
définie et encadrée.