IV. EXAMEN EN COMMISSION

Après avoir entendu le rapport présenté par Mme Anne Heinis, rapporteur, M. Michel Souplet a souligné que la proposition de loi n°394 rectifié avait été signée par l'ensemble des sénateurs membres du groupe d'études sur la chasse et M. Gérard Larcher a fait valoir que la proposition de loi initiale avait été complétée au cours d'une réunion de ce groupe. Il a déclaré partager la position du rapporteur sur la nécessité de légiférer très rapidement et souhaité que ce texte soit inscrit très prochainement à l'ordre du jour de la séance publique.

M. Gérard Larcher a souligné que la proposition de loi répondait à deux difficultés majeures à savoir le risque pesant sur la chasse de nuit à partir de postes fixes ou à la passée du gibier, en tant que modes de chasse coutumiers pratiqués dans 42 départements français et la remise en cause d'un mode de gestion des territoires de chasse en vigueur depuis plus de trente ans dans le sud-ouest.

Il a ajouté que le texte de la proposition de loi rectifié répondait de plus à un objectif de sécurité en imposant la déclaration en mairie de toutes les installations à partir desquelles se pratiquait la chasse de nuit et à un objectif de gestion en instituant un carnet de prélèvement pour mesurer l'impact de ce mode de chasse sur le capital cynégétique.

M. Jean-Marc Pastor a souligné l'importance de ce texte et souhaité qu'il puisse faire l'objet d'une large concertation. Il s'est félicité de ce que le droit d'opposition reconnu aux petites propriétaires hostiles à la chasse se fasse par une déclaration au maire de la commune, ce qui contribuerait à apaiser les conflits. S'agissant de la chasse de nuit, il a fait valoir que ce type de chasse se pratiquait parfois dans d'autres départements que ceux cités à l'article 1er de la proposition de loi et il s'est interrogé sur l'intérêt qu'il y a aurait à compléter cette liste. Enfin, il a interrogé le rapporteur sur le champ d'application de l'article 2 de la proposition de loi, en lui demandant s'il ne concernait que le fonctionnement des associations communales de chasse agréées.

Lui répondant, Mme Anne Heinis, rapporteur, a rappelé que la liste des départements était identique à celle annexée à l'instruction du 31 juillet 1996 de l'Office national de la chasse, annulée par le Conseil d'Etat, et que toute décision de retrait ou d'ajout nécessitait des vérifications minutieuses pour s'assurer de la réalité des pratiques et de leur ancienneté. S'agissant du droit d'opposition reconnu aux petits propriétaires hostiles à la chasse, elle a indiqué que le dispositif proposé était temporaire et limité aux seules associations créées en application de la loi Verdeille, dans l'attente d'un texte général portant organisation de la chasse, qu'elle a jugé désormais indispensable.

M. Michel Doublet a rappelé, s'agissant de la chasse de nuit, qu'il devait s'agir d'un mode de chasse traditionnelle, pratiqué de façon ininterrompue sur une très longue période et il s'est déclaré réservé quant à une modification de la liste des départements où elle se pratiquait.

M. Jacques Bellanger est intervenu pour reconnaître que l'examen de cette proposition de loi examinée se justifiait sans doute pour apaiser les esprits et éviter les conflits locaux. Mais il a également dénoncé les comportements excessifs de certains chasseurs en période de chasse, notamment en zone périurbaine, et leur refus d' accepter un compromis acceptable entre les multiples usages des espaces naturels. S'agissant de la reconnaissance du droit d'opposition des propriétaires hostiles à la chasse, il s'est inquiété des pressions et des menaces qu'allaient subir ces derniers lorsqu'ils délimiteraient leur terrain. Il a précisé qu'il s'abstiendrait sur ce texte.

M. Gérard Larcher est intervenu pour souligner qu'il y avait moins de conflits entre chasseurs et non-chasseurs sur les territoires de chasse gérés correctement et a considéré qu'une loi générale sur l'organisation de la chasse permettrait de mieux définir les droits et responsabilités de chacun s'agissant d'un usage partagé de l'espace. Il a considéré que, pour éviter les conflits locaux, il fallait encourager les petits propriétaires opposés à la chasse à passer convention avec l'ACCA gestionnaire du territoire de chasse pour qu'elle effectue la délimitation de leurs terrains

Après que la commission eut adopté à l'unanimité moins une voix le texte de la proposition dans la rédaction que lui soumettait son rapporteur, M. Jean François-Poncet, président, a indiqué, en accord avec les commissaires, qu'il demanderait son inscription en séance publique avant le 30 juin prochain.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page