c) La mécanisation de l'agriculture s'est développée tardivement en France
C'est
seulement, en effet, à partir de 1900 que le phénomène
prend une certaine ampleur. Si une enquête réalisée en
1929
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*
)
permet de mettre en
évidence une utilisation quasi-généralisée de la
moissonneuse-lieuse, des faucheuses à barre de coupe et des charrues et
brabants, le tracteur reste discret avec un nombre de 27.000 unités.
Il faudra attendre 1954 pour voir véritablement se développer la
motorisation de l'agriculture grâce au plan Marshall.
En 1980, la phase de premier équipement est pratiquement terminée
sur l'ensemble du territoire.
Ainsi la modernisation de l'agriculture et le développement de ses
performances n'ont pu se faire que grâce à l'essor de la
mécanisation, aux dépens de l'utilisation des animaux. Au total,
il y avait quelque 5 millions de bêtes de travail en 1950 et moins
de 150.000 tracteurs pour 33,5 millions d'hectares de surface
agricole utilisée ; en 1990, les animaux avaient disparu et,
aujourd'hui, moins de 1,5 million de tracteurs suffisant largement pour
entretenir 30 millions d'hectares. Les chevaux, mulets et ânes ont
connu l'évolution à la baisse la plus spectaculaire. On en
comptabilisait 2,2 millions en 1950 ; vingt ans plus tard, il en
restait moins de 500.000 et on en compte aujourd'hui 340.000. Cette
évolution s'explique par l'abandon du bétail de trait. En 1950,
les chevaux étaient sans doute très proches de 2 millions
-la présence d'un cheval dans une exploitation étant très
liée aux travaux agricoles- ramenés à 300.000 en 1970 et
13.000 environ en 1988. L'agriculture utilisait également les bovins
comme " source d'énergie ". Evalués à
2,6 millions en 1950, les bovins de travail -des boeufs et des vaches-
n'étaient plus que 35.000 vingt ans après et ont disparu
aujourd'hui.
La puissance des tracteurs, outre leur nombre, est plus élevée :
les engins de plus de 54 chevaux ont été multipliés
par dix entre 1970 et 1990, alors que ceux de moins de 35 chevaux
étaient divisés par près de quatre. L'effort de
modernisation de l'agriculture française est encore plus net si l'on
calcule le nombre de tracteurs pour 100 hectares de surface agricole
utilisée : moins d'un engin en 1955 contre presque cinq en 1990.
Source : Agreste - Statistiques agricoles