N° 95
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès-verbal de la séance du 3 décembre 1998
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des Lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale (1) sur le projet de loi, ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE, EN NOUVELLE LECTURE, relatif au mode d'élection des conseillers régionaux et des conseillers à l'Assemblée de Corse et au fonctionnement des conseils régionaux,
Par M.
Paul GIROD,
Sénateur.
(1)
Cette commission est composée de :
MM.
Jacques
Larché,
président
; René-Georges Laurin, Mme Dinah
Derycke, MM. Pierre Fauchon, Charles Jolibois, Georges Othily, Michel Duffour,
vice-présidents
; Patrice Gélard, Jean-Pierre Schosteck,
Jacques Mahéas, Jean-Jacques Hyest,
secrétaires
;
Nicolas About, Guy Allouche, Jean-Paul Amoudry, Robert Badinter, José
Balarello, Jean-Pierre Bel, Christian Bonnet, Robert Bret, Guy-Pierre Cabanel,
Charles Ceccaldi-Raynaud, Marcel Charmant, Raymond Courrière,
Jean-Patrick Courtois, Charles de Cuttoli, Luc Dejoie, Jean-Paul Delevoye,
Gérard Deriot, Gaston Flosse, Yves Fréville, René Garrec,
Paul Girod, Daniel Hoeffel, Jean-François Humbert, Pierre Jarlier,
Lucien Lanier, François Marc, Mme Lucette Michaux-Chevry, MM. Jacques
Peyrat, Jean-Claude Peyronnet, Henri de Richemont, Simon Sutour, Alex
Türk, Maurice Ulrich.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale (11
ème législ.)
:
Première lecture :
975
,
993
et T.A.
168
.
Commission mixte paritaire :
1152
.
Nouvelle lecture :
1142
,
1177
et T.A.
200
.
Sénat
: Première lecture :
524
(1997-1998),
17
et T.A.
1
(1998-1999).
Commission mixte paritaire :
40
(1998-1999).
Nouvelle lecture :
81
(1998-1999).
Collectivités territoriales.
LES CONCLUSIONS DE LA COMMISSION
Réunie le 3 décembre 1998, sous la
présidence de M. Jacques Larché, président, la
commission des Lois a examiné, en nouvelle lecture, sur le rapport de
M. Paul Girod, le projet de loi relatif au mode d'élection des
conseillers régionaux et des conseillers à l'Assemblée de
Corse et au fonctionnement des conseils régionaux.
La commission des Lois a constaté que l'Assemblée nationale, tout
en reprenant, en nouvelle lecture, la plupart de ses dispositions de
première lecture, avait néanmoins aggravé certaines
d'entre elles relatives aux
seuils
retenus pour le mode de scrutin.
Elle a considéré que l'abaissement de 5 % à 3 %
du seuil d'admission à la répartition des sièges et de
10 % à 5 % du seuil d'accès au deuxième tour
susciterait l'émergence de listes catégorielles dont les
préoccupations seraient étrangères à
l'intérêt de la région, faciliterait la
représentation des extrêmes et institutionnaliserait les
triangulaires, voire les quadrangulaires, en contradiction avec l'objectif
initialement affiché d'établir des majorités stables.
Dans une matière aussi grave et compte tenu des réserves
exprimées sur ces seuils par le Gouvernement devant l'Assemblée
nationale lors du débat de nouvelle lecture, il lui est apparu
indispensable de donner la possibilité à l'Assemblée
nationale de corriger ces dispositions avant l'adoption définitive
éventuelle
.
Or, l'article 45 de la Constitution ne laisse le choix à
l'Assemblée nationale, si le Gouvernement lui demande de statuer
définitivement, que de reprendre "
le dernier texte
adopté par elle, modifié le cas échéant par un ou
plusieurs des amendements adoptés par le Sénat
".
Les propositions de la commission sont donc uniquement destinées
à focaliser le débat sur la question déterminante des
seuils pour permettre à l'Assemblée nationale de revenir sur les
dispositions approuvées par elle en nouvelle lecture.
La commission des Lois propose l'organisation du scrutin sur
deux tours
dans le cadre de
circonscriptions régionales
mais en instituant
des
sections départementales
.
Une
prime
majoritaire égale au
quart
des sièges
serait attribuée à la liste ayant obtenu sur l'ensemble de la
région la majorité absolue au premier tour ou la majorité
relative au deuxième tour.
Les sièges attribués au titre de la prime seraient
répartis à la représentation proportionnelle à la
plus forte moyenne entre les sections départementales de la liste
bénéficiaire en fonction des suffrages exprimés dans
chaque département.
Dans chaque département, les sièges restant après
l'attribution de la prime seraient répartis entre toutes les listes,
sauf celles n'ayant pas obtenu 5 % des suffrages exprimés, à la
représentation proportionnelle à la plus forte moyenne.
La représentation de chaque département dans les conseils
régionaux serait ainsi inchangée et garantie par la loi.
Seules les listes ayant recueilli 5 % des suffrages exprimés dans
la région au premier tour pourraient fusionner avec d'autres listes au
deuxième tour.
Le maintien d'une liste au deuxième tour serait réservé
aux listes ayant obtenu 10 % des suffrages exprimés dans la
région et 5 % des suffrages exprimés dans chaque
département de la région.
Comme lors de la première lecture et pour les mêmes motifs, la
commission propose, par ailleurs, au Sénat de ne pas accepter l'ensemble
des dispositions relatives au
fonctionnement des conseils
régionaux
, qui figurent dans le titre III du projet de loi.