II. UNE FILIÈRE NUCLÉAIRE MENACÉE
Le
programme nucléaire français a été engagé
pour deux raisons :
- substituer le nucléaire au fioul dans les centrales électriques
pour des raisons de sécurité d'approvisionnement ;
- produire une électricité compétitive. Le
nucléaire était et demeure à cet égard
l'énergie primaire la plus compétitive pour des centrales
fonctionnant en base, plus de 4 000 heures par an.
Aujourd'hui, au delà des arguments environnementaux qu'il convient de
relativiser
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, la
filière nucléaire française paraît menacée
d'une part, par la décision allemande de mettre fin à son
programme nucléaire qui risque de remettre en cause la
coopération franco-allemande sur l'EPR (European Pressurized Reactor),
et d'autre part, par la concurrence des énergies fossiles rendues
très compétitives par la baisse des prix des hydrocarbures.
Pourtant, le nucléaire apparaît d'autant plus nécessaire
qu'il contribue plus que toute autre énergie primaire - hormis
l'hydraulique - à la lutte contre l'effet de serre.
A. PART DU NUCLÉAIRE DANS LE BILAN ÉNERGÉTIQUE FRANÇAIS
La
production nucléaire s'est élevée en 1997 à
376 TWh, soit un niveau identique à celui de 1996.
La part de l'électricité d'origine nucléaire
représentait ainsi 78 % de la production électrique
nationale en 1997 (et 91,1 % de la production thermique totale).
Le taux de disponibilité de l'ensemble des tranches REP 900 et REP
1 300 MW, qui se situait à 82,7 % en 1996 et 81 % en
1995 a atteint 82,6 % en 1997, soit une progression de 16 % en 15
ans. Cette performance s'établit à 84,9 % pour les trois
premiers mois de 1998.
Depuis 1990, six tranches nouvelles du palier REP 1 300,
représentant une puissance continue nette totale de 7 880 MW ont
été mises en service. En 1996 et 1997, trois tranches du palier
N4 de 1 450 MW ont été mises en service (CIVAUX 1, CHOOZ B1 et
B2). Compte tenu de ces mises en service, la puissance installée totale
du parc électronucléaire français d'EDF s'établit
aujourd'hui à 61 500 MW.
Un problème générique sur les circuits de refroidissement
de la tranche CIVAUX 1 au cours du mois de mai 1998 a néanmoins conduit
à l'arrêt pour vérification des trois tranches du palier N4
mises en service (CIVAUX 1, CHOOZ B1 et B2).