IV. RÉSEAU FRANCE OUTRE-MER
Avec ses
sept stations et ses 1 200 salariés, Réseau France
Outremer, appellation qui s'est substituée à celle de Radio
Télévision France Outremer, incarne la continuité
territoriale du service public.
Actuellement, cet organisme cherche à s'adapter au nouveau contexte
créé par la décision de limiter son accès au
marché publicitaire local. Malgré cet effort appréciable,
cet organisme doit encore rechercher des gains de productivité.
L'accomplissement de ses missions de service public s'effectue à un
coût élevé au regard des quelque deux millions de personnes
concernées : ainsi que l'avait fait remarquer le rapport d'audit
remis en 1997, le coût moyen par auditeur atteint environ 560 francs,
soit plus du double de celui constaté en France Métropolitaine.
Avec, au printemps dernier, la nomination à sa tête de
M. Jean-Marie Cavada, cet organisme affiche de nouvelles
évolutions en dépit des contraintes budgétaires.
A. LE CONTEXTE PUBLICITAIRE
RFO est parvenue à trouver un équilibre, en dépit des mesures tendant à limiter son accès aux ressources publicitaires.
1. Rappel des mesures de restriction des ressources publicitaires
Pour
favoriser l'émergence et le développement d'une offre
audiovisuelle privée dans les départements d'outre-mer, les
pouvoirs publics ont arrêté un dispositif de limitation -directe
et indirecte- des ressources publicitaires de RFO :
- directe, par la suppression de toute publicité commerciale sur les
antennes radio à compter du second semestre 1996, et de toute
publicité sur le 2
e
canal à partir de mars 1996,
- indirecte, par la limitation du recours aux images de TF1 porteuses, comme
en métropole, d'une forte audience, au motif que les images des
chaînes privées devaient être disponibles d'abord pour les
chaînes privées ultramarines, lorsqu'elles existaient, et que RFO
pouvait ainsi être déliée de son obligation de transporter
le meilleur des chaînes métropolitaines, y compris privées.
Ce dispositif prolonge les mesures déjà prises en 1994 :
suppression de la publicité locale sur le 2
e
canal qui ne
diffuse, pour l'instant, que des programmes nationaux ; suppression de la
priorité accordée à RFO pour l'accès aux images de
TF1. Les modifications du régime juridique de la publicité se
sont traduites réglementairement par une nouvelle révision du
cahier des charges de RFO qui n'est intervenue que le 9 mai 1997.
Sans attendre la modification de son cahier des charges, l'entreprise a pris
les mesures nécessaires à cette politique. La suppression de
capacités publicitaires s'est traduite par une modification de la
tarification publicitaire des écrans sur le 1
er
canal
(disparition des couplages publicitaires entre le 1
er
et
2
e
canal). D'une manière plus générale, les
régisseurs délégués de RFO et notamment Havas
Overseas, ont pu trouver dans une politique commerciale plus agressive les
moyens de maintenir pour l'essentiel le niveau des recettes publicitaires.
La limitation du recours aux images de TF1 s'est faite de façon
pragmatique et progressive au fur et à mesure des commandes de
programmes adressées par les chaînes locales privées
(Antenne Réunion, ACG en Guyane et TCI en Martinique) à TF1 qui
les répercute à RFO, parfois dans des délais très
brefs conduisant à des déprogrammations de dernière
minute. Un projet de convention cadre avec TF1, permettant à RFO d'avoir
une visibilité plus grande de sa programmation, n'a pas abouti.
Pour sa part, RFO a respecté les engagements pris et sa diffusion des
programmes de TF1 a nettement diminué au profit des chaînes
publiques et notamment de La Cinquième sur le 2
e
canal.