II. UNE PRÉVISION SOUMISE À D'IMPORTANTS ALÉAS
Les incertitudes qui entourent la prévision du gouvernement sont évidemment liées au contexte international qui pourrait voir s'étendre et s'approfondir les déséquilibres qu'affrontent diverses zones économiques. Mais la prévision du gouvernement qui illustre une certaine incapacité de la France à s'inscrire durablement dans une trajectoire de croissance soutenue est également tributaire d'un desserrement des freins internes à la croissance. Or, les pesanteurs économiques n'ayant pas toutes été levées, l'essor de l'économie française semble sous forte contrainte.
A. L'ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
1. La croissance dans le monde
a) La crise asiatique et ses prolongements
A l'aube
de l'année 1999, la très forte dégradation de
l'environnement international observée à partir des
événements survenus en Asie en 1997 fait craindre un
approfondissement des crises au terme duquel l'Europe verrait son
redémarrage économique compromis.
La crise asiatique a, en quelque sorte, ouvert le bal suivie par la mise en
évidence d'une série de déséquilibres
économiques touchant divers ensembles régionaux.
Dans le rapport économique, social et financier, seuls les effets de la
crise asiatique ont fait l'objet de la part du gouvernement d'une
évaluation systématique.
Impact international de la crise asiatique
|
|
Crise au Japon |
Total |
Baisse des taux obligataires et détente monétaire |
Impact
global de la crise
|
||||||
|
1998 |
1999 |
1998 |
1999 |
1998 |
1999 |
1998 |
1999 |
1998 |
1999 |
|
Niveau du PIB (en %) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Etats-Unis |
- 0,5 |
- 0,7 |
- 0,3 |
- 0,7 |
- 0,8 |
- 1,4 |
0,3 |
0,6 |
- 0,4 |
- 0,7 |
|
Union européenne |
- 0,5 |
- 0,8 |
- 0,4 |
- 0,9 |
- 0,9 |
- 1,7 |
0,3 |
0,8 |
- 0,6 |
- 0,8 |
|
Allemagne |
- 0,6 |
- 1,0 |
- 0,5 |
- 1,1 |
- 1,1 |
- 2,1 |
0,4 |
1,0 |
- 0,6 |
- 1,0 |
|
France |
- 0,5 |
- 0,8 |
- 0,3 |
- 0,9 |
- 0,8 |
- 1,7 |
0,2 |
0,7 |
- 0,5 |
- 0,9 |
|
Niveau des prix (en %) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Etats-Unis |
- 0,8 |
- 1,6 |
- 0,3 |
- 1,3 |
- 1,1 |
- 2,9 |
0,3 |
1,2 |
- 0,9 |
- 1,8 |
|
Union européenne |
- 0,5 |
- 1,0 |
- 0,2 |
- 0,8 |
- 0,7 |
1,8 |
0,0 |
0,3 |
- 0,7 |
- 1,6 |
|
Allemagne |
- 0,3 |
- 1,0 |
- 0,1 |
- 0,6 |
- 0,4 |
- 1,6 |
0,0 |
0,3 |
- 0,3 |
- 1,4 |
|
France |
- 0,2 |
- 0,6 |
- 0,2 |
- 0,7 |
- 0,4 |
- 1,3 |
0,0 |
0,1 |
- 0,5 |
- 1,3 |
Les
effets des crises sur la demande adressée à la France et sur la
compétitivité-prix de la production nationale estimés
à 0,8 point de PIB par an sont compensés partiellement par
la baisse des taux obligataires et monétaires qui est associée
à la réorienation des capitaux consécutive à la
crise.
De 0,2 point de PIB en 1998, cet effet favorable passe à
0,5 point de PIB en 1999.
Faute d'informations détaillées sur cet exercice de variante, il
n'est pas possible d'en faire une lecture totalement satisfaisante.
Au total, la croissance française serait affectée à
hauteur de 0,5 point en 1998 et de 0,4 point en 1999.
L'impact de la crise est donc significatif : il se traduit par une augmentation
du chômage de 0,7 point à l'horizon de 1999 et par une
dégradation du solde public de 0,6 point de PIB à ce
même horizon.
Il faut observer que selon la variante l'impact de la crise se réduirait
un peu en 1999. Ce résultat n'est pas conforme avec celui d'une autre
variante réalisée par l'OFCE à l'aide du modèle
MIMOSA qui met en évidence le maintien en 1999 d'un effet d'ailleurs
plus négatif à son niveau de 1998.
On peut observer aussi que, contrairement à ce qui est souvent dit la
crise asiatique toucherait plus l'Europe que les Etats-Unis, ceux-ci profitant
de la dépréciation du dollar.
Enfin, l'impact de la détente des conditions monétaires, dont la
pérennité reste à démontrer, apparaît
très fort et, curieusement plus élevé en Europe qu'aux
Etats-Unis.
En tout état de cause, la variante doit être étendue
à d'autres crises, celle que traverse la Russie et celle à
l'oeuvre en Amérique centrale et du Sud. D'une variante
réalisée par l'OFCE comportant une croissance nulle en
Amérique latine et une récession contenue en Russie, il ressort
comme le démontre le tableau ci-dessous que la baisse du rythme de la
croissance mondiale associée à un tel scénario aurait des
effets beaucoup plus importants.
Impact de la crise selon le modèle Mimosa
Ecart au compte central
|
1997 |
1998 |
1999 |
PIB en % |
|
|
|
Etats-Unis |
- 0,2 |
- 1,3 |
- 2,3 |
Japon |
- 0,4 |
- 1,8 |
- 2,8 |
Union européenne |
- 0,3 |
- 0,9 |
- 1,7 |
Dragons |
- 0,7 |
- 7,0 |
- 13,4 |
Autre Asie |
- 2,3 |
- 8,6 |
- 12,5 |
Amérique latine |
0,0 |
- 2,2 |
- 4,5 |
Moyen-Orient Maghreb |
- 1,0 |
- 4,5 |
- 7,9 |
CEI |
0,0 |
- 3,0 |
- 6,4 |
Monde |
- 0,5 |
- 2,2 |
- 3,7 |
Prix de la consommation en % |
|
|
|
Etats-Unis |
0,0 |
- 0,6 |
- 1,3 |
Japon |
0,1 |
0,1 |
- 0,2 |
Union européenne |
0,0 |
- 2,2 |
- 3,7 |
Chômage en point |
|
|
|
Etats-Unis |
0,1 |
0,5 |
1,1 |
Japon |
0,1 |
0,5 |
0,9 |
Union européenne |
0,1 |
0,3 |
0,7 |
Solde public en point de PIB |
|
|
|
Etats-Unis |
- 0,1 |
- 0,3 |
- 0,6 |
Japon |
- 0,1 |
- 0,2 |
- 0,4 |
Union européenne |
- 0,1 |
- 0,3 |
- 0,6 |
Taux d'intérêt à court terme en point |
|
|
|
Etats-Unis |
- 0,3 |
- 0,8 |
- 1,0 |
Japon |
- 0,3 |
- 0,6 |
- 0,9 |
Union européenne |
- 0,3 |
- 0,7 |
- 1,0 |
Source : OFCE, modèle Mimosa
b) L'économie américaine à un tournant ?
La
situation économique des Etats-Unis est, depuis trois ans, l'objet de
conjectures sur les modalités du ralentissement de l'activité
américaine. Ces conjectures ont jusqu'alors été toujours
déjouées par la poursuite d'une croissance sur un rythme
dynamique. Mais elles restent cependant plus que jamais en débat.
La question traditionnellement posée est celle de savoir si les
Etats-Unis vont connaître un retournement brutal du cycle haussier
entamé en 1992 ou si, au contraire, ils seront en mesure de
réussir un "atterrissage en douceur", avec un ralentissement de la
croissance autour de 1,5 à 2 % mais sans récession.
Il faut probablement commencer par répondre à une autre question,
celle de savoir ce que signifierait pour le monde une poursuite de l'expansion
américaine par rapport à un scénario de ralentissement
économique.
(1) Une expansion continue depuis 1992, favorable à l'économie des partenaires
Sur cette dernière question, il faut observer que l'essor économique des Etats-Unis s'est accompagné d'un soutien apporté à l'économie mondiale . Celui-ci a emprunté trois canaux principaux : la progression des importations américaines a été beaucoup plus rapide que celle des exportations si bien que, le déficit extérieur des Etats-Unis se creusant, le commerce extérieur américain a provoqué un effet de relance keynésienne sur ses partenaires ; l'appréciation du dollar nourrie d'anticipations favorables a renforcé la compétitivité des partenaires des Etats-Unis et a assis la reprise observée chez eux, et particulièrement en Europe, à partir des échanges extérieurs ; les perspectives de profitabilité des entreprises américaines ont enclenché une appréciation des actifs qui s'est propagée internationalement et a exercé des effets de richesse.
(2) Une expansion fragile
Mais
cette expansion s'est poursuivie dans un contexte d'accumulation des
déséquilibres si bien que son maintien supposerait aujourd'hui
sans doute plus d'inconvénients qu'un freinage maîtrisé.
Le taux d'épargne des agents économiques américains, sauf
l'Etat, est presque nul et, en tout cas, très insuffisant pour couvrir
le financement de la croissance américaine. Il s'ensuit que le "reste du
monde" est, de fait, appelé à financer l'essor américain.
La croissance américaine a donc eu pour effet de divertir
l'épargne des partenaires de leurs propres économies vers
l'économie américaine. Ce phénomène aurait pu se
traduire par une tension sur les taux d'intérêt si l'offre
d'épargne mondiale était restée stable et si les
politiques monétaires avaient été distribuées
autrement. En outre, une telle tension serait sûrement advenue si les
prêteurs n'avaient pas anticipé une amélioration de la
rentabilité de leurs investissements. Jusqu'à présent, ces
tensions qui, compte tenu de l'ampleur des déséquilibres,
pourraient être très vives ne se sont pas produites. Le
financement du déficit extérieur américain par l'Europe et
le Japon a été gagé par les hauts niveaux d'épargne
de ces deux zones. Les politiques monétaires se sont orientées de
telle sorte que la croissance américaine ne soit pas endiguée par
la politique de la Banque centrale des Etats-Unis mais que l'écart de
taux entre les Etats-Unis et le Japon et l'Europe respectivement, favorise le
dollar. La rentabilité des placements aux Etats-Unis s'est nourrie de
cette dernière donnée mais aussi d'un maintien d'une croissance
élevée des profits des entreprises américaines.
Toutefois, les sources d'un déséquilibre profond n'ont pas
été taries
. Le creusement du déficit extérieur
américain s'est poursuivi et accéléré, ce qui a eu
pour conséquence de fragiliser le dollar et de créer les
conditions d'une hausse des taux d'intérêt. Les besoins de
financement associés à la reprise de l'économie
européenne et à la crise du système bancaire japonais ont
fait le reste et pourraient accentuer la dépréciation de la
devise américaine. La perspective d'une érosion de la
profitabilité des entreprises américaines pourrait hâter et
amplifier ce processus. Il est très important de ce point de vue de
rappeler deux faits :
- l'extension éventuelle de la crise en Amérique centrale et du
sud pourrait avoir des effets considérables sur les Etats-Unis en raison
des liens commerciaux qu'ils entretiennent avec les pays de cette zone,
- si, jusqu'à présent, la croissance américaine s'est
déroulée dans un climat combinant forte diminution du
chômage -celui-ci est, aux Etats-Unis, proche de son niveau "naturel"- et
maintien d'une inflation modérée, la hausse des coûts
salariaux pourrait s'accélérer du fait de pénuries
sectorielles de main d'oeuvre ; la profitabilité des entreprises
américaines en serait affectée.
(3) Une correction souhaitable sous certaines conditions
On
peut en conclure que le ralentissement de l'économie américaine
serait plutôt une bonne nouvelle pour le monde
. Certes, il
affecterait, toutes choses égales par ailleurs, la croissance mondiale.
Mais, il débarrasserait l'horizon d'un certain nombre de nuages
très menaçants et il permettrait une allocation des ressources
plus favorables à la croissance en Europe.
Il reste à souligner combien il importe que le ralentissement
américain soit maîtrisé
. Il serait évidemment
très dangereux que survienne une spirale défavorable faite
d'inflation, de hausse des taux monétaires, de
dépréciation du dollar et de récession. Or, une telle
spirale n'est pas à exclure compte tenu de l'instabilité dans
laquelle est entrée l'économie américaine. Des agents
économiques très endettés ont probablement trop
compté sur l'abondance des financements extérieurs et sur la
poursuite de la valorisation de leur patrimoine. Si une correction sensible
devait modifier cette donne, l'on pourrait assister à une contraction
nette de l'activité américaine qui a dans un passé proche
(1991) connu la récession. La question serait alors d'évaluer la
capacité des politiques économiques à contrecarrer un tel
phénomène et les conséquences de celui-ci sur
l'économie mondiale.
Il est à cet égard heureux que les Etats-Unis aient
profité du cycle haussier traversé par leur économie pour
regagner des marges de manoeuvre budgétaires. Cependant, celles-ci ne
doivent pas être surestimées. Selon les données de l'OCDE,
le solde financier des administrations centrales américaines devrait
rester négatif en 1998 (- 1 point de PIB) et se creuser un peu
en 1999 (- 1,3 point de PIB). Si les Etats-Unis ne sont pas
bornés dans leur politique budgétaire par une quelconque limite
institutionnelle, à l'inverse de la situation prévalant en Europe
du fait du "pacte de stabilité et de croissance", ils n'ont pas
regagné des marges telles qu'une relance keynésienne serait
à leur portée.
On peut ajouter que celle-ci pourrait se heurter à un resserrement de
la politique monétaire. Jusqu'à présent, la Banque
centrale américaine s'est montrée plutôt accommodante mais
si les risques inflationnistes s'intensifiaient -ce qui pourrait provenir d'une
inflation importée consécutive à la baisse du dollar ou
d'une inflation par les coûts du fait de goulots d'étranglement-
une autre politique monétaire pourrait s'ensuivre.
Il ne faut donc pas attendre trop des capacités de réaction
des politiques économiques aux Etats-Unis.
Dès lors, il est légitime de s'interroger sur l'impact d'un
fort ralentissement de l'économie américaine, plus accusé
que celui décrit par la prévision du gouvernement associée
au projet de loi de finances (3,4 % de croissance en 1998, puis 1,9 %
en 1999).
Elle se traduirait d'abord par une amplification de la baisse de nos
exportations et donc par une chute de l'excédent de notre commerce
extérieur plus marquée que dans le scénario du
gouvernement.
Même si les exportations françaises vers les Etats-Unis
représentent une proportion faible de l'ensemble (6,6 %), les
effets d'un ralentissement marqué de l'activité économique
aux Etats-Unis affecteraient certains de nos importants partenaires commerciaux.
Dans cette hypothèse, la mesure dans laquelle nous serions
touchés dépendrait de l'évolution de la parité du
dollar. Il faudrait alors surveiller très attentivement la politique
monétaire de la Banque centrale européenne et veiller à
une bonne coordination de ses interventions avec celle de la Banque centrale
américaine.
Mais, l'on doit redouter qu'un autre mécanisme ne s'enclenche avec une
poursuite et une amplification de la correction de la valeur des actifs. Les
effets d'une telle correction sont sans doute moins redoutables en Europe
continentale que dans le monde anglo-saxon du fait d'un moindre
développement des capitalisations boursières. Mais, deux
phénomènes doivent être soulignés :
- D'une part, les crises financières peuvent susciter des
réactions en chaîne imprévisibles.
A cet égard, l'exposition des banques mais aussi des entreprises non
financières aux risques doit être soigneusement
évaluée. De ce point de vue, si, selon les acteurs de
marché, les bilans sont à la fois lisibles et point trop
inquiétants, les engagements "hors-bilan" sont insuffisamment
transparents.
- D'autre part, le développement des capacités de financement des
diverses économies européennes s'est bien entendu
accompagné d'engagements extérieurs qui pourraient se trouver
compromis par un atterrissage non maîtrisé de l'économie
américaine. La profitabilité des entreprises européennes
en serait affectée et leurs plans d'investissement déjà
remis en cause par une inflexion plus marquée des exportations et de
l'activité de leurs filiales étrangères pourraient
pâtir encore d'une dégradation anticipée de leurs
profits.
2. La parité du dollar
La
prévision du gouvernement est tributaire d'une hypothèse sur la
parité du dollar, selon laquelle celui-ci vaudrait en moyenne
6 francs au cours de l'année à venir. Compte tenu de la
parité de la devise américaine constatée ces derniers
mois, une telle hypothèse paraît pour le moins incertaine
même si la volatilité des mouvements de capitaux dans un contexte
de déséquilibres financiers en cascade est de nature à
déjouer les perspectives les plus probables.
Néanmoins, plusieurs facteurs pourraient se conjuguer pour amplifier la
baisse de la valeur externe de la monnaie américaine.
L'émergence de l'euro, à partir du 1
er
janvier
prochain, dont la perspective n'est pas pour rien dans l'évolution
récente du dollar, pourrait se traduire par une appréciation de
la monnaie européenne par rapport au dollar. En la matière,
beaucoup dépendra de la politique monétaire européenne qui
sera conduite par la Banque centrale européenne (BCE) et, notamment, du
rôle que seront en mesure de jouer les gouvernements pour influencer les
orientations de la politique de change de la BCE.
Il reste cependant clair que le sort de la parité de l'euro demeure pour
une part entre les mains des prêteurs internationaux, privés ou
institutionnels, qui pourraient pratiquer des arbitrages de nature à
accroître la valeur de la monnaie européenne. On songe en
particulier à un possible réaménagement des
réserves de change des banques centrales au détriment du dollar.
L'adoption de l'euro est, il ne faut pas en douter, un événement
considérable susceptible de modifier profondément le
système monétaire international.
Cette observation est tout particulièrement vrai dans l'horizon court.
La crédibilité économique de la zone euro est, pour les
financiers, très supérieure à celle des Etats-Unis au
moment même où la monnaie unique européenne se
constitue :
les perspectives de croissance paraissent meilleures en Europe qu'aux
Etats-Unis que les observateurs jugent en phase de retournement de leur cycle
économique ;
la balance extérieure de la zone euro est excédentaire alors que
les Etats-Unis doivent financer un déficit considérable ;
la stabilité des prix semble acquise en Europe alors que l'écart
entre la croissance effective et le potentiel de croissance aux Etats-Unis
continue d'y entretenir la crainte d'une certaine résurgence de
l'inflation.
L'impact d'une dépréciation du dollar est présenté
dans le tableau suivant à partir d'une simulation réalisée
à l'aide du modèle Mimosa de l'Observatoire français des
conjonctures économiques.
Dépréciation de 5 % du dollar
(Ecart en % au compte central)
|
1999 |
2000 |
PIB en % |
|
|
Etats-Unis |
0,3 |
0,6 |
Japon |
- 0,4 |
- 0,8 |
Union européenne |
- 0,5 |
- 0,7 |
Prix de la consommation en % |
|
|
Etats-Unis |
0,2 |
0,3 |
Japon |
0,0 |
0,0 |
Union européenne |
- 0,2 |
- 0,6 |
Balance courante en point de PIB |
|
|
Etats-Unis |
- 0,1 |
0,0 |
Japon |
0,1 |
0,0 |
Union européenne |
- 0,1 |
0,0 |
Chômage en taux |
|
|
Etats-Unis |
- 0,1 |
- 0,2 |
Japon |
0,1 |
0,2 |
Union européenne |
0,2 |
0,3 |
L'hypothèse d'une dépréciation du dollar
de
5 % se traduit par une réduction du taux de croissance d'environ
½ point dès 1999. Ces effets peuvent être multipliés
par 2 si la baisse de la valeur du dollar devait atteindre 10 % et ainsi
de suite, linéairement.
Compte tenu de l'hypothèse retenue dans le cadre des "budgets
économiques", un dollar à 6 francs et des perspectives
rappelées ci-dessus, il y a tout lieu de redouter une évolution
significative défavorable à la croissance devant entraîner
une correction des estimations en cours d'année.