III. LES AUTRES SERVICES COMMUNS

A. LE SERVICE DES ESSENCES DES ARMÉES

Chargé du ravitaillement des forces en produits pétroliers, le service des essences est un service interarmées qui exerce son activité dans deux grands domaines :

. la cession des produits pétroliers aux armées et le soutien logistique " carburants " des forces engagées en opérations extérieures ou lors des manoeuvres et exercices,

. l'expertise dans son domaine de compétence technique (définition des spécifications et homologation des produits pétroliers nécessaires aux armées ; définition, réalisation, gestion et soutien des matériels pétroliers ; contrôle technique, notamment des véhicules de transport de produits pétroliers).

La priorité du service des essences est actuellement de dégager une forte capacité de projection sur les théâtres d'opérations extérieures.

Initiées dès 1991, les restructurations engagées par le service des essences se sont amplifiées avec la professionnalisation des armées.

En ce qui concerne les effectifs du service des essences , la professionnalisation du service s'accompagne d'une " militarisation " accrue, afin de répondre aux nécessités opérationnelles qui résultent en particulier de l'engagement du service dans les opérations extérieures (70 à 100 personnes par an engagées régulièrement dans les opérations extérieures depuis 1990, avec des pointes temporaires sur plusieurs mois pouvant atteindre 170 personnes). Ainsi la totalité des postes d'appelés et le tiers des postes de civils seront transformés en postes de militaires du rang engagés d'ici 2002 (suppression des 639 postes d'appelés, diminution de 906 à 610 des personnels civils ouvriers et augmentation de 310 à 850 des postes d'engagés d'ici 2002). En 1998, le service des essences supprimera 120 postes d'appelés et 65 postes d'ouvriers, qui seront remplacés par 113 militaires du rang engagés supplémentaires.

Les enseignements tirés des opérations extérieures conduiront également à redéfinir les matériels dont dispose le service. Dans certaines conditions d'emploi, les ensembles " tracteur/semi-remorque citerne " se sont révélés peu adaptés. Le service des essences souhaite disposer de matériels plus " rustiques " utilisables en métropole comme sur les théâtres extérieurs, et interopérables avec les armées alliées. Il est ainsi équipé depuis 1996 de véhicules nouveaux : un avitailleur rustique, aérotransportable avec remorque et un camion citerne à forte motricité et tous chemins pouvant tracter une remorque, dont les derniers exemplaires seront livrés en 1998. L'armée de terre devrait en outre obtenir livraison en 1998 d'un véhicule citerne sur chassis TRM apte au ravitaillement des chars Leclerc.

L'adaptation du service des essences entraîne également une profonde réorganisation de ses infrastructures.

La totalité des dépôts situés en Allemagne a été fermée, ainsi que certains sites de métropole, notamment ceux de faible capacité ou ceux dont la mise en conformité avec les règles de protection de l'environnement s'avère trop coûteuse. Le service des essences privilégie la rénovation de certains sites, dotés de plus grandes capacités et mis à niveau, et si possible raccordés à des moyens de transport massif (oléoduc, voie ferrée).

Les moyens sont regroupés autour de pôles fonctionnels :

- la base pétrolière interarmées de Chalon sur Saône, pour la formation et l'entraînement des personnels,

- un pôle de soutien technique par regroupement autour du magasin central de Montereau des fonctions de réparation des matériels exercées par les trois ateliers lourds du service.

En ce qui concerne le budget du service des essences, il s'élèvera en 1998 à 526,1 millions de francs contre 506,8 millions de francs en 1997, soit une augmentation de 3,8 %.

Les crédits de rémunérations et charges sociales (216,9 millions de francs) progressent de 15,5 % en raison notamment des recrutements de militaires du rang engagés, alors que les crédits de fonctionnement courant restent stables (143,2 millions de francs).

Les crédits d'équipement représentent 166 millions de francs et diminuent de 5,7 %, les crédits de fabrication (77 millions de francs) diminuant de 20,6 % alors que les crédits d'infrastructure (89 millions de francs) progressent de 12,7 %.

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