C. LA POLITIQUE DE L'UNION EUROPÉENNE EN MATIÈRE D'ACCORDS DE PÊCHE AVEC LES ÉTATS TIERS

Alors que des quotas de pêche sont instaurés un peu partout dans l'Union européenne et que de nouvelles réductions de capacité de pêche ont été entérinées dans le Pop IV, votre rapporteur pour avis constate que la Commission conclut de nouveaux accords de pêche avec un grand nombre de pays tiers comme le Venezuela, le Mexique, Cuba, le Pérou, le Chili, l'Uruguay, la Colombie, les territoires britanniques d'Outre-mer, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud, la Namibie et le Mozambique. Par ailleurs l'Union européenne a renouvelé les négociations avec certains pays d'Afrique. On dénombre ainsi aujourd'hui 25 accords de pêche avec des pays tiers.

En 1996, l'Union européenne a dépensé 280 millions d'écus
(mécus), soit un tiers de son budget annuel de pêche pour obtenir un accès aux eaux territoriales des pays tiers.

Cette politique commerciale a comme justification une exploitation dite rationnelle des ressources. En raison de la limitation des stocks de poissons dans les eaux territoriales communautaires et de la sous utilisation du potentiel de bon nombre de navires européens, la Commission incite les pêcheurs européens à aller pêcher dans les zones couvertes par de nouveaux accords internationaux. La poursuite des négociations avec les pays tiers constitue donc un exercice parallèle au Pop, qui permet " d'apaiser les tensions " tout en continuant une politique de réduction de la capacité communautaire de pêche.

Ce système est cependant de plus en plus mis à l'épreuve à mesure qu'un nombre sans cesse croissant de pays -dont les pays d'Afrique (Maroc, Sénégal)- prennent conscience de la pression qui s'exercent sur les stocks de poissons.

Votre rapporteur pour avis
, tout en ayant conscience de la nécessité de tels accords, souhaite que les États membres soient vigilants vis-à-vis de cette politique d'accords systématiques . En effet, les négociations doivent aussi permettre à la flotte communautaire d'obtenir des droits de pêche dans les pays tiers.

Il considère, par ailleurs, opportun le développement de mandats de négociations donnés à la Commission européenne qui prévoient, à côté du système classique des licences, la possibilité de constituer des sociétés mixtes et des associations temporaires d'entreprises à l'image des instruments conclus avec l'Argentine et le Groënland ou actuellement en discussion avec le Vénézuéla et le Mexique.

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