AVIS n° 87 Tome XIII - PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - ROUTES ET VOIES NAVIGABLES
M. Georges GRUILLOT, Sénateur
Commission des Affaires économiques et du Plan - Avis n° 87 Tome XIII - 1997/1998
Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE IER -
PRÉSENTATION SYNTHÉTIQUE DES CRÉDITS -
CHAPITRE II -
LES ROUTES -
CHAPITRE III -
LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE -
CHAPITRE IV -
LES VOIES NAVIGABLES - EXAMEN PAR LA COMMISSION
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès-verbal de la séance du 20 novembre 1997.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME XIII
ROUTES ET VOIES NAVIGABLES
Par M. Georges GRUILLOT,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de :
MM. Jean
François-Poncet,
président
; Philippe François,
Henri Revol, Jean Huchon, Fernand Tardy, Gérard César, Louis
Minetti,
vice-présidents
; Georges Berchet, William Chervy,
Jean-Paul Émin, Louis Moinard,
secrétaires
; Louis
Althapé, Alphonse Arzel, Mme Janine Bardou, MM. Michel Barnier, Bernard
Barraux, Michel Bécot, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer,
Jacques Braconnier, Gérard Braun, Dominique Braye, Michel Charzat,
Marcel-Pierre Cleach, Roland Courteau, Désiré Debavelaere,
Gérard Delfau, Fernand Demilly, Marcel Deneux, Rodolphe
Désiré, Michel Doublet, Mme Josette Durrieu, MM. Bernard
Dussaut
,
Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Hilaire Flandre, Aubert
Garcia, François Gerbaud, Charles Ginésy, Jean Grandon, Francis
Grignon, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson,
Rémi Herment, Bernard Hugo, Bernard Joly, Gérard Larcher, Edmond
Lauret, Pierre Lefebvre, Jean-François Le Grand, Kléber
Malécot, Jacques de Menou, Louis Mercier, Jean-Baptiste Motroni,
Jean-Marc Pastor, Jean Pépin, Daniel Percheron, Jean Peyrafitte, Bernard
Piras, Alain Pluchet, Jean Pourchet, Jean Puech, Jean-Pierre Raffarin, Paul
Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Roger Rigaudière, Roger
Rinchet, Jean-Jacques Robert, Jacques Rocca Serra, Josselin de Rohan,
Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, M. Henri Weber.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
et
85
(annexe n°
22
)
(1997-1998).
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
L'examen des crédits des Routes et Voies navigables dans le projet de
budget du ministère de l'Equipement, des Transports et du Logement
s'inscrit, cette année, dans un contexte tout particulier. Contexte
marqué, tout d'abord, par l'actualité : après une
semaine de conflit, qui a provoqué jusqu'à 170 barrages sur
tout le territoire, deux délégations patronales et un certain
nombre de syndicats du transport routier concluaient un accord dont la
principale caractéristique était la création d'un salaire
mensuel professionnel garanti, en dehors de toutes les primes et gratifications.
Ce conflit rappelait, une nouvelle fois, la place centrale occupée par
le transport routier de marchandises dans l'économie française.
Mais un contexte caractérisé aussi par de graves incertitudes
tant dans le domaine routier que fluvial. L'avenir du programme de construction
d'autoroutes mis en place en 1992, dans le cadre d'un schéma directeur,
et accéléré en 1994, reste -à tout le moins-
incertain.
Les déclarations périodiques du ministre de l'Equipement, des
Transports et du Logement et de la ministre de l'Aménagement du
territoire et de l'Environnement sur la nécessité de mettre fin
à la politique du " tout-autoroute " fait planer sur le
programme tout entier une interrogation qui ne laisse pas d'inquiéter
tous ceux qui souhaitent que la France soit dotée, au plus vite, d'un
réseau moderne de communications rapides.
Dans le domaine fluvial, c'est évidemment la décision
d'abandonner le projet de construction du canal Rhin-Rhône,
équipement essentiel d'aménagement du territoire, qui retient
l'attention. Ce grand axe structurant avait pour vocation non seulement de
revitaliser des ports fluviaux et maritimes français, mais surtout de
mieux relier,
à travers notre territoire
, l'Europe du Nord et
l'Europe du Sud. Des considérations financières et
environnementales de court terme semblent cependant avoir prévalu.
CHAPITRE IER -
PRÉSENTATION SYNTHÉTIQUE
DES CRÉDITS
I. LES CRÉDITS INSCRITS AU BUDGET DES TRANSPORTS
A. LES ROUTES
Les crédits des routes demandés pour 1998 s'élèvent, en dépenses ordinaires et crédits de paiement, à 7,366 milliards de francs contre 7,337 milliards de francs dans le budget voté de 1997, soit une stabilisation en francs courants (+0,4%).
1. Les dépenses ordinaires
Les dépenses ordinaires recueillent 1,27 milliard de francs pour 1998, dotation quasi identique à celle de l'année précédente.
a) Les moyens des services (titre III)
Les moyens des services reçoivent, comme en 1997,
1,165 milliard de francs.
L'essentiel de ces crédits, soit 1,13 milliard de francs est
affecté à l'entretien du réseau routier national, aux
moyens des parcs, à la viabilité hivernale et à
l'information du public (chapitre 35.42).
b) Les interventions publiques (titre IV)
Les interventions publiques bénéficient, elles aussi, d'une enveloppe inchangée depuis deux ans, soit : 110,08 millions de francs qui sont dévolus à la voirie nationale (chapitre 44.42).
2. Les dépenses en capital
Les dépenses en capital reçoivent
6,09 milliards de francs en crédits de paiement, contre
6,06 milliards de francs dans le budget voté de 1997.
Les autorisations de programme enregistrent une évolution moins
favorable avec 4,89 milliards de francs, en recul par rapport au budget
voté de 1997 (5,20 milliards de francs).
a) Les investissements exécutés par l'Etat (titre V)
Les crédits de paiement affectés aux
investissements exécutés par l'Etat représentent
5,93 milliards de francs, soit une légère progression par
rapport à 1997 (5,87 milliards de francs).
Les autorisations de programme passent, quant à elles, de 5,09 à
4,78 milliards de francs.
L'essentiel de ces crédits va :
- à hauteur de 1,24 milliard de francs au gros entretien
préventif des chaussées et aux grosses réparations
(chapitre 53.42, article 20) ;
- à hauteur de 3,78 milliards de francs au réseau
routier national (chapitre 53.43, article 20).
b) Les subventions d'investissement accordées par l'Etat (titre VI)
Les crédits de paiement affectés aux subventions
d'investissement demeurent modestes avec 154,9 millions de francs.
Les autorisations de programme atteignent 122,6 millions de francs.
Ces crédits sont affectés, à hauteur de 90,8 millions
de francs, à l'aménagement du réseau routier national et
à hauteur de 31,8 millions de francs aux autres opérations.
B. LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Les crédits consacrés à la sécurité routière atteignent 437,5 millions de francs pour 1998, soit une augmentation de 1,8 % par rapport à 1997 (429,8 millions de francs).
1. Les dépenses ordinaires
Les dépenses ordinaires représentent
251,2 millions de francs pour 1998, soit une progression de 1,5 %
(247,3 millions de francs).
Au sein des dépenses ordinaires, les moyens des services atteignent
250,2 millions de francs. Ils sont en progression de 1,5 % d'une
année sur l'autre.
L'essentiel de ces crédits, soit 125,5 millions de francs de
francs, va au fonctionnement et à la maintenance des moyens
d'exploitation et d'alerte (chapitre 35.43, article 20)
Enfin, les actions de sécurité routière reçoivent
21 millions de francs au niveau local (chapitre 35.43, article 20),
tandis que le chapitre réservé aux dépenses diverses
relatives aux activités du délégué
interministériel à la sécurité routière
bénéficie d'une dotation de 23,7 millions de francs.
2. Les dépenses en capital
Les dépenses en capital reçoivent
186,3 millions de francs de crédits de paiement pour 1998, soit une
augmentation de1,5 % par rapport au budget voté de 1997
(182,5 millions de francs).
Quant aux autorisations de programme, elles représentent
187,2 millions de francs, soit une hausse en francs courants de 7 %
par rapport à 1997.
a) Les investissements exécutés par l'Etat (titre V)
Les investissements exécutés par l'Etat
reçoivent 182,3 millions de francs de crédits de paiement
pour 1998 contre 179,5 millions de francs en 1997.
Les autorisations de programme atteignent, quant à elles,
183,2 millions de francs.
L'essentiel des crédits de paiement, soit 165,8 millions de francs,
est dédié aux actions de sécurité et de circulation
(chapitre 53.48, article 10).
b) Les subventions d'investissement accordées par l'Etat (titre VI)
Les subventions d'investissement reçoivent
4 millions de francs de crédits de paiement pour 1998.
Les autorisations de programme conservent leur dotation de 4 millions de
francs.
L'ensemble de ces dotations est affecté aux organismes contribuant
à la prévention des accidents (chapitre 63.48,
article 10).
C. LES CRÉDITS BUDGÉTAIRES DESTINÉS AUX VOIES NAVIGABLES
Les crédits consacrés à la voie fluviale
sont les suivants :
- 1,6 million de francs pour les personnels d'entretien des voies
navigables et ports fluviaux (chapitre 35.41, article 10 du fascicule
des transports terrestres) soit +6,6 % par rapport à 1997.
- 20 millions de francs d'interventions en faveur de la batellerie
(chapitre 45.47, article 10 du fascicule des transports terrestres).
La modestie de ces crédits s'explique par l'existence de
l'établissement public " Voies Navigables de France " qui
bénéficie de ressources spécifiques (700 millions de
francs en 1998).
Enfin, le budget " Voies Navigables " du FITTVN qui s'est
substitué -depuis la loi de finances pour 1995 et la loi
n° 95-115 du 4 février 1995 d'orientation pour
l'aménagement et le développement du territoire- aux
crédits budgétaires d'Etat (titres V et VI) affectés aux
travaux d'infrastructure du réseau géré par l'Etat et au
subventionnement de " Voies Navigables de France ", devrait
atteindre
430 millions de francs en augmentation, soit une progression de 23 %
par rapport à 1997.
II. LES CRÉDITS INSCRITS AU FITTVN
Institué par la loi d'orientation n° 95-115 du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire, le Fonds d'investissement des transports terrestres et voies navigables (FITTVN) fait l'objet d'un compte d'affectation spéciale. Il figure sous le n° 902-26 au fascicule des comptes spéciaux du Trésor.
A. LES RECETTES : LE DOUBLEMENT DE LA TAXE SUR LES TITULAIRES D'OUVRAGES HYDROELECTRIQUES CONCÉDÉS (E.D.F)
Il est proposé de porter à 3,9 milliards de
francs les recettes du fonds, soit une augmentation de 800 millions de
francs.
Cette hausse résulte du produit attendu (1,69 milliard de francs)
de la taxe sur les titulaires d'ouvrages hydroélectriques
concédés (EDF en l'occurence), dont le présent projet de
loi de finances (article 22) prévoit de doubler le taux.
La contribution supplémentaire demandée à
Electricité de France selon le Gouvernement, à l'économie
qu'elle réalisera en 1998 à la suite de l'abandon du projet de
mise à grand gabarit du canal Rhin-Rhône.
B. LES DÉPENSES DU FITTVN
1. Le réseau routier
Les investissements sur le réseau routier national
bénéficieraient en 1998 de 1,835 milliard de francs, soit
48 % des ressources du FITTVN.
Ces investissements progresseraient de 227 millions de francs par rapport
à 1997.
2. Les voies navigables
Les investissements sur le réseau des voies navigables
devraient recevoir 430 millions de francs en 1998, soit une hausse
significative de 80 millions de francs par rapport à l'exercice
précédent.
Ils représenteraient ainsi près de 12 % des emplois du Fonds
contre 9 % environ l'année dernière.
CHAPITRE II -
LES ROUTES
I. LE RÉSEAU NON CONCÉDÉ
195 km de routes et autoroutes ont été mis en
service en 1996 :
- 82 km de grandes liaisons d'aménagement du territoire, en
particulier la déviation de Moulins sur la RN7,
- 45 km de liaisons assurant la continuité du réseau
autoroutier (déviation de La Roche-Bernard sur la RN 165),
- 68 km d'autoroutes non concédées, en particulier la
mise aux normes autoroutières des sections Masseret - Puy-de-Grâce
sur l'A20 et Aumont-Aubrac sud - Le Monastier sur l'A75.
En 1997, les mises en service devraient porter sur 252 km de grandes
liaisons d'aménagement du territoire, liaisons assurant la
continuité du réseau autoroutier et autoroutes non
concédées.
Les liaisons assurant la continuité du réseau
autoroutier (LACRA)
Les mises en service des LACRA ont été planifiées comme
suit pour l'année 1997 :
A750 Déviation de Saint-Paul -Bel-Air (Hérault) 298,00 (MF) 10,70
km
RN532 Déviation de Valence - mise à 2x2 voies (Drôme)
115,00 (MF) 8,80 km
RN13 Caen - Bouclage périphérique - RD582/RN175 (Calvados) 270,00
(MF) 5,50 km
Les grandes liaisons d'aménagement du territoire (GLAT)
Les mises en services des GLAT ont été planifiées comme
suit pour l'année 1997 :
RN44 Déviation de Châlons-en-Champagne
1ère tranche (Marne) 97,50 (MF) 4,10 km
RN88 Doublement Marssac-Gaillac (Tarn) 127,00 (MF) 12,00 km
RN249 Liaison Nantes-Cholet (Loire-Atlantique et
Maine-et-Loire) 72,20 (MF) 10,60 km
RN66 Déviation de Saint-Amarin (Haut-Rhin) 91,70 (MF) 2,60 km
RN141 Aménagement entre Limoges et Le Breuil -
Echangeur du Mas Loge (Haute-Vienne) 11,00 (MF) 0,50 km
RN145 Aménagement entre Ajain et
la RD990 (Creuse) 165,00 (MF) 7,40 km
RN7 Rocade Est de Roanne - 2e section (Loire) 211,00 (MF) 2,80 km
RN57 Déviation de Nods (Doubs) 67,00(MF) 3,30 km
RN88 Mise à 2x2 voies déviation de Monistrol/
viaduc de Pont-de-Lignon (Haute-Loire) 55,00 (MF) 3,30 km
RN4 Doublement de la déviation de
Sarrebourg (Moselle) 73,00 (MF) 8,00 km
RN19 Liaison Héricourt-Delle Section RN83-A36
(Territoire de Belfort) 93,00 (MF) 4,50 km
RN27 Totes-Manehouville (Seine-Maritime) 410,00 (MF) 16,40 km
RN44 Déviation de Omey-Pogny (Marne) 140,00 (MF) 5,80 km
RN49 Aménagement de Bavay-La-Longueville (Nord) 110,00 (MF) 3,46 km
RN59 Déviation de Baccarat (Meurthe-et-Moselle) 282,00 (MF) 6,50 km
RN59 Déviation de Raon-L'Etape
-Bertrichamps (Vosges) 327,00 (MF) 8,60 km
RN85 Desserte de Digne-2e tranche
(Alpes de Haute Provence) 55,00 (MF) 1,50 km
II. LE RÉSEAU CONCÉDÉ
Lancements de nouvelles autoroutes
412 kilomètres d'autoroutes nouvelles devaient être
lancées en 1997, ce qui représente un montant d'engagements de
14,02 milliards de francs.
* A28 Alençon - Le Mans (50 km)
Le tronçon Alençon-Le Mans de l'autoroute A28 doit permettre au
département de l'Orne d'être relié au réseau
autoroutier au Mans, par l'intermédiaire de l'autoroute a11. Ce
tronçon doit permettre, par l'intermédiaire de la section Le
Mans-Tours, d'assurer le désenclavement de la région
Basse-Normandie vers le Sud de la France.
* A28 Rouen - Alençon (1ère phase) (73 km)
Il s'agit de la 1ère tranche du tronçon Rouen-Alençon de
l'autoroute A28, qui est le principal maillon du grand contournement Ouest
de l'Ile-de-France qui relie Rouen à Tours. Cette section répond
au double objectif de satisfaire au renforcement des liaisons routières
entre ces deux pôles et d'assurer le désenclavement de la
région Basse-Normandie vers le Sud de la France.
Les dépenses relatives à la construction par la
Société SAPN de l'autoroute A28 pour les années 1997 et
1998 ont été gelées par leur placement en tranche
conditionnelle par le Comité des Investissements à
caractère économique et social du 15 juillet 1997.
* A87 Angers - La Roche sur Yon (2e phase) (51 km)
Inscrite au schéma directeur routier national approuvé le
1er avril 1992, la liaison Angers - Cholet - La Roche-sur-Yon
renforcera le maillage autoroutier dans la région des Pays de Loire et
participera au désenclavement du département de la Vendée.
Les dépenses relatives à la construction de l'autoroute A87 font
actuellement l'objet, à la demande du Comité des Investissements
à caractère économique et social, d'une étude de
rééchelonnement dans le temps.
* A63 Belin Beliet - Saint Geours de Maremne (90 km)
Cette opération consiste en la mise aux normes autoroutières de
l'actuelle RN10 entre Belin Beliet et Saint Geours de Maremne, qui doit
améliorer la sécurité du trafic sur un axe
déjà très chargé et faciliter ainsi les
déplacements en direction de l'Espagne.
* A89 Bordeaux - Clermont-Ferrand (2e phase) (44 km)
Les sections Coutras-Montpon et Ussel Ouest-Ussel Est de l'autoroute A89
constituent la deuxième phase de la réralisation de la grande
liaison autoroutière longue d'environ 350 kilomètres
destinée à contribuer au désenclavement du Massif Central
en constituant le maillon essentiel d'un grand axe transversal Est-Ouest qui
reliera la façade Atlantique à la Région Rhône-Alpes
et, au-delà, à la Suisse et à l'Italie.
* A86 Ouest (3e phase)
Le lancement correspond à la troisième phase du bouclage par
l'Ouest de la 2e rocade de l'agglomération parisienne dont le double
objectif est d'assurer les liaisons de rocade dans la première couronne
et d'offrir un itinéraire reliant les autoroutes radiales convergeant
vers Paris. La réalisation complète de l'A86 doit permettre
à terme de délester le " périphérique ".
* A83 Oulmes - Niort (32 km)
Cette section est le dernier tronçon de l'autoroute Nantes-Niort dont la
partie Nantes-Fontenay Le Comte est déjà en service. Cette
autoroute constitue un maillon important de la Route des Estuaires, permettant
le désenclavement de la Bretagne et de la région nantaise en
direction du Sud-Ouest de la France.
* A85 Tours-Vierzon (1ère phase) (70 km)
L'autoroute Tours-Vierzon constitue la partie Sud de la grande rocade de
contournement du Bassin Parisien. Cette section permettra aux trafics provenant
de la basse vallée de la Loire par l'autoroute Angers-Tours et, à
plus long terme, aux trafics provenant de la Normandie par A28
(Alençon-Le Mans-Tours), d'accéder à l'autoroute A71 en
direction du Massif Central et, par l'intermédiaire de l'autoroute A72
à la hauteur de Clermont-Ferrand, d'atteindre la région lyonnaise
et les Alpes.
Mises en service effectuées au cours du premier semestre 1997
* Région Auvergne
A719 Antenne de Gannat (9 km) : mise en service le 3 juin 1997.
Cette antenne est destinée à améliorer la desserte de
Vichy depuis l'autoroute A71, en évitant l'agglomération de
Gannat.
* Région Pays de Loire
A85 Angers - Vivy (38 km) : mise en service le 10 janvier 1997.
Ce tronçon constitue une section des futurs axe autoroutiers Nantes -
Tours - Orléans et Nantes - Tours - Vierzon.
A83 Fontenay le Comte - Oulmes (21 km) : mise en service le
21 mars 1997. La mise en service de l'autoroute A83 Nantes - Niort,
maillon de la Route des Estuaires, s'est faite par étapes. Les
tronçons Nord sont déjà en service (Nantes Montaigu en
1991, Montaigu - Fontenay le Comte en 1994). Après la mise en service de
la section Fontenay le Comte - Oulmes, il restera à mettre en service le
tronçon Oulmes - Niort (A10) à l'horizon 2001.
* Région Poitou - Charentes
A837 Saintes - Rochefort (37 km) : mise en service le
17 mars 1997.
Ce tronçon, prolongé par la RN 137 jusqu'à La
Rochelle, assure la liaison de ces deux villes côtières et
avec l'autoroute A10, permettant ainsi de rejoindre le Sud Ouest de la France.
* Région Rhône-Alpes
A43 Aiton-Epierre-Sainte Marie (30 km) : mise en service le
14 janvier 1997.
Cette section de l'autoroute A43 constitue le premier tronçon de la
desserte de la vallée de la Maurienne, qui assure la continuité
de l'autoroute A43 vers l'Italie via le tunnel de Fréjus.
Mises en service prevues au cours du deuxième semestre 1997
* Région Auvergne
A719 Antenne de Lussat (7 km) : mise en service prévue en
décembre 1997.
Cette bretelle assurera la liaison entre les autoroutes A71 et A72 à
l'Est de Clermont-Ferrand et assure un complément de maillage des
radiales autoroutières convergeant vers l'agglomération.
* Région Bourgogne
A19 Sens - Courtenay (25 km) : mise en service prévue en octobre 1997.
Ce barreau autoroutier entre les autoroutes A5 et A6 permettra de
délester cette dernière, notamment en période de pointe,
d'une partie de son trafic intéressant l'Est de l'agglomération
parisienne Au terme, ce barreau s'intégrera dans une grande liaison
Est-Ouest contournant par le Sud le Bassin Parisien.
* Région Picardie
A16 Amiens - Abbeville (40 km) : mise en service le 26 juin 1997.
Cette section s'intègre dans le nouvel itinéraire Paris - Amiens
- Boulogne et Calais en complétant le tronçon déjà
mis en service entre Paris et Amiens. Cette liaison permettra de
délester l'autoroute A1.
* Région Rhône-Alpes
A404 Antenne d'Oyonnax (13 km) : mise en service prévue en
novembre 1997.
Cette antenne assurera, à partir de l'autoroute A40, une bonne desserte
de l'agglomération d'Oyonnax et permettra de relier le bassin d'emploi
de la région d'Oyonnax (pôle de compétence européen
de la plasturgie) au réseau autoroutier. Elle assurera aussi la
continuité de la déviation d'Oyonnax.
Les dépenses prévisionnelles d'investissements des
sociétés d'économie mixte concessionnaires d'autoroutes
autorisées en 1997 (construction d'autoroutes nouvelles, investissements
complémentaires sur le réseau en service, immobilisations
d'exploitation) par le " le Comité des Investissements à
caractère Economique et Social " (CIES), s'élèvent
à 17,070 milliards de francs.
L'enveloppe des emprunts des sociétés d'économie mixte
concessionnaires d'autoroutes pour 1997 s'établit à
18,067 milliards de francs.
III. LE VOLET ROUTIER DES CONTRATS ETAT-RÉGIONS
Le volet routier des contrats Etat-Régions du XIe Plan
s'élève à 57,4 milliards de francs, dont
22,9 milliards de part Etat, hors investissements concernant
l'exploitation routière et les villes nouvelles.
Au-delà des enveloppes spécifiques aux contrats
Etat-Régions, des programmes d'accélération concernant
notamment l'aménagement des trois grands axes interrégionaux ont
été mis en oeuvre pendant la durée du XIe Plan :
- la Rocade des Estuaires, autoroute gratuite entre Caen, Rennes et
Nantes ;
- la Route Centre Europe Atlantique, entre Mâcon et Chalon, à
l'est, et La Rochelle à l'ouest via Montluçon, Limoges et
Angoulême ;
- la RN88 entre Toulouse et Lyon.
L'aménagement de ces axes représente un enjeu décisif pour
le désenclavement des régions qu'ils traversent et pour un
développement équilibré du territoire.
Globalement, les dotations prévues pour le XIe Plan sont en hausse
sensible par rapport au Xe Plan : + 3,4 % dont
+ 12,3 % hors Ile-de-France (en francs constants).
ENGAGEMENT PRIS DANS LE CADRE DES CONTRATS ETAT-REGIONS DU XIe PLAN
(millions de francs)
Régions |
Part Etat |
Part région |
Autres |
Total |
Alsace
|
1.066,71
|
494.30
|
998,15
|
2.559,16
|
Aquitaine
|
997,03
|
571,14
|
591,89
|
2.160,06
|
Auvergne
|
1.355,30
|
300,00
|
327,55
|
1.982,85
|
Basse-Normandie
|
1.727,50
|
1.454,00
|
819,50
|
4.001,00
|
Bourgogne
|
720,01
|
351,32 |
453,92 |
1.525,25
|
Bretagne
|
2.558,00
|
956,70
|
805,58
|
4.320,28
|
Centre |
840,35 |
679,45 |
603,89 |
2.123,68 |
Champagne-Ardenne
|
885,01
|
557,92 |
693?66 |
2.136,59
|
Franche-Comté |
685,00 |
397,25 |
610,29 |
1.692,54 |
Haute-Normandie
|
650,50
|
630,50
|
450,50
|
1.731,50
|
Ile-de-France
|
1.604,50 |
7.077,20 |
8.681,70 |
|
Languedoc - Roussillon
|
1.184,00
|
590,00
|
665,00 |
2.439,00
|
Limousin
|
829,00
|
213,00 |
0 |
1.042,00
|
Lorraine |
1.480,50 |
1.016,88 |
866,04 |
3.363,42 |
Midi-Pyrénées
|
2.015,00
|
975,00 |
969,40 |
3.959,40
|
Nord-Pas-de-Calais
|
1.591,80
|
1.341,79
|
1.763,11
|
4.696,70
|
Pays de la Loire
|
1.043,86
|
902,88
|
471,30 |
2.418,04
|
Picardie
|
819,05
|
795,23
|
272,84
|
1.887,12
|
Poitou-Charentes
|
1.210,00
|
644,06
|
583,77
|
2.437,84
|
PACA
|
1.132,64
|
1.021,48
|
1.135,88
|
3.290,00
|
Rhône-Alpes
|
1.573,33
|
1.200,83
|
1.102,72
|
3.876,88
|
DOM |
257 |
257 |
||
TOM |
115,63 |
115,63 |
||
Corse |
250 |
250 |
||
TOTAL
|
26.591,72
|
22.170,93
|
14.184,99
|
62.947,63
|
IV. LE FINANCEMENT DES AUTOROUTES CONCÉDÉES
A. LA CAISSE NATIONALE DES AUTOROUTES
En 1996, le programme global des emprunts émis par la
Caisse Nationale des Autoroutes s'est élevé à
18,09 milliards de francs.
Ce programme s'est réparti de la manière suivante :
- 14,5 milliards de francs d'emprunts obligataires sur le marché
domestique ;
- 3,6 milliards de francs d'emprunts auprès de la Banque
Européenne d'Investissements (BEI).
Le total des encours au 31 décembre 1996 s'élevait à
114,833 milliards de francs, dont 110,363 milliards en francs
" domestiques " et l'équivalent de 4,470 milliards de
francs en devises.
Le Comité des investissements à caractère
économique et social du 15 juillet 1997 a arrêté
le montant des dépenses d'investissement du secteur public autoroutier
pour 1998 à 15,901 milliars de francs (valeur 1997).
En conséquence, le volume des emprunts nécessaires pour mener
à bien ce programme par l'intermédiaire de la Caisse nationale
des Autoroutes (CNA) est de 17,09 milliards de francs en 1998 (16,2
milliards de francs au titre des travaux et 869 millions de francs au
titre du refinancement des sociétés).
B. LES SOCIÉTÉS CONCESSIONNAIRES
Les contrats de plan entre l'Etat et les
sociétés d'autoroutes
C'est en 1994 et 1995 que les premiers contrats de plan quinquennaux 1995-1999
entre l'Etat et les sociétés concessionnaires d'autoroutes ont
été élaborés en concertation avec les
sociétés concessionnaires au sein des groupes nouvellement
constitués, s'agissant du secteur d'économie mixte, et avec
COFIROUTE.
Les contrats de plan prévoient, pour chaque société
d'économie mixte, des objectifs financiers et le suivi de ratios de
gestion tels que l'évolution des charges différées,
l'endettement, la part des frais financiers dans le chiffre d'affaires hors
taxes et celle de l'excédent brut d'exploitation dans le chiffre
d'affaires.
Les péages
Le tableau ci-dessous retrace, depuis 1987, l'évolution comparée
de l'indice des tarifs de péage autoroutiers et de l'indice INSEE des
prix à la consommation.
L'indice des tarifs de péage permet de mesurer la hausse annuelle de
l'ensemble des tarifs de péage des société
concessionnaires d'autoroutes.
Années |
Indice des tarifs de péage |
Indice INSEE des prix à la consommation |
1987 |
100 |
100 |
1988 |
100 |
102,7 |
1989 |
102,5 |
106,4 |
1990 |
102,5 |
110 |
1991 |
106,9 |
113,5 |
1992 |
109,9 |
116,3 |
1993 |
113,2 |
118,6 |
1994 |
115,7 |
120,6 |
1995 |
118,7 |
122,7 |
1996 |
122,4 |
124,3 |
1997 |
126,4 |
126,4 |
Les hausses tarifaires intervenues le
1er février 1997 ont été arrêtées
dans le cadre du décret du 24 janvier 1995 relatif aux
péages autoroutiers.
Ce texte donne une compétence de droit commun aux sociétés
concessionnaires d'autoroutes pour fixer chaque année les tarifs de
péage dans des conditions très précises : les
règles et les modalités de fixation de ces tarifs sont inscrites
dans les cahiers des charges des concessions, tandis que l'évolution des
taux est régie par les contrats de plan quinquennaux passés entre
l'Etat et les sociétés.
A chaque nouvelle hausse annuelle, la totalité des tarifs est
déposée, pour vérification, auprès du ministre
chargé de l'économie et auprès du ministre chargé
de l'équipement.
Les contrats de plan des sociétés concessionnaires d'autoroutes
du secteur mixte ont prévu des hausses tarifaires pour les
véhicules légers (VL) égales à l'inflation sur la
période 1995-1999.
En 1997, l'augmentation moyenne des tarifs de péage pour l'ensemble
des sociétés d'autoroute a été de 3 % pour les
véhicules légers et 4,1 % pour les poids lourds.
La hausse moyenne des péages (véhicules légers et
poids-lourds confondus) est de 3,3 %.
Ces hausses résultent de l'addition de deux éléments :
- une hausse de base correspondant aux lois tarifaires prévues dans
les contrats de plan des sociétés et les conventions de
concession, et une hausse complémentaire permettant de compenser pour
partie l'augmentation de 2 à 4 centimes par kilomètre
parcouru du taux de la taxe d'aménagement du territoire (TAT).
Hors compensation de la TAT, le taux de hausse de base des tarifs des
véhicules légers (VL) s'établit à 2 %.
L'impact de la compensation de la TAT est de 0,96 % pour les VL (toutes
sociétés confondues).
Enfin, la politique tarifaire mise en oeuvre dans les contrats de plan
1995-1999 passés entre l'Etat et les sociétés
concessionnaires prévoit de revaloriser progressivement les tarifs des
poids-lourds en les augmentant dans des proportions un peu plus importantes que
les tarifs VL.
V. LE TRANSPORT ROUTIER
A. LES PRÉVISIONS DE TRAFIC DU TRANSPORT ROUTIER DE MARCHANDISES
Deux tendances se dégagent des données
conjoncturelles relatives au secteur du transport routier de marchandises au
cours des premiers mois de l'année 1997 :
- une nette reprise du transport " pour le compte
d'autrui ",
(+ 2,2 % sur les quatre premiers mois de l'année par rapport
à la même période de 1996), et un recul important du trafic
du " compte propre " (- 10,6 %) qui retrouve son
niveau
habituel d'activité. Si le trafic routier global baisse de 1,1 %,
la tendance s'oriente favorablement à partir du mois de mars sur tous
les segments de marché. Au total, une croissance annuelle de l'ordre de
3 % pour le transport routier pour le compte d'autrui est actuellement
envisagée ;
- l'accroissement global du volume de fret traité par la profession
qui couvre par un " effet d'échelle " une baisse de
compétitivité due à une diminution des cours du fret dans
les quatre premiers mois de l'année (- 3,1 %) et à
une hausse des coûts de revient (+3,4 %) consécutive à
une augmentation du prix du gazole au mois d'août.
L'environnement économique explique cette situation.
Le lent redémarrage de la production industrielle dans la plupart des
secteurs contribue à la reprise du trafic, une amorce de recomposition
du marché paraissant s'opérer au profit des transporteurs qui
rationalisent mieux les processus de transport.
D'autre part, la fermeté du dollar a conforté les exportations et
donc le transport routier de marchandises international avec l'Italie et le
Bénélux, plus modérément avec l'Allemagne et les
Pays-Bas.
Selon la plupart des experts, l'activité du transport routier devrait
bénéficier, en 1998, de la " reprise " prévue
pour l'ensemble de l'économie.
B. LE " CONTRAT DE PROGRÈS "
Mise en place le 1er janvier 1995 pour une
durée de deux ans,
l'aide à la cessation
d'activité
a pris fin le 31 décembre 1996. Ce
dispositif avait pour objectif d'inciter certaines entreprises de transport
familiales et artisanales ne possédant pas les capacités
financières ou la technicité suffisante pour se reconvertir ou
diversifier leur activité, de quitter le marché du transport
routier.
L'aide aux regroupements
a eu, quant à elle, pour objectif de
favoriser la restructuration du tissu des petites et moyennes entreprises de
transport en facilitant les regroupements opérés sous
l'égide d'entreprises saines financièrement et opérant
dans le respect des règles de concurrence. Ce dispositif s'adresse aux
entreprises de transport routier de marchandises de moins de
50 salariés et vise le rachat ou la fusion, la constitution d'une
coopérative ou la constitution d'un groupement d'intérêt
économique.
Après un an de fonctionnement, il s'avère que cette aide n'a pas
connu le succès escompté auprès des PME en raison de leur
attachement à l'entreprise individuelle. Un élargissement des
critères d'éligibilité est à l'étude. L'aide
qui devait être distribuée jusqu'au
31 décembre 1997 pourrait être prolongée.
C. LA RÉGLEMENTATION DES PRIX ABUSIVEMENT BAS
La revendication des organisations professionnelles qui
demandaient la mise en place d'un texte législatif sur les " prix
abusivement bas " pratiqués dans le transport routier de
marchandises a été satisfaite. Deux dispositions ont
été introduites dans la loi n° 96-603 du
5 juillet 1996 relative au développement et à la
promotion du commerce et de l'artisanat.
La première disposition concerne la loi n° 92-1445 du
31 décembre 1992 relative aux relations de sous-traitance dans
le transport routier de marchandises ; elle complète la liste des
coûts pris en compte pour déterminer l'existence d'un prix
anormalement bas.
La seconde, insérée dans la loi n° 95-96 du
1er février 1995 concernant les clauses abusives et la
présentation des contrats et régissant diverses activités
d'ordre économique et commercial, a eu pour objectif de sanctionner tous
les professionnels du transport qui progresseraient ou pratiqueraient des prix
manifestement trop bas.
La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de
la Répression des Fraudes, en relation avec les services du
ministère de l'équipement , conduit sur ces sujets un certain
nombre d'enquêtes nationales.
D. L'AUGMENTATION DE LA PART DU TRANSPORT COMBINÉ
Le trafic du transport combiné rail-route a
progressé lentement jusqu'en 1993 (+ 3,5 %) en raison de la
perte de compétitivité du fer face à la baisse des prix
routiers.
En 1994, la croissance du trafic a été exceptionnellement forte
avec un taux de 21,5 % en trafic national et de 30 % en trafic
international, portant ainsi le volume du combiné à
10,2 milliards de tonnes-kilomètres, soit plus de 20 % du
trafic de la SNCF.
En 1995, cette croissance s'est ralentie (+ 9,5 %) à la suite
des grèves de la fin de l'année, pour reprendre en 1996
(+ 12 % et 12,2 milliards de tonnes-kilomètres).
Les premiers résultats de l'année 1997 indiquent une forte
progression du trafic : ainsi, après un mois d'avril qui a atteint un
niveau encore jamais atteint (1,22 milliards de tonnes-kilomètres),
les trafics des mois de mai et juin (derniers chiffres connus) ont
progressé respectivement de + 14 % et + 11 % par
rapport à 1996.
Cette croissance profite tant au trafic national qu'au trafic international.
Les prévisions de trafic établies en 1996 pour l'année
1997 (+ 7 %) devraient donc être dépassées. Cette
forte croissance du transport combiné au cours des dernières
années résulte, pour une grande part, de la mise en place par les
pouvoirs publics, depuis 1995, d'une aide annuelle exceptionnelle de
300 millions de francs sur le fonds d'investissement des transports
terrestres et des voies navigables.
CHAPITRE III -
LA SÉCURITÉ
ROUTIÈRE
I. LES STATISTIQUES
En 1996, pour la huitième année
consécutive, le nombre des tués est en diminution
(- 3,9 % par rapport à 1995).
Les diminutions sont plus fortes encore pour les nombres d'accidents corporels
(- 5,7 %), de blessés graves (- 7,8 %) et de
blessés légers (- 5,8 %). Le bilan s'établit
à 125.406 accidents corporels, 8.080 tués et
170.117 blessés (36.204 graves et 133.913 légers).
332 vies ont donc été épargnées par rapport
à l'année précédente.
L'année 1996 peut être divisée en deux
périodes :
- la première s'étend de janvier à juillet inclus.
Globalement, le nombre de tués diminue de 7,9 % avec un
résultat un peu meilleur en agglomération (-8,5 %) qu'en
rase campagne (-7,6 %).
- la seconde couvre le reste de l'année avec un profil plus
contrasté suivant le milieu et le mois.
On assiste indéniablement à une dégradation en milieu
urbain et en rase campagne en août et septembre ; la situation
s'améliore ensuite en agglomération sur les derniers mois de
l'année, mais la tendance se maintient à la hausse en rase
campagne, sauf en décembre où on trouve à nouveau de bons
résultats simultanément dans les deux milieux. D'août
à décembre, la diminution du nombre de tués en milieu
urbain, poursuivant la tendance de la première partie de l'année
(- 5,9 %), atténue, sans totalement la compenser,
l'augmentation constatée en rase campagne (+ 4,9 %).
NOMBRE D'ACCIDENTS CORPORELS, DE TUES ET DE BLESSES
Indice Base 100 en 1992
ACCIDENTS CORPORELS |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
Rase campagne |
43 004
|
43 627
|
41 866
|
41 661
|
40 082
|
Milieu urbain |
100 358
|
93 873
|
90 860
|
91 288
|
85 324
|
Ensemble des réseaux |
143 362
|
137 500
|
132 726
|
132 949
|
125 406
|
TUES |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
Rase campagne |
5 994
|
6 030
|
5 786
|
5 655
|
5 528
|
Milieu urbain |
3 089
|
3 022
|
2 747
|
2 757
|
2 552
|
Ensemble des réseaux |
9 083
|
9 052
|
8 533
|
8 412
|
8 080
|
BLESSES |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
Rase campagne |
67 577
|
67 648
|
64 745
|
64 477
|
61 003
|
Milieu urbain |
130 527
|
121 372
|
116 087
|
116 926
|
109 114
|
Ensemble des réseaux |
198 104
|
189 020
|
180 832
|
181 403
|
170 117
|
En cinq ans, le nombre d'accidents corporels a diminué de 13 %, celui des tués de 11 % et celui des blessés de 14 % alors que dans le même temps la circulation augmentait de plus de 9 %.
NOMBRE D'ACCIDENTS CORPORELS ET DE TUES PAR TYPES DE VOIES
Indice Base 100 en 1992
A) Autoroutes
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
Accidents corporels |
5 708
|
5 241
|
4 815
|
5 254
|
5 255
|
Tués |
566
|
553
|
446
|
440
|
429
|
B) Routes nationales (rase campagne et
agglomérations < 5.000 habitants)
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
Accidents corporels |
14 070
|
13 538
|
12 974
|
12 460
|
11 895
|
Tués |
2 241
|
2 243
|
2 086
|
2 026
|
1 919
|
C) Routes départementales (rase campagne et
agglomérations < 5.000 habitants)
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
Accidents corporels |
31 571
|
32 361
|
31 406
|
30 926
|
29 585
|
Ensemble des réseaux |
3 895
|
3 902
|
3 822
|
3 710
|
3 640
|
En cinq ans, le nombre d'accidents corporels a diminué de 8 % sur les autoroutes, de 15 % sur les routes nationales et de 6 % sur les routes départementales.
NOMBRE DE TUÉS PAR CATÉGORIES D'USAGERS
Indice Base 100 en 1992
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
Piétons |
1 165
|
1 131
|
1 126
|
1 027
|
987
|
Cyclistes |
348
|
329
|
321
|
374
|
300
|
Cyclomotoristes |
504
|
490
|
472
|
471
|
478
|
Motocyclistes |
945
|
861
|
816
|
780
|
741
|
Usagers de voitures de tourisme |
5 725
|
5 835
|
5 423
|
5 389
|
5 240
|
Usagers de véhicules utilitaires et de poids lourds |
396
|
406
|
375
|
371
|
334
|
Depuis 1992, toutes les catégories d'usagers ont ainsi vu leur nombre de tués diminuer plus ou moins fortement : - 22 % pour les motocyclistes, - 16 % pour les usagers de véhicules utilitaires et de poids lourds, - 15 % pour les piétons, - 14 % pour les cyclistes, - 8 % pour les automobilistes et - 5 % pour les cyclomotoristes.
NOMBRE DE BLESSÉS PAR CATÉGORIES D'USAGERS
Indice Base 100 en 1992
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
Piétons |
23 107
|
21 986
|
21 810
|
21 197
|
19 789
|
Cyclistes |
7 146
|
7 106
|
7 429
|
7 681
|
6 771
|
Cyclomotoristes |
21 577
|
19 847
|
20 072
|
21 487
|
20 156
|
Motocyclistes |
19 392
|
17 753
|
17 044
|
17 278
|
16 356
|
Usagers de voitures de tourisme |
5 725
|
5 835
|
5 423
|
5 389
|
5 240
|
Usagers de véhicules utilitaires et de poids lourds |
8 244
|
8 084
|
7 736
|
7 500
|
6 764
|
Là encore, toutes les catégories d'usagers ont
vu leur nombre de
blessés
diminuer plus ou moins fortement :
- 18 % pour les usagers de véhicules utilitaires et de poids
lourds, - 16 % pour les motocyclistes, - 15 % pour les
automobilistes, - 14 % pour les piétons, - 7 % pour
les cyclomotoristes et - 5 % pour les cyclistes.
Le bilan des six premiers mois de 1997 s'établit comme suit :
Accidents corporels |
Tués |
Blessés graves |
Blessés légers |
Total blessés |
|
6 mois 1997 |
57 726 |
3 568 |
16 334 |
61 487 |
77 821 |
6 mois 1996 |
59 776 |
3 693 |
17 041 |
63 606 |
80 647 |
Différence |
-2 050 |
- 125 |
- 707 |
-2 119 |
-2 826 |
Evolution |
-3,4 % |
-3,4 % |
-4,1 % |
- 3,3 % |
- 3,5 % |
II. LES ENQUÊTES DU PROGRAMME " REAGIR "
Les enquêtes effectuées sur les accidents mortels
depuis 1982 dans le cadre du programme REAGIR, permettent de mieux comprendre
les différents facteurs qui interviennent dans les accidents de la route.
Une analyse réalisée sur 20.000 rapports d'accidents survenus de
1983 à 1996 dans les résultats suivants :
- 95 % des accidents comportent des facteurs se rapportant à
l'usager,
- 47 % des accidents comportent des facteurs se rapportant à
l'infrastructure,
- 28 % des accidents comportent des facteurs se rapportant au
véhicule,
- 7 % des accidents comportent des facteurs se rapportant à
l'alerte, aux soins et aux secours,
- 22 % des accidents comportent des facteurs se rapportant à
des éléments divers, comme la météo.
Parmi les
facteurs se rapportant à l'usager,
on
relève :
- dans 48 % des cas, une vitesse inadaptée,
La vitesse moyenne atteint ou dépasse les vitesses limites
autorisées sauf sur les autoroutes.
- dans 27 % des cas, la présence de l'alcool.
Le facteur "
conception de l'infrastructure
" se
retrouve dans
34 % des accidents. Parmi ceux-ci, 20 % ont un rapport avec la
configuration de la route et 15 % avec les abords. Ce facteur varie peu,
quel que soit le type d'accident.
Le facteur "
entretien et exploitation de
l'infrastructure
"
se retrouve dans 24 % des accidents.
Sur les 20.000 accidents mortels, le facteur "
conception du
véhicule
" se retrouve dans 14 % des cas. Il s'agit
essentiellement des dispositifs de sécurité (3 %) de
résistance aux chocs (4 %) ou de problèmes de
visibilité (5 %).
III. LE TRAITEMENT SPÉCIFIQUE DES ENDROITS " DANGEREUX PONCTUELS OU LINÉAIRES " DU RÉSEAU NATIONAL (" ITINÉRAIRES NOIRS ")
Les endroits dangereux, ponctuels ou linéaires du
réseau routier national, font l'objet d'aménagements qui sont
inventoriés dans les Plans Régionaux d'Aménagements de
sécurité (PRAS) mis au point par les Directions Régionales
de l'Equipement. Ils sont à la fois un document de
référence définissant, à partir d'une analyse de la
sécurité des itinéraires nationaux, un programme
cohérent d'aménagement de sécurité et une
programmation d'opérations sélectionnées,
hiérarchisées et finançables sur contrats et hors contrats
de plan Etat-Région.
Les crédits d'aménagements de sécurité d'initiative
locale, dotation globalisée et déconcentrée à
l'échelon départemental, permettent ainsi de réagir
rapidement par des aménagements légers à divers
problèmes de sécurité dès l'apparition des risques.
En 1997,
le budget dit " itinéraires noirs " s'est
élevé à 183,7 millions de francs dont :
- crédits d'initiative locale :80 millions de francs
- opérations spécifiques de sécurité :
103,7 millions de francs dont les deux tiers servent à financer des
opérations relevant des contrats de plan Etat-Région et un tiers
sur le programme général de sécurité.
Le financement sur le programme général de sécurité
est consacré exclusivement au traitement des endroits les plus dangereux
du réseau national, par des aménagements d'un coût
modéré, compte tenu de l'enveloppe réduite. Les contrats
Etat-Région, résultant de négociations locales, permettent
de traiter des zones sensibles avec des montants par opération plus
élevés.
Ils permettent dans certaines régions de faire du traitement par
itinéraire des obstacles ou des intersections.
Au programme général, des autorisations de programmes ont
été ouvertes en études et en travaux pour près de
30 opérations.
Dans le cadre des contrats Etat-Région, les dotations concernent
36 opérations.
Les crédits destinés aux aménagements de
sécurité, s'ils permettent de continuer à soutenir
l'évolution favorable constatée depuis plusieurs années en
matière de sécurité, restent cependant insuffisants par
rapport aux besoins pour des opérations qui ne peuvent être
financées dans les contrats de plan.
L'enveloppe prévue en 1998 pour les " itinéraires
noirs " reconduit la dotation de 1997 soit 183,7 millions de
francs
en autorisations de programme et en crédits de paiement.
CHAPITRE IV -
LES VOIES NAVIGABLES
I. LE TRAFIC FLUVIAL EN 1997
En raison de mauvaises conditions climatiques le trafic
fluvial, enregistre pour les six premiers mois de l'année 1997 un
recul de - 4,7 % en volume (23,5 contre 24,7 millions de tonnes)
et de - 4,2 % en tonnes-kilomètres (2,75 contre
2,87 milliards de tonnes-kilomètres).
Ce sont essentiellement les produits énergétiques, les
matériaux bruts et les matériaux de construction qui expliquent
la baisse de l'activité globale.
S'agissant des produits énergétiques, on relève pour les
combustibles minéraux solides par exemple, une réduction de
20 points en volume (1,7 contre 2,1 millions de tonnes). Cette
évolution résulte pour l'essentiel de la contraction des frets
sur le bassin de la Seine (EDF) et sur la Moselle (sidérurgie lorraine).
Les hydrocarbures, quant à eux, perdent 13 points (2,8 contre
3,2 millions de tonnes) ; cette réduction s'est notamment
manifestée sur le bassin de la Seine et le couloir rhodanien.
Les agrégats enfin, avec 10,5 millions de tonnes contre 10,9,
perdent un peu plus de 3 points.
Outre les facteurs climatiques déjà évoqués, cette
évolution est consécutive à l'atonie de la production du
secteur du Bâtiment-Travaux Publics notamment en Ile-de-France.
Toutefois, l'évolution infra-annuelle des deux indicateurs
d'activité (tonnes et tonnes-kilomètres) reste pour le moment
orientée à la hausse.
Les produits agricoles avec un peu plus de 3 millions de tonnes sur
6 mois connaissent un niveau d'activité particulièrement
élevé (+ 2,7 % en tonnes et + 17,4 % en
tonnes-kilomètres) ; ils bénéficient, en effet, du
déblocage décidé par Bruxelles des exportations de
céréales vers le marché mondial.
Les produits chimiques et produits dérivés connaissent, en
revanche, un repli (soit respectivement - 5,3 % et - 7,6 % en
volume).
Enfin, les produits divers -qui comprennent les conteneurs- sont en
légère augmentation (+ 2,6 %).
La situation du transport fluvial s'est globalement améliorée au
cours du deuxième trimestre de l'année et l'on envisage pour le
second semestre 1997 les évolutions suivantes : les
agrégats qui représentent un peu plus de 46 % du volume de fret
devraient être en léger recul sur l'ensemble de l'année.
Les secteurs des produits énergétiques et des produits de la
filière métallurgique devraient, également enregistrer une
certaine baisse.
Les produits agricoles et les autres marchandises continueront, en revanche,
à progresser.
Au total, le trafic devrait être compris ,en 1997, entre 49 et
51 millions de tonnes et entre 5,6 et 5,5 milliards de
tonnes-kilomètres, ce qui correspond à un niveau sensiblement
équivalent à celui de 1996.
Rappelons qu'en 1996, le trafic fluvial international sur les voies navigables
aux Pays-Bas a totalisé un fret de plus de 201,1 millions de
tonnes, auquel il convient d'ajouter 89,4 millions de tonnes en trafic
intérieur. Par ailleurs, les transports de conteneurs auraient
totalisé 1,4 millions d'EVP
1(
*
)
(+ 15 %).
Le trafic fluvial belge a représenté environ 100 millions de
tonnes en 1996.
Quant au trafic fluvial allemand, il s'est élevé à
227,1 millions de tonnes en 1996, soit une érosion de
- 4,5 % par rapport à l'année précédente.
Le trafic des conteneurs serait, cependant, de 0,86 million d'EVP, ce qui
correspond à une augmentation de 15 % d'une année à
l'autre.
II. VOIES NAVIGABLES DE FRANCE (V N F)
A. LES MOYENS EN PERSONNEL
En 1996, l'effectif de voies navigables de France a été porté de 275 à 281 emplois. Cet effectif, inchangé en 1997, sera reconduit en 1998.
EMPLOIS ADMINISTRATIFS 1997
(nombre de contrats de travail)
A |
B |
C |
TOTAL |
|
Siège |
45 |
49 |
15 |
109 |
Services déconcentrés |
32 |
34 |
63 |
129 |
Mis à disposition |
8 |
16 |
9 |
33 |
CDD |
0 |
0 |
10 |
10 |
Total |
85 |
99 |
97 |
281 |
Au siège, les agents sont répartis autour de
cinq pôles :
- infrastructure et environnement,
- développement de la voie d'eau, patrimoine et affaires juridiques,
- ressources humaines, services et budget,
- communication et promotion de la voie d'eau,
- informatique et systèmes d'information.
Les autres agents interviennent sur l'ensemble du territoire dans les
trente-trois bureaux d'affrètement, les exploitations commerciales et
les agences comptables secondaires, qui constituent les unités
déconcentrées de l'établissement public.
VNF dispose par ailleurs des 5.500 agents de l'Etat répartis dans
les dix-sept entités régionales ou locales, constituées
par les 6 services spécialisés de navigation et les quatre
services maritimes et de navigation et sept directions départementales
de l'Equipement, mis à disposition de l'établissement depuis sa
création. Ces personnels occupent des emplois administratifs ou
techniques liés à l'entretien et à l'exploitation du
réseau confié à l'établissement.
B. L'ACTIVITÉ DE " VOIES NAVIGABLES DE FRANCE "
Voies navigables de France a deux missions
essentielles :
- la gestion du transport par voies navigables, héritée de
l'Office national de la navigation.
En 1996 et 1997, la politique engagée durant les deux années
précédentes a été poursuivie : mise en oeuvre des
textes réglementaires issus de la loi n° 94-576 du
12 juillet 1994 relative à l'exploitation commerciale des
voies navigables ; aides de VNF aux embranchements fluviaux ; aides à la
modernisation de la profession au titre du plan économique et social,
incitation aux investissements touristiques. Ces initiatives ont permis le
retour de trafics traditionnels de pondéreux sur la voie d'eau et un
développement notable du trafic conteneurs. En outre, le tourisme
fluvial a connu sur ces deux exercices un net développement.
- l'exploitation, l'entretien et le développement du réseau
des voies navigables de l'Etat confié à l'établissement
public, soit 6.800 sur 8.500 kilomètres.
C. LES RESSOURCES ET LES DÉPENSES DE " VOIES NAVIGABLES DE FRANCE "
* Les ressources de " Voies navigables de
France "
proviennent des utilisateurs du réseau. Elles sont
complétées par des subventions de l'Etat, des
collectivités territoriales et de l'Allemagne. Les ressources propres de
l'établissement comprennent trois types de contributions à partir
desquelles sont financés ses moyens de fonctionnement et
d'investissement :
-
la taxe hydraulique
payée par les personnes et organismes
qui prélèvent de l'eau dans le réseau ou qui en rejettent.
C'est la principale ressource de Voies navigables de France. Elle
s'établit à 529 millions de francs en 1996. Son estimation
pour 1997 est de l'ordre de 526 millions de francs.
-
les péages
payés par les transporteurs de
marchandises, les transporteurs de passagers et, plus
généralement, par tous les bateaux circulant sur le
réseau. Le péage " marchandises " rapporte environ
38 millions de francs et le péage " plaisance "
18 millions de francs en 1996 et respectivement 39 millions de francs
et 18 millions de francs pour 1997.
-
les ressources du domaine
confié par l'Etat à
" Voies navigables de France ". Les différentes amodiations
du
domaine public fluvial rapportent environ 25 millions de francs alors que
le montant n'était que de 17 millions de francs environ en
1995 ; l'évolution des barèmes et la mise en place
progressive d'une démarche plus commerciale se référant au
prix du marché ont fait augmenter cette ressource de façon
significative : 30 millions de francs sont prévus ainsi en
1997.
Les ressources propres sont donc légèrement supérieures
à 600 millions de francs.
S'y ajoutent la contribution
générale de l'Etat aux investissements, fixée à
94 millions de francs par an, ainsi que sa contribution à des
investissements individualisés (218,78 millions de francs en 1996
et 271,71 millions de francs en 1997) de même que la participation
des collectivités territoriales aux travaux de restauration du
réseau dans le cadre des programmes co-financés ou d'extension et
de développement du réseau dans le cadre des contrats de plan.
L'ensemble des contributions de l'Etat fait l'objet d'une dotation du fonds
d'investissement des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN)
créé par la loi du 4 février 1995 d'orientation
pour l'aménagement et le développement du territoire.
Les ressources propres devraient connaître une légère
augmentation en 1998. Ces recettes évoluent en effet faiblement à
court terme qu'il s'agisse des péages " marchandises " ou
" plaisance ", des produits du domaine, et du produit de la
taxe
hydraulique, représentant la part la plus importante et dont la
stabilisation n'est pas toujours assurée.
Les ressources propres de " Voies navigables de France "
pour 1996, 1997 et 1998 :
(en millions de francs)
1996 |
1997 |
1998 |
|
Taxe hydraulique |
529,33 |
526,00 |
526,00 |
Péages
|
38,14
|
39,00
|
39,50
|
Redevance domaniales
|
20,73
|
25,30
|
31,00
|
TOTAL |
610,99 |
613,00 |
620,00 |
Les ressources de la section d'investissement ont les
origines
suivantes :
VNF |
Etat |
Collectivités territoriales et Union européenne |
Allemagne |
Total |
|
1996 |
281,37 |
211,18 |
42,41 |
30,00 |
564,96 |
1997 |
251,90 |
281,05 |
60,46 |
70,00 |
663,41 |
1998 |
184,00 |
342,00 |
82,00 |
49,86 |
657,86 |
Entre 1996 et 1997, la diminution de la part de
l'établissement public a été compensée par une
augmentation équivalente du budget d'entretien-exploitation du
réseau (augmentation des dépenses de fonctionnement de
32,8 millions de francs).
Entre 1997 et 1998, la diminution de la part de VNF s'explique, en particulier,
par une baisse sensible du prélèvement sur le fonds de roulement.
Cette baisse est compensée par une forte augmentation (80 millions
de francs) de la subvention de l'Etat au titre du FITTVN.
S'agissant des
dépenses de " voies navigables de
France "
, un montant global de 352,64 millions de francs a
été consacré en 1996 à la restauration et au
développement de son réseau :
- 89,63 millions ont été affectés au
développement du réseau (hors CNR) comprenant la mise au gabarit
1.350/1.500T de la Deûle et la Lys, l'approfondissement de la Moselle,
les travaux sur le canal du Rhône à Sète,
l'aménagement du canal de Calais au gabarit 600/800T, les études
des grandes liaisons Seine-Nord et Seine-Est, une participation aux travaux
d'amélioration des écluses de Kembs sur le Rhin menés par
EDF, concessionnaire, le polder d'Erstein (zone d'expansion des crues du Rhin)
sur un financement apporté par l'Allemagne ;
- à ces travaux, se sont ajoutés 31,8 millions de
francs pour l'aménagement de la section Niffer-Mulhouse du canal du
Rhône au Rhin réalisé par la CNR ;
- 231,21 millions de francs ont été consacrés au
programme normal de restauration du réseau, y compris le programme
sécurité-inondation.
Pour 1997
, l'investissement (d'un montant de 469,58 millions de
francs) devrait se répartir de la manière suivante :
- inscription d'un crédit de 166,3 millions de francs, y
compris 28 millions pour le polder d'Erstein financé par
l'Allemagne pour les opérations de développement du réseau
au titre des contrats de plan (Deûle - Lys - Moselle - Rhône
à Sète) ;
- restauration du réseau existant pour un montant d'environ
303,28 millions de francs.
En 1998
, le programme d'investissement devrait connaître une
augmentation significative grâce à la hausse de la subvention du
FITTVN pour atteindre environ 590 millions de francs qui seraient
affectés pour 170 millions à la poursuite du
développement du réseau (dont 56 millions pour le polder
d'Erstein financé par l'Allemagne) et pour 420 millions de francs
à la restauration des canaux et rivières confiés à
" Voies navigables de France ".
DÉPENSES D'INVESTISSEMENT ET DE RESTAURATION DU
RÉSEAU
CONFIÉ À " VOIES NAVIGABLES DE
FRANCE "
(en millions de francs)
1996 |
1997 |
1998
|
|
Développement du réseau |
89,63 |
166,30 |
170,00 |
Travaux réalisés par la CNR |
31,80 |
||
Restauration du réseau |
231,21 |
303,28 |
420,00 |
TOTAL |
352,64 |
469,58 |
590,00 |
Les dépenses d'entretien sont retracées dans le tableau ci-dessous :
ENTRETIEN - EXPLOITATION DU RÉSEAU CONFIÉ
À
" VOIES NAVIGABLES DE FRANCE "
(en millions de francs)
1996 |
1997
|
1998
|
|
Entretien-exploitation |
172,00 |
205,00 |
197,00 |
Fonds de concours à l'Etat |
36,00 |
36,00 |
36,00 |
TOTAL |
208,00 |
241,00 |
233,00 |
III. LE FITTVN ET LES VOIES NAVIGABLES
Institué en compte d'affectation spéciale par
l'article 47 de la loi de finances pour 1995, le fonds d'investissement
des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN) est destiné,
selon les termes de l'exposé des motifs de la loi du
4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire, à " permettre d'assurer une
véritable égalité des chances de développement de
tous les territoires " par le développement des infrastructures de
transport et l'amélioration des moyens de communication.
En 1997
, 350 millions de francs ont été
alloués aux
voies navigables
, dont notamment 150,4 millions
de francs pour la restauration du réseau et des ouvrages,
105,6 millions de francs en faveur d'opérations
d'aménagement du territoire (bief de Niffer-Mulhouse, liaisons
Seine-Nord et Seine-Est, aménagements de la Saône, du Rhin, de la
Seine, du Lot, du canal du Rhône) et 94 millions de francs pour la
subvention d'investissement à Voies Navigables de France,
affectée à des travaux de restauration et de modernisation du
réseau qui lui est confié.
Pour 1998
, la prévision de recettes a été
fixée à un montant total de
3.900
MF, ce qui
correspond, d'une part, à une reconduction du produit attendu, pour
1997, de la taxe sur le trafic autoroutier concédé
(2.2 milliards de francs) et, d'autre part, à une augmentation du
rendement de la taxe assise sur la production d'hydroélectricité
(1.6 milliard de francs), par le doublement de son taux, porté
à 8,48 centimes à compter du 1er janvier 1998.
Une dotation de 430 millions de francs a été allouée
au chapitre 2 " Investissements destinés aux voies
navigables " : ces crédits sont destinés pour l'essentiel
à amplifier l'effort de restauration du réseau géré
par Voies Navigables de France et à financer des travaux de
sécurité et de préservation d'ouvrages fluviaux sur les
voies restant gérées par l'Etat, notamment dans les ports de
Marseille, Dunkerque et Le Havre.
IV. LES LIAISONS A GRAND GABARIT
A. LIAISON RHIN-RHÔNE
On sait que le Gouvernement a décidé
d'abandonner le projet de mise à grand gabarit du canal
Rhin-Rhône. Il a fait valoir que l'importance des atteintes directes et
irréversibles au patrimoine naturel et plus généralement
au cadre de vie dans les régions traversées n'était pas
compensée par l'intérêt d'un projet dont le coût
d'investissement et le déficit prévisionnel de fonctionnement
étaient excessifs.
Les procédures d'acquisition foncière en cours ont ainsi
été suspendues. La déclaration d'utilité publique a
été abrogée par un décret du
1er novembre 1997i tandis qu'une mission interministérielle
était mise en place pour examiner les conséquences de l'abandon
du projet et de proposer de manière concertée, les conditions de
mise en oeuvre de cette décision.
Pour votre Commission, cet abandon a été décidé
sans véritable concertation ni études préalables. Il lui
apparaît que des considérations de court terme ont prévalu,
une fois encore, sur une véritable appréciation du projet
à échéance de 10 ou de 15 ans. Une réflexion
s'impose sur les conséquences d'une décision qui met fin à
un projet dont l'objet n'était rien moins qu'assurer l'avenir d'un axe
structurant europén reliant le Nord et le Sud de l'Europe.
Réuni le 4 novembre 1997, sous la présidence de
M. Jacques Rocca-Serra, sénateur des Bouches-du-Rhône, et en
présence de M. Daniel Hoeffel, sénateur du Bas-Rhin, ancien
Ministre, le groupe d'études " Rhin-Rhône et voie
navigables " du Sénat a pris acte de la publication, au Journal
Officiel du 1er novembre, du décret d'abrogation de la
déclaration d'utilité publique du canal à grand gabarit
" Rhin-Rhône ".
Il a publié le communiqué suivant :
" Alors qu'une loi de la République, celle du
4 février 1995, faisant suite elle-même à la loi
du 4 janvier 1980 sur la concession des travaux, avait, dans un
consensus de tous les groupes parlementaires, décidé dans son
article 36 l'achèvement et le financement de la liaison
" Rhin-Rhône ", un décret ministériel vient
remettre en question la parole de l'Etat et une volonté exprimée
par tous les Présidents de la Ve République.
Le groupe d'Etudes avait déjà exprimé ses réserves
contre la décision du Premier Ministre d'abandon de ce projet. Cette
décision remettait en cause un équipement essentiel
d'aménagement du territoire. Elle ouvrait la voie à l'affectation
à un autre objet que le transport fluvial d'une ressource pérenne
-le concours EDF à la SORELIF Saône-Rhin- qui lui avait
été exlusivement consacrée, en 1995, sans qu'il soit fait
appel au contribuable. Enfin, elle reniait un engagement de la France au plan
européen.
Devant le manquement à la parole de l'Etat et l'absence de concertation
avec la Représentation nationale, le groupe d'Etudes entend poursuivre
l'action sous toutes les formes efficaces pour que soit enfin
réalisé l'axe Mer-du-Nord/Méditerrannée, liaison
nord-sud structurante de notre continent ".
B. LIAISON SEINE-NORD
Le projet de liaison fluviale à grand gabarit
Seine-Nord doit relier le bassin de la Seine au réseau fluvial du Nord
de la France et au-delà de l'Europe par un canal à grand gabarit
permettant le passage de convois d'une capacité allant jusqu'à
4.400 tonnes.
Les études de cadrage et le débat sur l'opportunité du
projet mené de novembre 1993 à novembre 1994 ont permis de
distinguer trois zones d'études :
- le tronçon central (de Compiègne au canal
Dunkerque-Escaut),
- l'aménagement du canal Dunkerque-Escaut,
- l'aménagement de l'Oise, de Conflans-Sainte-Honorine à
Compiègne.
Les études préliminaires au choix du tracé sur le
tronçon central ont permis d'analyser 21 fuseaux de tracés
regroupés en trois familles : à l'ouest proches du canal du
Nord, à l'est proches du canal de Saint-Quentin et intermédiaires.
Une concertation locale sur le choix du fuseau, coordonnée par le
Préfet de la Région Picardie, s'est ouverte le
15 septembre 1997 et se déroulera jusqu'au début de
l'année 1998.
D'autre part, des études sont menées pour examiner
l'opportunité économique et les possibilités techniques de
mise au grand gabarit de l'Oise à l'aval de Compiègne et du canal
Dunkerque-Escaut.
Après l'établissement d'un plan de financement, les travaux de
construction pouvaient commencer à l'horizon 2000.
C. LIAISON SEINE-EST
La maîtrise d'ouvrage des études de cadrage de la
liaison Seine-est a été confiée à VNF au mois de
juin 1995. Cette phase d'études, qui doit s'achever à la fin
de l'année 1997, devrait permettre de rassembler les informations
nécessaires au lancement du débat public sur l'opportunité
économique et la faisabilité technique de la liaison dans une
perspective intermodale, sans préjuger de son tracé.
Cinq millions de francs en 1996 et six millions de francs en 1997 ont
été inscrits au Fonds d'investissement des transports terrestres
et des voies navigables pour permettre le financement des études.
V. LES LIAISONS À PETIT GABARIT
En 1996, une dotation de 157 millions de francs a
été affectée par Voies navigables de France à la
restauration du réseau à petit gabarit, soit 51 % du
programme d'investissements global de l'établissement.
Cet effort a été multiplié par l'implication des
collectivités territoriales, au travers de programmes cofinancés.
Les programmes en cours concernent les régions suivantes :
* Région Bourgogne
Le montant global des travaux s'élève à 29,3 millions
de francs par an.
* Région Franche-Comté
Le programme en cours, d'un montant de 8,6 millions de francs par an,
porte sur le canal du Rhône au Rhin actuel et la petite Saône.
* Région Centre
Le montant global des travaux s'élève à 8 millions de
francs pour la restauration du canal latéral à la Loire et des
canaux de Briare et du Loing.
* Région Auvergne
Un programme co-financé a été signé avec le
département de l'Allier pour un montant de 1,7 million de francs
par an consacré à la restauration du canal latéral
à la Loire et du canal de Roanne à Digoin.
* Région Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et
Aquitaine
Le programme correspond essentiellement à des travaux de restauration du
canal des Deux-Mers et, en particulier, du canal du Midi classé
patrimoine mondial par l'UNESCO.
Conscientes de l'intérêt économique et culturel de cet
ouvrage, les collectivités territoriales ont engagé un programme
de restauration en parallèle avec celui fixé par VNF pour un
montant de 10,66 millions de francs en 1996 dont 5,66 millions ont
été financés par l'établissement public.
Outre ces programmes co-financés, les principales opérations ont
concerné la restauration des ouvrages (écluses de Bassou et de
Golbey), les défenses de berges et la lutte contre les inondations
(confortement des digues des canaux de Saint-Quentin, des Ardennes et
latéral à la Marne), ainsi que les dragages (Yonne en
particulier).
En 1997 et en 1998, l'effort de Voies Navigables de France sera maintenu sur
les programmes et opérations cofinancés par les
collectivités, tant sur le plan des travaux de restauration que sur
celui de la recherche de la mise en valeur de la voie d'eau en milieu urbain
notamment, en intégrant l'aspect économique et environnemental de
l'investissement.
Les crédits d'entretien et d'exploitation du réseau à
petit gabarit devraient s'élever à 112 millions de francs en
1998 comme les deux années précédentes.
VI. LES CONTRATS DE PLAN EN MATIÈRE DE VOIES NAVIGABLES
Les contrats de plan concernent trois régions :
Nord-Pas-de-Calais ; Languedoc-Roussillon et la Lorraine.
*Région Nord-Pas-de-Calais :
La Deûle et la Lys
L'objectif poursuivi est la mise au gabarit de 1.350/1.500 tonnes de la
Deûle entre Lille et Deûlémont et, conformément aux
engagements pris dans la convention franco-belge du
3 février 1982, de la Lys mitoyenne entre Deûlement et
Halluin.
Xe plan
: le programme révisé s'élève
à 243 MF répartis pour 149,07 MF sur la Deûle et
93,93 MF sur la Lys, le financement est assuré par l'Etat et VNF
(75 %), la Région (6,25 %) et le Département du Nord
(18,75 %).
L'aménagement de la Lys sur la section Deûlémont-Comines et
les travaux de la section Wervicq-Bousbecq s'achèveront en 1998,
à l'exception de quelques aménagements paysagers qui seront
réalisés au cours du XIe plan. Les travaux de la Deûle se
poursuivront au cours du XIe plan.
XIe Plan
: le programme prévoit l'aménagement de la
section Lille-Quesnoy de la Deûle (157,10 MF) ainsi que quelques
travaux paysagers sur la Lys (4,9 MF). Son financement est assuré
par l'Etat (30 %), VNF (30 %) et les collectivités
territoriales (40 %). Il devrait s'exécuter sur toute la durée du
plan. Il prévoit par ailleurs la restauration et l'aménagement
paysager du canal à grand gabarit Dunkerque-Escaut (175 MF). Son
financement est assuré par l'Etat (32,50 MF), VNF (32,50 MF)
et les collectivités territoriales : région
Nord-Pas-de-Calais (21,70 %), département du Nord (7,3 %),
département du Pas-de-Calais (6 %).
Les dépenses de VNF ont été de 21,5 MF en 1996. Il
est prévu 45,2 MF en 1997 et 25 MF en 1998.
* Région Languedoc-Roussillon :
canal du Rhône à
Sète
Xe Plan
: le montant global des travaux d'aménagement du canal du
Rhône à Sète s'élève à 141,7 MF
dont le financement est assuré par l'Etat et VNF (60 %), la
région (25 %) et les départements de l'Hérault et du Gard
(15 %). L'objectif poursuivi est d'ouvrir le canal du Rhône à
Sète à tous les automoteurs du Rhône à pleine
charge. Les travaux sont achevés.
XIe Plan
: la deuxième et dernière phase de la digue
de protection en mer permettant l'accès du trafic fluvial au port de
Sète par tous les temps est inscrite dans le contrat de plan pour un
montant de 121 millions de francs. Le financement est réparti de la
manière suivante : Etat (34 millions de francs), VNF
(34 millions de francs), collectivités territoriales
(30 millions de francs), et l'Union européenne (FEDER)
(23 millions de francs).
La première phase des travaux de construction de la digue en mer, d'un
montant de 24 millions de francs, qui représentait l'essentiel du
programme d'études, a été réalisée hors
contrat de plan et a été financée, outre par un
financement européen au titre du plan intégré
méditerranéen (PIM), par les collectivités territoriales
et VNF.
Les dépenses de VNF ont été de 2,9 millions de francs
en 1996. Il est prévu 10,9 millions de francs en 1997 et
44 millions de francs en 1998.
* Région Lorraine :
la Moselle
Xe Plan
: il concerne l'approfondissement à 3,00 mètres
de la rivière de la Moselle entre Apach, à la frontière
germano luxembourgeoise, et le port de l'Orne sur la commune de Richemont (soit
environ 35 km). Le montant des travaux envisagés pour la
durée du plan s'élève à 50 millions de francs
dont le financement est assuré par l'Etat et VNF (75 %), la
Région (8,34 %) et le département de la Moselle (16,66 %).
Les travaux de dragages sont terminés, l'aménagement du terrain
de dépôt est en cours de réalisation.
XIe Plan
: ce plan permettra :
- d'achever la mise à 3 mètres de la Moselle entre
Richemont et Frouard (Nancy) pour un montant de 60 millions de
francs ; la répartition financière étant la suivante
: Etat (18 millions de francs), VNF (18 millions de francs),
région Lorraine (12 millions de francs) et départements de
la Moselle et de Meurthe-et-Moselle (12 millions de francs).
- d'allonger l'écluse de Clévant commandant l'accès
au port de Nancy pour un montant de 20 millions de francs, dont : Etat :
6 millions de francs, VNF : 6 millions de francs, région
Lorraine : 4 millions de francs et département de
Meurthe-et-Moselle : 4 millions de francs.
Les travaux relatifs à cet ouvrage sont en cours de réalisation
et seront achevés à la fin de l'année 1997.
Les dépenses de VNF ont été de 30,8 millions de
francs en 1996. Il est prévu 28,1 millions de francs en 1997 et
8 millions de francs en 1998.
VII. L'ACTIVITÉ DES PORTS FLUVIAUX
Le volume de trafic géré par les ports fluviaux
résulte principalement du niveau d'activité du transport fluvial,
lui-même étroitement dépendant de la conjoncture en
particulier dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.
Le trafic du Port Autonome de Paris est ainsi lié aux 4/5e à
l'activité Bâtiment et Travaux Public en Ile-de-France. Ce secteur
a connu en 1996 une diminution de 2,4 millions de tonnes, tandis que les
autres trafics ont crû de 0,6 million de tonnes. Avec une diminution
nette globale du trafic de 1,6 millions de tonnes, le port de Paris accuse
donc une régression de 9 % par rapport au volume
réalisé en 1995.
Cette évolution est différente dans le cas de ports dont
l'activité est davantage orientée vers les marchandises
générales notamment en conteneurs.
Le Port Autonome de Strasbourg a vu son volume annuel passer de
10.000 équivalents-vingt-pieds (EVP) en 1991 à près
de 35.000 en 1996, du fait, principalement, de la réalisation
d'équipements qui lui ont permis de profiter au mieux des escales
réalisées par les lignes régulières rhénanes.
En 1996, VNF a investi dans les ports de Rouen (grue de transbordement direct
de farines en sacs : 20 millions de francs) et de Marseille-Fos
(plate-forme d'interface fluviale-maritime sur le site des Tellines :
26 millions de francs).
Ces deux investissements constituent le complément indispensable
à plusieurs équipements réalisés dans les ports
fluviaux des deux bassins concernés (Seine et Rhône-Saône).
Ils parachèvent des stratégies concertées de
développement de la voie d'eau sur ces deux régions, (notamment
le schéma directeur des ports du bassin Rhône-Saône) et
impliqueront une augmentation notable du trafic fluvial sur les axes rhodanien
et séquanien.
La situation financière des ports fluviaux se caractérise par une
stabilité des investissements qui concernent essentiellement le
traitement des interfaces modales.
SITUATION FINANCIÈRE DES PORTS AUTONOMES DE PARIS ET STRASBOURG
(millions de francs)
PA PARIS |
PA STRASBOURG |
|||||||
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
Chiffre d'affaires |
267,7 |
275,5 |
282,8 |
287,5 |
113,3 |
112,5 |
113,5 |
115,9 |
Produits d'exploitation |
299,6 |
294,0 |
293,0 |
126,3 |
179,8 |
154,4 |
123,6 |
126,3 |
Charges d'exploitation |
262,9 |
267,9 |
249,0 |
117,0 |
157,3 |
134,4 |
112,6 |
117,0 |
Production immobilisée |
2,6 |
1,2 |
1,8 |
2,6 |
2,6 |
1,0 |
2,4 |
2,6 |
Valeur ajoutée |
181,9 |
184,8 |
200,6 |
204,5 |
86,6 |
89,2 |
92,2 |
92,0 |
Excédent brut d'exploitation |
121,6 |
120,0 |
128,4 |
132,4 |
25,2 |
26,5 |
25,5 |
24,0 |
Capacité d'autofinancement |
102,4 |
97,5 |
97,8 |
111,5 |
25,2 |
26,6 |
27,8 |
21,0 |
Résultat |
36,7 |
26,1 |
25,0 |
16,0 |
22,5 |
20,0 |
12,7 |
9,0 |
EVOLUTION DE L'ACTIVITÉ DES PORTS FLUVIAUX
1995/
|
|
Port autonome de Paris |
-9,05 % |
Port autonome de Strasbourg |
-7,77 % |
Port autonome de Thionville Illange |
+0,59 % |
Port autonome de Rouen |
-2,58 % |
Port autonome de Mulhouse Ottmarsheim |
-2,17 % |
Poscs |
-12,79 % |
Port autonome du Havre |
-3,87 % |
Port autonome de Dunkerque |
-12,64 % |
Port de Bernières sur Seine |
-5,21 % |
Port de Metz |
+2,62 % |
*
* *
En conclusion, votre rapporteur pour avis présentera
les observations suivantes :
Si l'on prend en compte les moyens d'engagement (dotations ordinaires +
autorisations de programme) affectés à la construction du
réseau routier national, on constate que les crédits
budgétaires diminuent de 11,3 %. L'ensemble des autorisations de
programmes, comprenant les dotations du fonds d'investissement des transports
terrestres et des voies navigables et du fonds d'aménagement de la
région Ile-de-France enregistrent, quant à elles, une baisse de
4,2 %.
Les contrats de plan Etat-régions continuent de prendre du retard, les
crédits de fonds de concours provenant des régions étant
en forte réduction (5.400 millions de francs contre
7.457 millions de francs en 1997) en raison du surcroît de
dépenses que les régions ont consenties par anticipation au
moment du gel de la participation de l'État en 1997.
En ce qui concerne les crédits d'entretien du réseau national, on
relève en revanche que les actions de réhabilitation et de
renforcement des chaussées bénéficieront de
83 millions de francs de crédits en provenance du FITTVN, soit une
croissance de 37 %.
Une question se pose cependant : est-il dans la vocation du FITTVN, fonds
d'aménagement du territoire, de financer des dépenses d'entretien
routier ?
Ne se dirige-t-on pas vers une " débudgétisation " du
financement du réseau routier classique ?
S'agissant des investissements autoroutiers, on peut légitimement se
demander si l'objectif d'une réalisation en dix ans à partir de
1994 du schéma directeur routier national de 1992 demeure l'objectif du
Gouvernement.
Déjà, plusieurs liaisons inscrites au schéma directeur
sont remises en cause. Citons : l'A 58 (doublement nord de l'autoroute A8
dans le Var et les Alpes-Maritimes), l'A 52 Gap-Sisteron et le
débouché en Seine-Saint-Denis de l'autoroute A 16.
La révision du schéma directeur routier national était
subordonnée au schéma d'aménagement et de
développement du territoire prévu par la loi d'orientation de
1995. Elle est maintenant doublement subordonnée puis que le
ministère de l'environnement et de l'aménagement du territoire
est en train de mettre au point une modification de la loi de 1995.
Afin de maintenir des tarifs de péage acceptables, et assurer
l'équilibre financier des sociétés concessionnaires, tout
en poursuivant le programme de construction, il est essentiel que l'État
ne crée pas de nouvelles charges aux sociétés d'autoroutes.
Une autre menace pèse sur notre système autoroutier tel qu'il
existe depuis 1955 : la création d'un établissement public
baptisé " Routes de France " qui assurerait la
" péréquation des financements " entre voirie
routière et autoroutes. Ce faisant, il " coifferait "
réseau routier classique et système autoroutier, réduisant
les sociétés d'autoroute au rôle de simples
opérateurs.
Le risque serait l'assèchement des ressources du réseau
autoroutier et la débudgétisation des routes.
En ce qui concerne les crédits de la sécurité
routière, on note une hausse modérée pour 1998 :
1,8 % en moyens de paiement et 3,8 % en moyens d'engagement. Ce
budget fait cependant l'objet d'annulations massives dans le cadre de la
" régulation budgétaire ". Les crédits de
paiement réellement disponibles en 1997 n'ont été ainsi
que de 373 millions de francs pour 430 millions de francs
votés, soit 13 % de moins.
Il importe d'y ajouter les crédits des aménagements locaux de
sécurité (visant à traiter les zones où les
accidents sont particulièrement denses) qui relèvent de la
compétence de la direction des routes (183,7 millions de francs en
1998).
Ce projet de budget annonce, s'agissant des routes, deux priorités :
D'abord, la mise en service du schéma directeur d'exploitation de la
route. Elle consiste à équiper les réseaux de
matériels destinés à l'amélioration du confort des
usagers et de la fluidité du trafic : centres de surveillance et de
gestion de la circulation, panneaux à messages variables, postes d'appel
d'urgence, caméras... En sus des programmes déjà
engagés dans les grandes agglomérations (Ile-de-France, Lille,
Toulouse, Bordeaux, Nantes, Marseille, Metz et Nancy), une nouvelle action doit
être mise en oeuvre en vallée du Rhône afin
d'améliorer le trafic lors des pointes.
En second lieu, une réforme tendant à moderniser la formation des
conducteurs et à renforcer les moyens des inspecteurs des permis de
conduire, est à l'étude.
Les résultats de l'année 1996 ont été relativement
bons, avec une diminution de 3,9 % du nombre de tués. Ils restent,
cependant, très en-deçà des attentes.
L'amélioration de la sécurité routière tend, en
effet, à se " stabiliser ". On note que par exemple la
vitesse
moyenne se maintient à un niveau excessif. Par ailleurs, si le nombre
des accidents décroît, leur gravité s'amplifie plutôt.
S'agissant enfin des crédits destinés aux voies fluviales,
soulignons que la dotation prévue pour 1998 du FITTVN (430 millions
de francs) reste très inférieure au produit attendu de la taxe
sur les ouvrages hydroélectriques concédés (pesant sur
EDF) dont le tarif est doublé par le projet de loi de finances (total
1,69 milliard de francs).
En ce qui concerne les grands projets, la priorité du Gouvernement est
désormais donnée à la voie fluviale Seine-Nord qui
permettra de relier l'Ile-de-France au bassin de l'estuaire du Rhin.
La décision d'abandonner la mise à grand gabarit du Canal
Rhin-Rhône
aura des conséquences qu'il est difficile
d'évaluer. Equipement essentiel d'aménagement du territoire, le
canal Rhin-Rhône aurait constitué le grand axe structurant qui
aurait redynamiser des ports fluviaux tels que ceux de Strasbourg, Mulhouse,
Lyon et assurer l'avenir de Marseille et de sa région. Il aurait surtout
redistribué les cartes en Europe en créant,
en France
, une
grande voie de communications et d'échanges entre le Nord et le Sud de
notre continent.
Sur proposition du rapporteur, la commission a émis un avis
défavorable à l'adoption des crédits des routes et des
voies navigables dans le projet de budget du ministère de
l'équipement, des transports et du logement pour 1998.
EXAMEN PAR LA COMMISSION
Réunie le Mardi 18 novembre 1997 sous la
Présidence de M. Jean François-Poncet, président - La
commission a procédé
à l'examen du rapport pour avis de
M. Georges Gruillot sur les crédits consacrés aux routes et
aux voies navigables dans le projet de loi de finances pour 1998.
M. Georges Gruillot, rapporteur pour avis,
a, d'abord, signalé qu'il
avait à rendre compte de trois catégories de crédits : les
crédits des routes, ceux de la sécurité routière
et, enfin, ceux des voies navigables.
S'agissant des crédits des routes, il a déclaré qu'ils
devraient bénéficier, en 1998, d'une dotation de
7,366 milliards de francs en dépenses ordinaires et crédits
de paiement, soit une progression de 0,4 % par rapport à 1997.
En ce qui concerne, en revanche, les moyens d'engagement (dépenses
ordinaires + autorisations de programmes), il a souligné que la
dotation prévue pour 1998 enregistrait une diminution de 4,9 % par
rapport à 1997 (6,166 milliards de francs).
Le rapporteur pour avis a ensuite relevé que le budget des routes
comprenait trois actions : le développement du réseau routier,
l'entretien du réseau routier et, enfin, le développement du
réseau autoroutier, financé, pour l'essentiel, par des ressources
extra-budgétaires.
A propos du développement du réseau routier,
M. Georges
Gruillot, rapporteur pour avis,
a souligné que l'enveloppe du
programme d'investissements atteindrait, en 1998, 4,071 milliards de
francs en crédits de paiement (- 0,6 % par rapport à
1997) et 2,857 milliards de francs en autorisations de programme
(- 11,4 % par rapport à 1997).
Il a ensuite relevé qu'une masse importante de crédits en
provenance de comptes spéciaux du Trésor viendrait renforcer ces
dotations : 1,557 milliard de francs en provenance du fonds
d'investissement des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN) et
466 millions de francs en provenance du fonds d'aménagement de la
région Ile-de-France (FARIF).
Evoquant la ventilation des autorisations de programme entre les
différents projets d'investissement,
M. Georges Gruillot, rapporteur
pour avis,
a signalé les grands programmes de désenclavement
du Massif central : l'A75 Clermont-Ferrand/Béziers ; l'A20
Vierzon-Brives ; le programme d'aménagement spécial de la RN7
Nevers-Balbigny. Ces programmes, a-t-il ajouté, devraient recevoir, en
1998, une dotation -exclusivement financée par le FITTVN- de
1,39 milliards de francs en autorisations de programme contre
1,67 milliard de francs en 1997.
Il a aussi précisé que la section nord Bobigny-Nanterre et la
section ouest Pont Becquet-Pont de Rouen (section de l'A86)
bénéficieraient de crédits en provenance du FARIF à
hauteur de 170 millions de francs.
En dépit d'une augmentation de 6,6 % des programmes liés aux
contrats Etat-régions, le rapporteur pour avis a indiqué que le
total des investissements routiers enregistrait une baisse de - 4,2 %
en 1998.
Pour l'entretien du réseau routier,
M. Georges Gruillot, rapporteur
pour avis,
a relevé la progression (+ 4,2 % en
crédits de paiement et + 4 % en autorisations de programme)
des crédits destinés aux actions de renforcement des
chaussées et de réhabilitation des autoroutes urbaines, ainsi que
la stabilisation des crédits d'entretien courant (+ 0,8 % en
crédits de paiement) constitués pour l'essentiel des moyens de
fonctionnement des directions départementales de l'équipement.
Evoquant ensuite le réseau routier autoroutier concédé, le
rapporteur pour avis a d'abord signalé que depuis 1994, la politique
tarifaire et les conditions du recours à l'emprunt de sept
sociétés concessionnaires faisaient l'objet de contrats de plan
quinquennal. Il a ajouté que le schéma directeur routier national
du 1er avril 1992 avait prévu l'adjonction de
940 kilomètres d'autoroute supplémentaires par rapport au
schéma de 1988. En 1997, a-t-il précisé,
211 kilomètres de sections ou de tronçons d'autoroute ont
été mis en chantier, 1.029 kilomètres étant
actuellement en travaux, notamment l'A20 entre Brives et Montauban, la section
de l'A16 entre Abbeville et Boulogne et l'A39 entre Dôle et Bourg en
Bresse. Il a, en outre, indiqué que neuf sections
concédées et vingt-deux sections non concédées
avaient été mises en service en 1997, notamment : l'A85
Angers-Vivy, l'A16 Abbeville-Boulogne, l'A28 Blangy-Neufchatel, et la section
de l'A20 contournant Châteauroux.
En 1998, a-t-il souligné, ce sont 373 kilomètres qui
devraient être mis en service tandis que les mises en chantier
concerneraient, notamment, les sections de l'A29 entre Amiens et Saint-Quentin
et celle de l'A85 entre Tours et Vierzon.
M. Georges Gruillot, rapporteur pour avis,
a enfin indiqué que le
budget de l'Etat ne prévoyait, s'agissant du programme autoroutier,
qu'une modeste dotation de 35 millions de francs en autorisations de
programme pour le financement des études de définition des
tracés des autoroutes concédées.
Abordant les crédits affectés à la sécurité
routière, le rapporteur pour avis a déclaré que les moyens
de paiement affectés aux actions conduites en matière de
sécurité routière progresseraient de 1,8 % en 1998
avec une dotation de 437,5 millions de francs. Les crédits du titre
III (250,2 millions de francs en 1998, soit une hausse de 5,5 % par
rapport à 1997) se décomposent en trois volets : les moyens de
fonctionnement de l'exploitation de la route (165,1 millions de francs),
les dépenses du délégué interministériel
à la sécurité routière (44,7 millions de
francs) et, enfin, les crédits affectés à la formation des
conducteurs (40,3 millions de francs).
Après avoir relevé que les crédits d'incitation en
matière de sécurité routière
s'élèveraient à 1 million de francs, en 1998, soit un
montant inchangé par rapport à l'année dernière, le
rapporteur pour avis a souligné que l'effort d'investissement
(183,2 millions de francs en autorisations de programme soit
+ 7,1 % par rapport à 1997) porterait plus
particulièrement en 1998 sur le développement des nouvelles
technologies d'information des usagers en vue de réduire les embarras de
circulation, en particulier les programmes " Sirius "
(Ile-de-France)
" Erato " (Toulouse), " Aliénor "
(Aquitaine),
" Marius " (Marseille), " Alegro "
(Lille), et
" Sillon Moselan " (Lorraine).
Evoquant, enfin, les crédits des voies navigables,
M. Georges
Gruillot, rapporteur pour avis,
a indiqué que, depuis la
création de l'établissement public " Voies navigables de
France " (VNF), en 1991, et du FITTVN, en 1995, le budget des
transports
terrestres ne contenait plus, les concernant, qu'un petit reliquat
affecté, pour l'essentiel, au plan d'aide à la batellerie
-doté en 1998 comme en 1997 de 20 millions de francs-.
Il a indiqué que la plus grande partie des crédits publics
destinés aux voies navigables étaient d'origine
extrabudgétaire : le FITTVN versera ainsi 430 millions de francs
(+ 23%) à VNF qui envisage, en ce qui le concerne, d'investir
590 millions de francs en 1998.
En conclusion,
M. Georges Gruillot, rapporteur pour avis,
a
souligné que l'ensemble des autorisations de programme (budget, FITTVN
et FARIF) enregistrerait une baisse de 4,2 % tandis que les contrats de
plan Etat-régions continueraient de prendre du retard en raison de la
forte réduction des crédits de fonds de concours en provenance
des régions. Cette réduction (5,4 milliards de francs en
1998 contre 7,4 milliards de francs en 1997), a-t-il souligné,
s'explique par le surcroît de dépenses que les régions ont
dû consentir par anticipation au moment du gel de la participation de
l'Etat en 1997. Sur ce point, le rapporteur pour avis s'est interrogé
sur les conséquences du non-respect par l'Etat de ses engagements et
partant, sur la valeur juridique des contrats Etat-régions.
Il s'est ensuite demandé s'il était bien dans la vocation du
FITTVN de financer des dépenses d'entretien de la voirie routière
nationale. Il s'est aussi inquiété de l'éventuelle
création d'un établissement public destiné à
assurer la péréquation des financements entre voirie
routière et autoroutes et qui, en réduisant les
sociétés concessionnaires au rôle de simples
opérateurs, pourrait déboucher sur l'assèchement des
ressources du réseau autoroutier et la débudgétisation des
routes.
Il s'est aussi interrogé sur l'avenir du schéma directeur routier
national de 1992 en signalant que trois liaisons, au moins, étaient
déjà directement remises en cause : l'A58, l'A51 et le
débouché en Seine-Saint-Denis de l'A16.
Rappelant que la révision du schéma directeur routier national
était subordonnée au schéma d'aménagement et de
développement du territoire prévu par la loi d'orientation de
1995, le rapporteur pour avis a relevé que le ministère de
l'environnement et de l'aménagement du territoire était en train
de mettre au point une modification de ladite loi.
Le rapporteur pour avis, a, en outre, fait observer que les crédits de
la sécurité routière faisaient traditionnellement l'objet
d'annulations massives dans le cadre de la régulation budgétaire
: ainsi, les crédits de paiement réellement disponibles en 1997
ne s'étaient élevés qu'à 373 millions de
francs, soit - 13 % par rapport aux crédits votés.
La
sécurité routière, a-t-il ajouté, a
néanmoins connu une amélioration en 1996 avec une diminution de
3,9 % du nombre de tués,
M. Georges Gruillot, rapporteur
pour avis,
a toutefois souligné estimé que les progrès
constatés demeuraient très en-deçà des attentes et
que si le nombre des accidents enregistrait une baisse, leur gravité
avait en revanche tendance à s'amplifier.
Le rapporteur pour avis a encore relevé que la dotation du FITTVN
affectée en 1998 aux voies navigables (430 millions de francs)
serait très inférieure au produit attendu de la taxe sur les
ouvrages hydroélectriques concédés (1,69 milliard de
francs), dont le projet de loi de finances prévoit le doublement du
taux.
Evoquant enfin les grands projets fluviaux, le rapporteur pour avis a
déclaré que seul demeurait en lice le projet de voie fluviale
Seine-nord, qui devrait permettre de relier l'Ile-de-France au bassin de
l'estuaire du Rhin, après la décision d'abandonner le projet de
construction du canal Rhin-Rhône. Sur ce point,
M. Georges Gruillot,
rapporteur pour avis,
a rappelé les termes du communiqué
publié par le groupe d'études sur le canal Rhin-Rhône,
présidé par M. Jacques Rocca Serra.
Le rapporteur pour avis a estimé qu'au même titre que pour les
contrats de plan, il y avait eu, sur ce sujet, manquement à la parole de
l'Etat.
En conclusion, il a estimé que les " atermoiements "
gouvernementaux en matière de politique des transports terrestres
étaient de mauvais augure pour le redressement de l'emploi et l'avenir
économique de la France ainsi que pour son intégration
européenne à l'heure de la mise en place de l'euro.
M. Jean François-Poncet, président
, s'est
déclaré, tout d'abord, choqué par le fait qu'un projet
voulu par le Parlement dans une loi -en l'occurrence le financement et
l'achèvement de la construction du canal Rhin-Rhône prévus
par l'article 36 de la loi d'orientation et d'aménagement du
territoire de 1995- puisse être remis en cause par une simple
décision ministérielle. A cet égard, il a estimé
que le décret ministériel mettant fin au projet paraissait
entaché d'illégalité.
Abordant ensuite le problème de la débudgétisation,
M.
Jean François-Poncet, président,
s'est vivement
élevé contre la " dénaturation " du FITTVN, dont
le législateur avait souhaité qu'il soit un outil financier
supplémentaire au service de l'aménagement du territoire, et que
les services du ministère des finances tendaient à transformer en
simple substitut au budget.
Par ailleurs, a-t-il ajouté, le comité de gestion où les
élus sont représentés n'est toujours pas en mesure
d'exercer de véritables prérogatives dans le choix des
investissements, alors que c'est à cette seule condition que le
Parlement avait accepté de renoncer au statut d'établissement
public pour le FITTVN.
Il a, encore, vivement critiqué le fait que le fonds soit utilisé
pour financer l'entretien de la voirie routière nationale et
souligné que le projet de faire financer ledit entretien par les
péages sonnerait le glas de tout notre système de financement des
autoroutes.
Soulignant enfin le rôle vital du désenclavement dans
l'aménagement du territoire,
M. Jean François-Poncet,
président
, s'est demandé si les pouvoirs publics n'avaient
pas profondément modifié leur position sur ce sujet.
M. Marcel Deneux
s'est interrogé sur le calendrier de
réalisation du projet de liaison fluviale Seine-Nord. Il s'est ensuite
demandé si le développement du réseau autoroutier
n'était pas facilité par le régime de la concession.
Sur ce point,
M. Jean François-Poncet, président
, a
souligné que le niveau d'endettement des sociétés
concessionnaires d'autoroutes imposait au système un certain nombre de
contraintes.
M. Marcel Deneux
a enfin précisé que la section de l'A16
Amiens-Abbeville était mise en service depuis le 26 juin 1997
et qu'une section de l'A29 devrait relier Amiens à Saint-Quentin en 1998.
M. Jean Huchon
a rappelé, pour sa part, que le tronçon
Angers-Vivy avait été mis en service le 10 janvier 1997 et
qu'il comptait bien sur le lancement, en 1998, de l'A87
Angers-Cholet-La-Roche-Sur-Yon.
M. Jean-Paul Emorine
s'est déclaré en plein accord avec
les observations formulées par le rapporteur et le président Jean
François-Poncet sur le problème de la
" débudgétisation " ainsi que sur l'abandon du projet
de canal Rhin-Rhône.
Sur proposition du rapporteur, la commission a émis un avis
défavorable
à l'adoption des crédits
des
routes et des voies navigables
dans le projet de budget du ministère
de l'équipement, des transports et du logement pour 1998,
les
sénateurs des groupes socialiste et communiste, républicain et
citoyen s'abstenant.
1 EVP: Equivalent Vingt Pieds.