B. LE FONDS DE PÉRÉQUATION DES TRANSPORTS AÉRIENS (FPTA)
Aux termes de l'article 35 de la loi d'orientation
n°95-115 sur l'aménagement et le développement du
territoire, du 4 février 1995, le FPTA :
"
Concourt à assurer l'équilibre des dessertes
aériennes réalisées dans l'intérêt de
l'aménagement du territoire.
"
Votre rapporteur pour avis rappellera brièvement le statut du fonds, et
ses principales règles de fonctionnement, avant de dresser un bilan de
ses deux premières années de fonctionnement.
Statut
Compte spécial du Trésor
destiné à
subventionner les entreprises de transport aérien et à assurer
l'équilibre financier des lignes qui contribuent à
l'aménagement du territoire, le FPTA est entré en action à
compter de 1996.
Aux termes de l'article 4 du décret n° 95-696 du
9 mai 1995 modifié par le décret n° 97-292 du
28 mars 1997 relatif au fonctionnement du FPTA, les liaisons doivent,
pour être éligibles au fonds :
- avoir un trafic compris entre 10.000 et 150.000 passagers par an ;
- relier deux aéroports dont l'un au moins n'a pas dépassé
un trafic total de 1,5 million de passagers l'année
précédente ;
- se caractériser par la non disponibilité d'autres moyens de
transports (ferroviaires ou maritimes) et par l'absence d'un acheminement
alternatif en moins de trente minutes de plus que le temps de transport requis
pour se rendre à l'aéroport considéré .
- avoir un programme d'exploitation d'au moins un aller et retour au
début et en fin de journée, du lundi au vendredi.
Actuellement, sur
43 liaisons potentiellement éligibles
,
20 conventions,
qui correspondent à
22 liaisons, ont
été signées.
On attend la signature de sept autres conventions. Dix liaisons sont
exploitées sans aide, bien qu'elles soient, en principe,
éligibles. Enfin, quatre projets d'ouverture n'ont pas abouti.
Les tableaux ci-après dressent la liste de ces différentes
liaisons : le premier d'entre eux présente les liaisons
éligibles qui ont fait ou feront l'objet d'une convention ; le
second présente les liaisons exploitées sans aides ou pour
lesquelles les projets d'ouverture de lignes n'ont pas abouti.
TABLEAU DES LIAISONS AIDÉES PAR LE FPTA
20 conventions sont signées (correspondant à
22 liaisons) :
Reims/Lyon Flandre Air
Aurillac/Orly Flandre Air
Epinal/Orly Flandre Air
Bergerac/Paris Flandre Air
Agen/Paris Flandre Air
Le Havre/Rouen/Strasbourg Flandre Air
Montpellier/Strasbourg Air Littoral
Montpellier/Lyon Air Littoral
Montpellier/Bordeaux Air Littoral
Saint-Brieuc/Orly Regional Airlines
Pau/Clermont-Ferrand Regional Airlines
Castres/Lyon ATP )
Rodez/Lyon ATP )1 seule convention
Pau/Nantes ATP
Lorient/Lyon Proteus Airlines
Montluçon-Orly Air Normandie
Le Puy/Orly Hex'Air
Brest/Ouessant Finist-Air
Brest/Lyon Brit'Air
Cherbourg/Orly Chalair
La Réunion/Mayotte Air Austral) 1 seule
Mayotte/Nairobi Air Austral)convention
7 conventions sont attendues
Périgueux/Orly
Cayenne/Saint-Georges
Cayenne/Maripasoula
Cayenne/Saül
Roanne/Orly
Saint-Etienne/Bordeaux
Saint-Etienne/Nantes
Source : Direction générale de l'aviation civile
TABLEAU DES LIAISONS NON AIDÉES PAR LE FPTA
10 liaisons exploitées sans aide :
Montpellier/Nantes Air Littoral exclusivité accordée
Biarritz/Pau/Lyon Air Littoral appel d'offres annulé
Biarritz/Pau/Marseille Air Littoral appel d'offres annulé
Rennes/Lille Flandre Air appel d'offres annulé
Rennes/Mulhouse Flandre Air appel d'offres annulé
Carcassonne/Orly TAT appel d'offres infructueux
Brive/Orly TAT pas d'appel d'offres
Rennes/Toulouse Brit Air appel d'offres annulé
Clermont-Ferrand/Lyon Regional appel d'offres annulé
Quimper/Orly Air France Europe ni obligations de service public
ni appel d'offres
Quatre projets d'ouverture ou de réouverture n'ont pas abouti :
Albi/Orly appel d'offres infructueux
Montbéliard/Orly pas d'appel d'offres
Lorient/CDG ni obligations de service public ni appel d'offres
Quimper/CGD ni obligations de service public ni appel d'offres
Source : Direction générale de l'aviation civile
Les moyens
Le fonds de péréquation des transports aériens est
financé par le biais d'une
taxe unitaire sur les billets
des
passagers embarqués en France continentale. Initialement fixé
à quatre francs par billet, le taux de cette taxe a été
réduit à trois francs par la loi de finances pour 1996, puis
à un franc par la loi de finances pour 1997.
Comme le montre le tableau suivant, la gestion du FPTA est
caractérisée par un taux de consommation des crédits
relativement faible, encore qu'il ait tendance à s'accroître.
La taxe a été perçue à compter du
15 janvier 1995, mais les premières conventions n'ont
été signées qu'en avril 1996. De ce fait, le report du
montant de la taxe de 1995 sur 1996 s'est élevé à plus de
120 millions de francs, le taux de consommation des crédits pour
1996 ne dépassant pas 25 %.
Le report des crédits de 1996 sur 1997 a également
été conséquent, puisqu'il a atteint près de
197 millions de francs. Cependant, la réduction du taux de la taxe
et l'accroissement du versement des subventions ont fait passer le taux de
consommation des crédits à 35 % du 1er janvier au
15 septembre 1997.
Selon les estimations de la direction des transports aériens, le taux de
consommation des crédits pour l'exercice 1997 devait atteindre 51% et
les moyens du fonds devraient suffire pour couvrir ses missions en 1998.
Le tableau ci-dessous reprend les principales données financières
relatives au FPTA.
BILAN FINANCIER DU FPTA
(en millions de francs)
1996 |
1997
|
1997
|
1998 |
|
Ressources |
262,5 |
246,5 |
261,0 |
175,3 |
dont report de l'année antérieure |
120,5 |
197,0 |
197,0 |
126,8 |
dont taxe perçue
|
142,0 |
49,5 |
64,0 |
48,5 |
Dépenses |
65,5 |
86,5 |
134,0 |
77,5 |
Solde |
197,0 |
160,0 |
127,0 |
97,8 |
Taux de consommation des crédits |
25,0 % |
35,0 % |
51,0 % |
44,2 % |
Source : Direction des transports aériens
Votre Commission des Affaires économiques souhaiterait que le
Gouvernement engage des études sur l'éventualité d'un
élargissement des critères d'accès au FPTA.