E. LA MÉDECINE SCOLAIRE
1. Des moyens décevants
Le service de santé scolaire et les service social
scolaire disposent au titre du projet de budget pour 1998 de 9.242 emplois
ventilés ainsi qu'il suit :
- 1.245 médecins ;
- 5.463 infirmières ;
- 2.534 assistantes sociales ;
Ce projet prévoit certes la création de 300 emplois
d'infirmières et de 300 emplois d'assistantes sociales pour
répondre aux attentes des élèves en matière de
prévention et d'assistance ainsi que 21,25 millions de francs, soit
environ 120 équivalents temps plein, pour augmenter le nombre de
vacations de médecins.
2. Un sous-encadrement médical des élèves
Compte tenu des effectifs insuffisants, chaque médecin
scolaire est conduit à prendre en charge 7.600 élèves en
moyenne de la maternelle à la terminale, et jusqu'à 12.000 dans
certains départements défavorisés. En théorie, tous
les enfants en dernière année de maternelle
bénéficient d'une visite médicale mais ceux-ci ne revoient
en moyenne le médecin scolaire qu'en classe de 3e au collège pour
un entretien individuel, soit neuf ans après le premier examen.
Le taux d'encadrement médical moyen est actuellement de un
médecin pour 8.500 élèves en incluant les vacataires alors
que les besoins sont évalués à un pour 3.000.
3. Les observations de la commission
La commission ne peut que déplorer que le projet de
budget ne prévoit la création d'aucun emploi de médecin
scolaire. Elle se demande si le recours aux vacations est de nature à
répondre de manière satisfaisante aux besoins des
élèves en matière de santé. Le rôle des
médecins scolaires ne se limite pas en effet à effectuer des
examens médicaux mais consiste à évaluer les besoins de la
population scolaire, à prendre en compte les pathologies dominantes et
les facteurs de risque prioritaires, ce qui implique d'avoir une bonne
connaissance du système éducatif et d'avoir acquis une formation
initiale spécifique. Plusieurs académies éprouvent en
outre des difficultés à recruter des vacataires du fait de la
précarité de l'emploi et du peu d'attractivité de la
rémunération, ce qui entraîne une rotation rapide des
médecins libéraux concernés qui sont par ailleurs peu
disponibles et peu habitués à une démarche de santé
publique.
Alors que les élèves sont confrontés à des
difficultés de plus en plus aiguës, du fait de la montée de
la précarisation des familles, votre commission ne peut donc que
déplorer la part excessive prise par les médecins vacataires
libéraux (40 %) dans le dispositif de santé de
l'éducation nationale, alors que de nombreux candidats se
présentent au concours de recrutement des médecins
scolaires : 450 inscrits pour 32 postes aux concours externes à la
session de 1997.