B. FRANCE 2
Secouée par l'affaire des animateurs-producteurs, cette chaîne rencontre des problèmes d'identité. Son image reste floue tant les missions de secteur public paraissent avoir du mal à s'imposer aux impératifs d'audience.
1. Résultats 1996
Les comptes de 1996 sont caractérisés par un
montant important de provisions permettant de couvrir les risques liés
aux activités de développement de France 2, notamment dans
les chaînes thématiques et dans TPS, au futur
déménagement de la société en 1998 et à la
dépréciation des stocks de programmes. Les provisions
passées au titre de ces trois postes sont supérieures de
225 millions au montant des provisions passées en 1995.
En 1996, avec un total de 5 387,2 millions, le chiffre d'affaires de
France 2 a progressé de 313 millions, soit + 6,2 %
(contre 2,8 % en 1995), en raison essentiellement de la croissance de ses
recettes commerciales qui assurent 70 % de la progression du chiffre
d'affaires.
La part de la redevance dans le financement de France 2 est passée
de 49,2 % en 1995 à 48,1 % en 1996. Malgré un
environnement économique difficile, marqué notamment par un
ralentissement des investissements publicitaires au quatrième trimestre,
les recettes publicitaires nettes ont progressé de 8 % et les
parrainages de 18,5 %.
Les provisions pour dépréciation de programmes affectent
l'interprétation de l'évolution des charges d'exploitation :
celles-ci ont augmenté de 8,6 % mais de 6,6 % à
provisions constantes. De même, la hausse du coût de la grille
+ 9,7 % par rapport à 1995 n'est plus que de 5 % hors
augmentation des provisions pour dépréciation de programmes.
Cette évolution tend également à un accroissement des
dépenses liées à deux événements sportifs
majeurs, les Jeux Olympiques d'Atlanta et la Coupe d'Europe de football.
Dans ce contexte, le résultat d'exploitation de France 2 en 1996
est négatif de 24,2 millions de francs et le résultat net
global de 199,3 millions. Hors effet du surplus de provisions
expliqué précédemment, le résultat d'exploitation
aurait été positif de 125,8 millions
(+ 240 millions en 1995) et le résultat net de
25,7 millions (+ 60,7 millions en 1995).
Obligations de France 2 pour les quotas de diffusion
en
1996
Types de programmes |
OBLIGATIONS LEGALES DE DIFFUSION |
|||
|
sur l'ensemble de la journée |
aux heures de grande écoute |
||
|
origine européenne
|
origine française
|
origine européenne 60 % |
origine française
|
Oeuvres cinématographiques |
67,2 % |
61,7 % |
68,2 % |
63,6 % |
Oeuvres audiovisuelles |
70 % |
47,4 % |
71 % |
54,2 % |
2. Exécution du budget 1997 et perspectives 1998
·
Exécution 1997
A la mi 1997, la situation financière de la chaîne apparaissait
fragile. Les économies imposées à la chaîne par la
tutelle pour cet exercice étaient considérables :
205 millions de francs. Elles consistaient dans :
1/
La renégociation des contrats avec les
animateurs-producteurs
: au lieu des 140 millions de francs
escomptés,
l'économie nette
s'est montée à
96 millions de francs, dont
70 millions de francs
seulement
s'imputeront sur l'exercice 1997. Il a également été
procédé à l'étalement de l'objectif des 17 %
du chiffre d'affaires, investis dans la production audiovisuelle avec pour
objectif une économie de 48 millions de francs. En outre, il avait
été envisagé des économies sur la gestion de stocks
qui devaient donner lieu à de moindres dépréciations
arbitrairement fixées à 60 millions de francs. Enfin,
diverses économies devraient être trouvées au niveau de la
gestion courante avec la renégociation des contrats avec certains grands
fournisseurs comme l'INA et TDF et de certains instruments comme France
Supervision.
Le budget initial de 1997, 4 882 ,3 millions de francs, se situe au
niveau du budget initial de 1996, soit 4 880 millions de francs, mais
inférieur de près de 100 millions au budget rectificatif de
1996, qui se monte à 4998,1 francs.
Compte tenu de l'évolution du coût de la grille des programmes et
de certaines dépenses imprévues liées à la campagne
électorale estimées à 26 millions,
il s'agit d'un
budget difficile " à boucler " et dont le financement,
s'il s'avère finalement possible, reposera, une fois de plus, sur
l'augmentation des recettes publicitaires.
Au 30 juin 1997, France 2 avait obtenu presque
1 300 millions de francs de recettes publicitaires par rapport
à un objectif annuel de 2 417 millions de francs. On peut donc
espérer que l'objectif ambitieux fixé pour 1997 sera atteint.
On note que la participation de France 2 à TPS sera assurée
par un prélèvement sur la trésorerie, pour un montant de
30 millions de francs pour TPS et 3,2 millions de francs pour la
chaîne Histoire et 4 millions pour la chaîne Festival. Mais
est-ce de bonne gestion pour un organisme n'ayant pas de trésorerie
florissante de financer ainsi ce qui devrait être un investissement
à long terme ?
·
Les perspectives 1998
L'examen des perspectives pour 1998 fait apparaître, au-delà de la
croissance globale de 2,1 %, trois ambitions qui méritent
d'être signalées :
1/
L'accroissement des recettes de publicité et de parrainage de
4,2 %
confirme aux objectifs du Gouvernement ;
sa relative
modération ne doit pas faire oublier que le marché de la
publicité n'est pas à l'abri d'une guerre des prix qui pourraient
rendre ces objectifs plus difficiles à atteindre
;
2/
La baisse de la part des ressources publiques dans le budget de France 2
qui passe de 47,9 % à 47 %,
phénomène
d'autant plus important qu'il se double d'une
diminution en valeur absolue
et en part relative de la redevance au profit des subventions du chapitre
43-01
. Or, et cette réflexion va dans le même sens que les
observations du ministre lors de son audition devant la commission des
finances,
ne vaudrait-il pas mieux privilégier les ressources de
redevances aux subventions budgétaires, naturellement plus instables et
sujettes à des régulations désormais chroniques
?
3/ Des
économies de 33,2 millions
de francs par rapport aux
108,9 millions de francs nécessaires pour d'atteindre le budget
d'ajustement technique, c'est-à-dire le socle minimum permettant
d'assurer la reconduction des activités sans nouveaux
développements.
En revanche, cet effort d'économies a pour contrepartie l'octroi d'une
mesure nouvelle de 96 millions de francs destinée aux programmes.