EXAMEN EN COMMISSION

Réunie le mercredi 12 novembre , sous la présidence de M. Christian Poncelet, président, la commission des finances a procédé à l'examen des crédits du budget de la justice et article 67 rattaché, sur le rapport de M. Hubert Haenel, rapporteur spécial.

Après l'exposé du rapporteur spécial, un large débat s'est alors ouvert. MM. Christian Poncelet, président, et François Trucy se sont inquiétés des conséquences négatives que pourrait entraîner la remise en cause du principe de la gratuité de la justice.

Puis, M. François Trucy a demandé des renseignements supplémentaires sur les modalités de recrutement des 70 magistrats prévu dans le budget 1998 et sur les frais de justice.

M. Maurice Schumann s'est interrogé sur le devenir de la réforme des cours d'assises élaborée par l'ancien garde des Sceaux. Par ailleurs, il a indiqué que Mme Elisabeth Guigou, garde des sceaux, ministre de la justice, l'avait convaincu, lors de son audition par la commission, de la nécessité d'une réforme visant à limiter les interventions du garde des sceaux vis-à-vis du Parquet.

M. Christian Poncelet, président, a alors regretté que le Gouvernement ne soit pas capable de trouver 130 millions de francs pour financer la réforme des cours d'assises mais puisse débloquer 35 milliards pour créer des emplois-jeunes.

En réponse, M. Hubert Haenel, rapporteur spécial, comparant les dysfonctionnements de cette dernière à ceux de la sécurité sociale, a estimé que la gratuité de la justice conduisait à des abus. A cet égard, il a fait remarquer que certains justiciables n'hésitaient pas à faire passer des affaires du civil au pénal afin que les frais de justice soient mis à la charge de l'Etat. Il a rappelé qu'il était favorable à un recrutement plus large des magistrats à tous les niveaux, afin "d'aérer" ce corps.

Puis, il a indiqué que les frais d'expertise comptable s'élevaient entre 200.000 et 300.000 francs en moyenne. Par ailleurs, il a jugé indispensable de recadrer la discussion sur l'indépendance des magistrats qui devrait conduire à une relation, clarifiée mais réaffirmée, entre le garde des sceaux et le Parquet. Il a déclaré que trois principes devaient guider l'action des magistrats, à savoir la légitimité, l'impartialité et la responsabilité. Il a reconnu que ce sujet était difficile à aborder avec les jeunes auditeurs mais que les chefs de juridiction étaient conscients de la nécessité, pour chaque magistrat, de ne pas trop se dévoiler pour éviter de susciter la méfiance du justiciable.

La commission a alors décidé de proposer au Sénat l'adoption des crédits relatifs à la justice pour 1998 , avant d' adopter l'article 67 rattaché.

Réunie le mercredi 12 novembre 1997, sous la présidence de M. Christian Poncelet, président, la commission des finances a proposé au Sénat l'adoption des crédits relatifs à la justice pour 1998 , avant d' adopter l'article 67 rattaché.

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