CHAPITRE IV :
LES CREDITS DE LA SÉCURITÉ ET DE LA DEFENSE
CIVILES
I. LES CREDITS POUR 1998 : UNE ENVELOPPE ENCORE ETROITE
Les crédits de l'agrégat
"
Sécurité civile
" diminuent de 7,7% dans le
projet de loi de finances pour 1998 et s'élèvent à 1,1
milliard de francs.
Cette baisse poursuit un mouvement entamé depuis plusieurs
années, mais doit être relativisée. En effet, elle est
largement due à l'arrêt du programme de renouvellement des
Canadairs. En excluant cette ligne budgétaire, le budget de la
sécurité civile augmente en réalité de 1,7%.
Ces crédits sont complétés par les 14 milliards de francs
consacrés par les collectivités locales aux missions de la
sécurité civile.
Evolution des crédits de la sécurité et
défense civiles en 1998
1997 |
1998 |
Volume |
% |
|
Dépenses ordinaires |
871 |
877,4 |
6,4 |
1 % |
1. Personnel |
277,6 |
280,2 |
2,6 |
1 % |
2. Fonctionnement, dont : |
593,2 |
597,1 |
3,9 |
1 % |
Subventions inéluctables |
353,7 |
367,4 |
13,7 |
4 % |
Fonctionnement globalisé (34-31) |
188,4 |
189 |
0,6 |
0 % |
Autres |
51,1 |
40,7 |
- 10,4 |
- 20 % |
Dépenses en capital |
316,5 |
218,5 |
- 98 |
- 31 % |
1. Immobilier |
10,5 |
18 |
7,5 |
71 % |
2. Equipement lourd |
299 |
195 |
- 104 |
- 35 % |
3. Informatique |
7 |
5,5 |
- 1,5 |
- 21 % |
TOTAL |
1,187 |
1,095 |
- 0,092 |
- 8 % |
A. LA STABILITE DES DEPENSES DE PERSONNEL REFLETE CELLE DES EFFECTIFS
Les dépenses de personnel de la sécurité
civile s'établissent à 280,2 millions de francs dans le
projet de loi de finances pour 1998, en hausse de 0,9 %.
Ses effectifs comportent 2848 agents, dont 961 civils et 1.887 militaires
(parmi lesquels 1.410 appelés).
En 1998, 10 suppressions d'emplois techniques du groupement des moyens
aériens sont prévues. Elles résultent de 33
créations de postes, et de 43 suppressions.
B. LES MOYENS DE FONCTIONNEMENT STAGNENT, MAIS LES BESOINS AUGMENTENT
Les moyens de fonctionnement de la sécurité civile progressent de 0,6 % dans le projet de loi de finances pour 1998 et s'établissent à 597,2 millions de francs.
1. Les dépenses inéluctables
La détermination du montant de ces crédits
échappe à la direction de la sécurité et de la
défense civiles.
Le financement de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris
(chapitre
36-51 article 30)
Ces crédits augmentent de 10,8 millions de francs, soit 3,6 %, et
s'élèvent à 304,1 millions de francs.
La progression s'explique, d'une part, par l'application de textes
réglementaires intervenus en 1997 en matière de
rémunération et de régime indemnitaire pour 5,8 millions
de francs, et, d'autre part, par l'application de la réforme des soldes
des militaires du rang dans le cadre de la professionnalisation des
armées.
Les secours d'extrême urgence aux victimes de calamités
publiques
(chapitre 46-91) sont reconduits à hauteur de 1,04 million
de francs.
Les indemnités et pensions versées aux sapeurs-pompiers
victimes d'accidents
(chapitre 46-92) progressent de 4,8%, à 62,3
millions de francs.
Au total, les dépenses inéluctables de la sécurité
civile s'élèveront à 367 millions de francs en 1998, en
augmentation de 3,8 %.
2. Les moyens de fonctionnement globalisés restent fortement contraints
Votre rapporteur s'inquiétait l'année
dernière du report de certaines dépenses d'équipement
provoqué par la réduction de l'enveloppe budgétaire. Ces
dépenses ne pourront pas être effectuées en 1998 du fait de
l'apparition de nouveaux besoins, dans un contexte de stabilisation des
crédits. Les crédits du chapitre 34-31 s'établissent en
effet à 189 millions de francs, en progression de 0,2%.
La contraction des moyens de fonctionnement globalisés conduit au
non-remplacement de certaines tenues lourdes de protection des
démineurs, à l'utilisation au-delà des seuils de
sécurité des véhicules destinés au transport des
munitions, au renoncement à l'usage du réseau autoroutier pour
les unités d'instruction et d'intervention de la sécurité
civile, ainsi qu'à des reports de charges en matière de carburant
aérien et de maintenance aéronautique. De plus, la suspension de
la location de deux Bombardiers C 130 en 1997 a été reconduite en
1998.
La direction de la sécurité et de la défense civile a
indiqué à votre rapporteur que les économies
qu'engendrerait l'éventuelle fermeture du centre des unités
militaires de Rochefort permettraient de réaliser certaines de ces
dépenses urgentes. Cette éventualité ne résoudrait
pas la tension des crédits de ce chapitre qu'entraîne la
décision de lancer sans attendre, pour des raisons de
sécurité, un programme de modernisation du service de
déminage.
C. UNE ANNEE DE TRANSITION POUR LES DEPENSES D'INVESTISSEMENT
1. Les crédits d'équipement immobilier augmentent
L'agrégat "
Sécurité
civile
" est le seul des quatre agrégats qui composent le
budget de la sécurité à connaître une augmentation
des crédits de paiement consacrés aux investissements
immobiliers. Ceux-ci progressent de 71,4%, à 18,5 millions de francs.
Cette augmentation est liée à la construction d'un nouveau centre
de déminage.
2. La diminution optique des crédits d'équipement lourd
Les dépenses d'investissements lourds diminuent de 104
millions de francs, soit 34,7%. Cette baisse est importante en terme
d'affichage puisqu'elle provoque la baisse de 7,7% de l'ensemble des
crédits de la sécurité civile. Elle s'explique par
l'arrivée à son terme du renouvellement de la flotte de Canadair.
En réalité, les crédits disponibles en 1998 pour les
équipements lourds s'élèveront à 384 millions de
francs, répartis entre la maintenance des appareils et le lancement du
programme de renouvellement de flotte d'hélicoptères.
a) Les dépenses de maintenance des aéronefs
195 millions de francs seront consacrés à la
maintenance des 205 appareils de la sécurité civile en 1998,
soit 3,1% de plus qu'en 1997.
Par ailleurs, l'année 1998 sera marquée par la fin de la
procédure d'appel d'offres concernant le renouvellement marché de
la maintenance.
b) Le lancement du renouvellement de la flotte d'hélicoptères
Les résultats de l'appel d'offre lancé en vue du
remplacement des hélicoptères Alouette III seront
arrêtés à la fin du mois de novembre 1997, et
notifiés au titulaire en février 1998. Dès lors, les 189
millions de francs inscrits dans la loi de finances rectificative de
décembre 1996, et reportés depuis, pourront être
consacrés à l'achat de 6 des 32 hélicoptères dont
fait l'objet le marché.
Ce renouvellement est nécessaire du fait de la vétusté des
appareils actuellement utilisés. En 1997, 24 des 26 alouettes
utilisées ont plus de 20 ans d'activités, certaines plus de 30.
Par conséquent, le nombre d'appareil temporairement indisponibles pour
raison technique augmente et, les pièces de rechange étant
difficiles à trouver, la maintenance devient de plus en plus
onéreuse. De plus, ces appareils ne sont pas conformes à la
réglementation sur la multimotorisation et les niveaux sonores.
c) La remotorisation des Trackers une nouvelle fois repoussée
La flotte de la sécurité civile comptait treize
bombardiers d'eau légers de type Tracker. Construits en 1960, 10 ont
fait l'objet d'une remotorisation. L'un d'entre eux a été perdu
en 1996. Les deux appareils restants sont dans l'attente des financements
nécessaires à leur remotorisation. L'un de ces appareils se
trouve déjà au Canada depuis plusieurs années.
Cette opération doit être financée par les recettes
liées à la reprise des anciens Canadair par la
société Bombardier Inc. Les difficultés que rencontre
l'application de cet accord explique ce retard.