B. UNE PRESTATION SENSIBLE À LA SITUATION DE L'EMPLOI

L'évolution des crédits budgétaires relatifs à l'AAH entre 1987 et 1997 s'explique :

- d'une part, par l'augmentation du montant de la prestation (2.632 francs au 1er janvier 1987 ; 3.433 francs au 1er janvier 1997) et la création à partir du 1er février 1993 de l'aide forfaitaire en faveur de la vie autonome à domicile des personnes adultes handicapées, transformée en complément d'AAH par la loi du 18 janvier 1994 (549 francs au 1er janvier 1997) ;

- d'autre part, par l'accroissement du nombre des bénéficiaires de 495.000 pour 1987, à 630.000 au titre de 1996 dont 110.000 pour le seul complément d'AAH.

Divers facteurs peuvent être pris en considération pour expliquer l'évolution de la prestation.

Il en est ainsi d'une meilleure connaissance de l'accès au droit, grâce aux informations données par les CAF et les COTOREP (formulaire unique).

Surtout, l'examen des relevés statistiques du régime général fait apparaître une forte inertie dans la structure des bénéficiaires. Ainsi, 30 % des entrants ont moins de vingt-cinq ans, et la moitié des allocataires ont moins de quarante ans. De l'âge peu élevé des bénéficiaires découle un effet mécanique, qui est la permanence du bénéfice de la prestation.

De plus, en décembre 1995, 60 % des allocataires percevaient une AAH à taux plein, ce qui indique l'absence de ressources des intéressés.

Ce constat peut notamment trouver son explication dans la dégradation de la situation économique, le chômage touchant particulièrement les personnes handicapées, déjà fragilisées dans leur vie quotidienne par le handicap. Or, la situation de chômage donne lieu, en application de la réglementation, à des abattements ou à la neutralisation des ressources, ce qui permet de faire rentrer de nouvelles personnes dans le champ de la prestation ou de leur donner une différentielle d'AAH qui se rapproche davantage du taux plein.

La situation du marché de l'emploi peut également expliquer que l'instauration du RMI en 1988 n'a pas eu pour effet le basculement de certains bénéficiaires de l'AAH dans le champ du RMI. Dans un tel contexte, la phase d'instruction du RMI a pu, à l'inverse, être un facteur déclenchant de l'orientation vers la COTOREP et donc de l'attribution de l'AAH, notamment au titre de l'article L.821-2 du code de la sécurité sociale.

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